Écrit par Andrea Cionci (22/06/2022) - Traduction française autorisée: père Walter Covens
L’Italie se bat pour son pape : "Codice Ratzinger" (ed. ByoBlu) est, à ce jour, le deuxième best-seller national dans les classements Rizzoli et Mondadori.
Bien sûr, cela suscite l’envie et la méchanceté de toutes sortes.
Les ennemis de Benoît XVI
Toutefois, dans le cirque des ennemis du pape Benoît, la palme de l'insinuation la plus basse, la plus mesquine et la plus insultante revient à juste titre à une blogueuse américaine assez connue du nom d'Ann Barnhardt, qui prétend depuis des années que le pape Ratzinger ne savait pas comment faire son travail et qu'il s'est trompé avec la Declaratio de 2013 parce qu'il voulait créer deux papes, un actif et un contemplatif. Il s'agit de la théorie de l'"erreur substantielle" dont nous avons parlé il y a quelque temps.
C'est précisément à Mme Barnhardt que nous avons adressé, ces dernières semaines, trois courriels privés amicaux, trois articles publics et une interview soigneusement sous-titrée en anglais pour lui expliquer la question du Siège empêché.
Nous avons essayé de lui faire comprendre par tous les moyens, et avec la plus grande délicatesse, l'enjeu du plan B, c'est-à-dire que cette Declaratio qu'elle s'obstine à considérer comme une démission papale invalide, était en fait une annonce parfaite et sincère par laquelle le pape Benoît se retirait in sede impedita, pour mettre à l'épreuve ses cardinaux ennemis et rester pape, bien qu'en état de captivité. "Avec des feutres", nous avons essayé de lui expliquer la problématique du Ratzinger Code, c'est-à-dire le langage logique et amphibologique emprunté au style de Jésus-Christ avec lequel le Saint-Père communique sa situation canonique depuis des années, en l'invitant à nous faire part de tous ses doutes dans un échange pacifique et amical.
Les non-réponses d'Ann Barnhardt
Peine perdue. Ann Barnhardt n'a jamais répondu, n'a jamais accepté la moindre confrontation cordiale et adulte comme l'ont fait Mark Docherty et le professeur Edmund Mazza, autres partisans de l'erreur substantielle. C'est étrange, car la blogueuse aime être représentée armée de fusils d'assaut de couleur rose, ce qui présuppose une certaine prédisposition au "combat" loyal de sa part. Au lieu de cela, nous n'avons dû enregistrer que des évasions irréfléchies. Ainsi, le processus autosélectif impliqué dans la compréhension du Ratzinger Code a "réformé" Ann Barnhardt : examen raté, inaptitude pour défaut de compréhension et "doute obstiné".
Elle s'est d'abord moquée de l'auteur, parlant d'un pape Benoît absurde qui "joue aux échecs sous l'eau dans 15 dimensions différentes", puis elle a même parlé de "gnose" pour le Ratzinger Code. Un but contre son propre camp tragicomique : par gnose, on entend une connaissance mystérieuse, obscure, destinée à quelques élus. Barnhardt a ainsi montré au monde que des messages logiques évidents, même à la portée d'un enfant de huit ans (comme "il n'y a qu'un seul pape" sans expliquer lequel) sont pour elle terriblement obscurs et difficiles à comprendre, comme un langage alchimique.
Mais la dernière perle qu'elle nous a donnée dans un article récent où elle écrit : "Prenons nos distances avec toute idée d'absurdité catégorique telle qu'un "Ratzinger Code". Quiconque pousse une telle fiction - et la fiction est bien le mot juste - est un PROFITEUR, qui essaie de gagner de l'argent sur cette épave de train abyssale. Le pape Benoît a commis la plus grande ERREUR de l'histoire de la papauté".
Des mots lourds, qui ne surprennent pas "Ann l'intempérante", qui a l'insulte facile, à tel point qu'elle a fait passer Monseigneur Gänswein, fortement ému lors de son dernier discours dans lequel il évoquait le départ du Pape Benoît, pour un fou. Tout le monde a compris pourquoi, sauf Barnhardt. Forte de son diplôme en élevage, Ann Barnhardt a déjà qualifié le Saint Père Benoît de "pire pape de l'histoire", et le Père Alexis Bugnolo, parmi ses principaux admirateurs, de "voleur".
Un jugement aussi lourd, comme "profiteur" donc, ne pouvait - à tout le moins - être rendu qu'après une réfutation approfondie de l'enquête, alors que Barnhardt n'a rien pu réfuter, puisqu'elle n'a pas accepté la moindre confrontation.
Plus de 200 articles publiés dans le Codex Ratzinger
"Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite", dit l'Évangile, mais les accusations infâmes de la blogueuse nous obligent à clarifier certaines choses, même au prix de mettre des questions privées sur la place publique. L'auteur a produit gratuitement les plus de 200 articles web de l'enquête sur le Ratzinger Code : le blog du quotidien Libero, par définition, n'est pas rémunéré, et à la demande de l'auteur lui-même, les articles sur ByoBlu et RomaIT ont été produits volontairement, précisément pour avoir une liberté d'écriture maximale et ne pas spéculer sur une question sacrée et historique comme celle-ci. Idem pour toutes les interviews sur YouTube.
En outre, l'auteur a signé, dans le contrat d'édition régulier avec ByoBlu, le pourcentage minimum de bénéfice conformément à la loi afin de maintenir le prix de couverture le plus bas possible en fonction des coûts de production. Enfin, l'enquête "Pape et Antipape", avec l'essentiel de Magna Quaestio, a été publiée en 60 chapitres sur ByoBlu et est disponible gratuitement pour tous, précisément pour que même ceux qui ne peuvent pas dépenser ces quatre sous pour le livre puissent avoir accès à l'enquête*.
Ainsi, la "spéculation commerciale" consiste en une perte de quelque 10.000 euros de travail investi "gratis et amore Dei", dont l'auteur s'attend à ne jamais être remboursé. Sans parler des risques personnels.
La pauvre Barnhardt s'inscrit donc dans l'histoire au rang des nombreux flagellateurs du Vicaire du Christ, comme un fusilier volontaire du "tir ami" contre le pape. Nous n'aimerions pas être à sa place lorsque cette affaire se terminera par ce "somptueux épilogue" dont a parlé l'un de nos lecteurs.
Un autre anti-pape arrive
Il y a cependant une responsabilité encore plus grave à considérer : en s'obstinant dans son incapacité à comprendre ce que le pape a mis en pratique, Barnhardt contribue à nous donner un autre antipape, avec le nom probable - annoncé par Bergoglio - de Jean XXIV, (le successeur du nom de l'antipape Baldassarre Cossa, ainsi que du pape Roncalli).
En fait, environ deux tiers des catholiques conservateurs sont pris en otage par la théorie de l'erreur substantielle, dont Barnhardt est une fan extrémiste, selon laquelle le pape Benoît est un moderniste, a été à moitié complice de Bergoglio, a mal agi, est ignorant, inepte, etc.
A votre avis, les fidèles pourraient-ils jamais se rendre à la défense du vrai pape in sede impedita en percevant une telle image ? Non. Jamais. Ils ne feront que nourrir de la colère et du mépris à son égard, sans rien comprendre.
Et voici donc ce qui va se passer grâce à cette théorie de l'erreur substantielle qui empêche la compréhension du Siège empêché du Pape Benoît XVI.
Un processus très dangereux de légitimation de Bergoglio comme pape est en cours, venant précisément de la sphère traditionnelle-conservatrice. Des exemples frappants de cela sont les récentes sorties du cardinal Gerhardt Müller et de Mgr Athanasius Schneider.
Avec les intellectuels qui les soutiennent, qui, comme d'habitude, n'ont fourni aucune réponse aux lettres polies de l'auteur, ils nous conduiront, lors du départ de l'anti-Pape François, à un faux conclave comprenant les quelque 90 non-cardinaux nommés par Bergoglio. Ainsi, selon toute probabilité, un terrifiant ultramoderniste (Zuppi, Tagle, Maradiaga) sera "élu" pour donner le coup de grâce au catholicisme. Mais même si, par le plus rare des imprévus, un traditionaliste était élu, il serait toujours un antipape, privé du munus petrino (que garde le pape Benoît) et donc de la garantie d'infaillibilité/d'assistance divine propre au pontife légitime. En plus de sanctionner la fin de l'Église visible et canonique, d'un point de vue spirituel, cela pourrait conduire à la poursuite des "permissions divines" telles que les pandémies, les guerres, les famines, etc.
D'un point de vue laïque, cela garantira la progression sans entrave de la dynamique de l'État profond mondialiste avec l'hyper santé et le contrôle numérique de la population, la réduction démographique, le sexisme, la destruction des identités nationales et les politiques eugéniques atroces. Vous comprenez ? Avec un autre anti-pape ce sera un nouveau "tournez manège". Nous n'en sommes qu'au début.
Et pour cela, nous n'aurons qu'à remercier tous ceux qui sont plus attachés à leur ego, à leurs théories, qu'à la vérité objective ou, du moins, à la confrontation rationnelle et pacifique pour en venir à bout.