L’héraldique est un langage officiel très clair et précis, avec une riche tradition non seulement dans le monde civilisé, mais aussi dans le monde ecclésiastique. Même ce splendide code symbolique nous répète, pour la énième fois : "c'est seulement Benoît XVI qui est Pape", car, comme vous le savez désormais - pour le droit canonique et pour ses propres logiques, de subtiles admissions dites "Ratzinger Code" - il n’a jamais abdiqué, Mais il s’est exilé lui-même.
Le temps est galant et maintenant il a aussi dévoilé le mystère des armoiries pontificales du pape Ratzinger : un autre morceau du puzzle se remet en place.
Notre lectrice Anna Maria Conti nous a signalé* une vidéo-interview intéressante de Franco Mariani avec le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, (1925-2017) spécialiste des armoiries ecclésiastiques et "héraldiste du Vatican".
Le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo
C’est lui-même qui a dessiné, en 2005, pour le nouveau Benoît XVI, le nouveau blason, remaniant celui de son ancien archevêque de Munich et de Freising :
Armoiries du cardinal Ratzinger et du Pape Benoît XVI
Comme nous l’apprenons à la minute 5'56 de l’interview, en février 2013, après la démission présumée du pape Ratzinger, le cardinal Lanza écrivit à Benoît XVI en s’offrant de lui modifier une fois de plus le blason pour l’ADAPTER au nouveau statut de "pape émérite" (qui, comme nous l’avons vu ICI est une institution juridique inexistante). Le cardinal expliquait :
"En devenant émérite, le pape ne peut plus utiliser les symboles indiquant la juridiction effective".
Les propositions du cardinal héraldiste étaient différentes et innovantes : un galero cardinalice, mais blanc, pour "estampiller les armoiries" ou les clés décussées de Saint-Pierre placées dans un "chef" (bande supérieure) à l'intérieur de l'écu, en souvenir de l’autorité passée, ou d’autres solutions, difficiles dans la mesure où, comme le commentait l’interviewé, jamais dans l’histoire de l’Eglise il n'y a eu de pape émérite.
Proposition pour les armoiries du pape émérite
Cependant, le cardinal Lanza raconte que, après quelque temps, il reçut une carte, signée "B. XVI" écrite avec une calligraphie "très petite", (à voix basse?) dans laquelle le pape Ratzinger lui communiquait qu’il "PRÉFÉRAIT NE PAS ADOPTER DE NOUVELLES ARMOIRIES".
POURQUOI ?
Don Antonio Pompili, héraldiste et collaborateur du cardinal Lanza, nous a dit que Benoît XVI refusa la modification parce que, à partir de là, il cesserait d’utiliser ses armoiries.
Mais cela est démenti, non seulement par la lettre du 27 octobre 2021 que nous avons reçue de Mgr Gänswein "au nom du Saint-Père émérite" ICI, mais aussi de ses deux autres lettres, de 2018, que viennent de nous fournir un lecteur et une lectrice. (Ceci est la première "enquête participative" de l’histoire, comme nous l’avons déjà dit).
Maintenant, vous devez savoir que Mgr Gänswein n’est pas seulement le secrétaire du pape Benoît XVI, il est aussi le Préfet de la Maison pontificale et le titulaire de ce rôle prestigieux, traditionnellement, unit son blason avec celui du PONTIFE RÉGNANT.
En effet, nous savons d’ICI que, depuis 2017, Mgr Gänswein a OFFICIELLEMENT mis à jour son blason où son bouclier (d’azur, au dragon d’or, surmonté d’une étoile) a été "enquarté" avec les armoiries de Bergoglio, bleu, avec la fleur de nard, l’étoile et le soleil jésuite. Cohérent, puisque pour le Vatican, François est le pape régnant. Le voici :
Et au lieu de cela, comme vous le voyez ci-dessus, les lettres de 2018, et celle que nous avons reçue il y a quelques jours, portent l’ANCIEN BLASON de Mgr Gänswein, avec l’écusson du pape Benoît XVI RÉGNANT, avec une tête de maure, un coquillage et un ours.
Il s’agit donc d’une utilisation héraldique habituelle de Mgr Gänswein, documenté dès 2018, d’ailleurs alors qu’il n’avait pas encore subi le redimensionnement de ses charges de Préfet de la Maison pontificale par la volonté de Bergoglio.
Or, pourquoi le Préfet de la Maison pontificale, bien qu’ayant depuis 2017 un nouveau blason bergoglien, et reconnaissant formellement François comme pape régnant, utilise-t-il, au moins depuis trois ans, celui relatif au pape régnant Benoît XVI? Est-ce une question de goût, d’affection ?
Ce qui compte, c’est ceci : puisque Mgr Gänswein est la personne la plus proche au monde du pape Ratzinger, il est pacifique (à moins de considérer son poste géré par d’autres, derrière lui, comme cela se produirait toujours en lieu interdit), que l’utilisation de ce blason précis par le Préfet de la Maison pontificale soit, au minimum, connu, toléré, sinon même demandé explicitement par Benoît XVI qui ne peut ignorer sa signification perturbatrice : que le pape régnant, c'est lui-même.
Les armoiries ne sont pas de simples motifs décoratifs, mais, comme le spécifiait le cardinal Montezemolo, elles sont le symbole d’une autorité et d’un rôle bien précis. L’utilisation du blason, pour un régnant, ne doit pas être considéré comme personnel, mais aussi en concession à des tiers autorisés pour une raison spécifique.
On pourrait aussi rappeler, en marge, comment le pape Benoît continue encore aujourd’hui, par exemple, à envoyer à ses aficionados, ses cartes postales D'ARMOIRIES de 2013 qui le dépeignent dans la pleine splendeur des vêtements pontificaux. (Et personne ne se pose de question).
Considérant que les "deux papes" se débattent férocement depuis 2013, avec un grand scandale et une grande inquiétude dans l’Église, si Ratzinger était vraiment un ex-pape, par modestie, opportunité politique et égard pour le vrai pape, Il devrait plutôt envoyer de nouvelles cartes de lui-même, habillé simplement en blanc, sans ceinture et sans armoiries. Au Vatican, n’ont-ils pas d’argent pour imprimer de nouvelles cartes pour le soit-disant "émérite" ? Devrions-nous organiser une collecte? En outre, si Benoît avait abandonné l’usage de ses armoiries, comme le dit don Pompili, ne devrait-il pas, d’autant plus, imposer à Mgr Gänswein l’utilisation de son nouveau blason bergoglien mis à jour en signe de soumission au pontife légitime? L’élégance, la douceur évangélique et la gentillesse de l’homme Joseph Ratzinger l’exigeraient certainement, S’IL ÉTAIT VRAIMENT L’ANCIEN PAPE.
Il est donc tout à fait évident que Benoît XVI, en 2013, n’a pas voulu se faire changer le blason pontifical par le cardinal Lanza Cordero di Montezemolo, NON pas parce qu’il ne l’utiliserait plus jamais, (ce qui est démenti par les faits), mais parce que la papauté émérite n’existe pas, comme nous le savons, et pourquoi Benoît XVI est encore, À TOUS LES ÉGARDS, LE SEUL VRAI PAPE auto-exilé dans le SIÈGE EMPÊCHÉ, comme nous l’avons déjà montré, jusqu’à la nausée, dans les 42 articles d’enquête que vous trouverez ici en bas de page. C’est pourquoi, en 2013, Benoît XVI a bien gardé TELLES QUELLES X et n’accepta aucune modification héraldique ("brisura") du cardinal Lanza Cordero de Montezemolo.
(À ce point, on pourrait même oser une hypothèse sur la raison pour laquelle Benoît ne voulut pas la tiare. Un profil bas en vue d’un Plan B, qui, comme nous l’avons vu, avait déjà été prévu depuis 1983? Certes, émérite, il aurait difficilement pu conserver le diadème encombrant, tandis qu’une mitre d’évêque n’aurait pas éveillé de soupçons. Mais ce n’est qu’une hypothèse).
Nous sommes donc encore en présence d’un exemple classique en "Ratzinger Code", cette fois à travers des symboles institutionnels : Benoît a permis ou demandé au Préfet de la Maison pontificale, son secrétaire, d’utiliser ses armoiries de pape régnant, bien que celui-ci en possède un nouveau bergoglien, pour envoyer à tous ceux qui lui écrivent, (y compris nous) un message clair : "IL N'Y A QU'UN SEUL PAPE, ET C'EST MOI".
(Maintenant les contestataires répéteront que nous sommes des complotistes, que ce sont des fantasmes, que de telles éventualités ne sont dues qu’à des erreurs, des distractions et que Benoît XVI continue d'utiliser la robe blanche et toutes les prérogatives pontificales possibles et imaginables que par négligence, distraction, nostalgie, pour faire du mal à son successeur légitime, amusant de jeter dans la panique 1 milliard et 285 millions de fidèles, ou même parce qu’il est "moderniste" et ne connaît ni l’histoire, ni le latin, ni le droit canonique, ni l’héraldique ecclésiastique. D’accord, nous n’insistons pas : vous avez raison).
* Entretien avec le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo
CI-APRÈS, TOUTE L’ENQUÊTE DEPUIS LE DÉBUT :