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Hier, nous vous avons expliqué ICI le "Ratzinger Code", c'est-à-dire la méthode subtile de communication que le Pape utilise depuis huit ans pour communiquer avec le monde extérieur, expliquer son empêchement et demander ensuite le SECOURS du clergé et des fidèles.
Nous avons donné deux exemples macroscopiques, dans lesquels il utilise une ambiguïté flagrante et une apparente incohérence pour nous dire que le pape n'est que lui et qu'il n'a pas du tout abdiqué, mais a renoncé de fait à l'exercice du pouvoir pour créer la situation du "Siège empêché", laissant un espace à ses ennemis, produisant un antipape. ICI
Aujourd'hui, nous vous offrons un autre message très clair, où Sa Sainteté confirme exactement ce qui a déjà été illustré ICI et ICI. Comme nous l'avons écrit hier, une fois que le "code de communication" est compris, d'autres personnes (journalistes, lecteurs) trouvent et découvrent également les messages du Pape. Il y a plusieurs mois, en mars, nous avions "décrypté" des chapitres entiers des "Dernières Conversations" de Peter Seewald, mais notre collègue Mirko Ciminiello, de RomaIT, y voit un sous-entendu encore plus actualisé et cohérent que ce que nous avions déjà identifié ICI.
Divisons la réponse du pape en paragraphes. Faites attention aux phrases en gras, dont nous expliquerons le sens immédiatement après entre crochets.
Question de Peter Seewald : "Dans votre déclaration, vous citez le déclin de vos forces comme raison de votre renoncement. Mais le déclin de la vigueur physique est-il une raison suffisante pour descendre du trône de Pierre ?".
Réponse de Benoît XVI : "On peut faire valoir ici que nous avons affaire à un MALENTENDU fonctionnaliste...".
[Benoît XVI place ici immédiatement un "arrêt", une note à Seewald qui prétend que Ratzinger est descendu du trône de Pierre, c'est-à-dire qu'il a abdiqué. "Attention, l'avertit le Pape, il y a un risque de malentendu selon une attitude qui tend à l'évaluation et à la résolution immédiate des problèmes dans un contexte culturel ou politique" (définition du "fonctionnalisme")].
... Le successeur de Pierre n'est en effet pas seulement lié à une fonction, mais il est impliqué au plus profond de son être. Dans ce sens, la fonction n'est pas le seul critère.
[Ce n'est donc pas si simple : Benoît XVI rappelle que la fonction papale se décompose en deux entités juridiques différentes : le munus, le titre de pape, accordé directement par Dieu, d'une part, et le ministerium, l'exercice pratique du pouvoir, d'autre part. Ratzinger explique : il n'y a pas seulement la FONCTION, l'exercice pratique du pouvoir, le ministerium, mais il y a aussi une dimension intime, celle d'ÊTRE pape : le munus].
... D'autre part, le pape doit aussi faire des choses concrètes, il doit avoir toute la situation en main, il doit savoir établir des priorités, etc. Depuis l'accueil des chefs d'État, à celui des évêques, avec lesquels il doit vraiment pouvoir engager un dialogue intime, jusqu'aux décisions quotidiennes. Même si l'on dit que certains engagements pourraient être annulés, il en reste tellement, tout aussi importants, que si l'on veut mener à bien la tâche, il n'y a pas l'ombre d'un doute : si l'on n'a plus la capacité de le faire, il faut - pour moi en tout cas, quelqu'un d'autre peut le voir différemment - quitter le trône GRATUITEMENT."
[En fait, il explique encore mieux en quoi consiste le ministerium : "recevoir des chefs d'État, des évêques, prendre des décisions, des engagements divers", etc. Et donc il affirme que si le pape n'a plus la capacité de remplir pleinement sa fonction, c'est-à-dire d'exercer son ministerium comme il le devrait, alors le pape doit quitter le trône LIBREMENT. Attention : il ne doit pas abdiquer, il ne doit pas DESCENDRE du trône, comme le suggère Seewald dans la question, mais seulement le laisser libre, inoccupé. Ceci confirme l'interprétation du verbe latin "vacet", de la Declaratio, qui peut être traduit (selon les latinistes établis) comme laissant le trône LIBRE, et non vacant, comme traduit par le Vatican. ICI .
Et en effet, qu'ajoute Benoît à la fin de sa réponse ? "POUR MOI AU MOINS, C'EST AINSI, UN AUTRE PEUT LE VOIR AUTREMENT".
Exactement, D'AUTRES l'ont vu AUTREMENT : les modernistes, ses ennemis, les membres de la Mafia de St-Gall, qui comme la biographie du cardinal Danneels voulait à tout prix qu'il abdique (pour laisser la place à leur champion Bergoglio ICI et qui a manipulé les traductions de la Declaratio. Ils ont VOULU le voir comme une ABDICATION alors que ce n'en était pas une du tout.
Comme vous pouvez le constater, la méthode est cohérente et très claire. Demain, vous lirez un autre message du pape Benoît, convenablement "décrypté". Suivez-nous.
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Si vous avez manqué les "épisodes" précédents :