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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


PAPE ET ANTIPAPE : L’ENQUÊTE - "DÉCODER" LES DEUX LETTRES DE BENOÎT XVI AU CARD. BRANDMÜLLER - 8ème partie

Publié par dominicanus sur 16 Septembre 2021, 23:25pm

Catégories : #Benoit XVI, #Il est vivant !, #Porta fidei, #actualités

Traduction française autorisée : père Walter Covens

Traduction française autorisée : père Walter Covens

 

***

 


Les médias sont en ébullition parce que le pape, Benoît XVI, exerçant sa fonction de "Katechon" (modérateur) a réitéré dans un livre ICI la doctrine catholique bimillénaire. (NDT : en français, par ex. l'article du journal La Croix ICI.)

 

Bergoglio, en difficulté évidente, a écrit la préface, tentant de donner au public une idée de la parfaite harmonie avec un pape qui, de l'aveu même du Vatican, n'est pas émérite parce qu'IL N'Y A PAS DE PAPAUTÉ ÉMÉRITE. En effet, il n'est plus indiqué sur la couverture que Benoît XVI est "pape émérite".

 

 

 

 

Mais comme cela ne nous surprend pas du tout, nous poursuivons notre enquête en vous offrant une exclusivité.

 

Il Giornale est récemment revenu sur ICI deux lettres que, en novembre 2017, Benoît XVI a écrites au cardinal allemand Walter Brandmüller, l'un des quatre cardinaux "Dubia". (NDT: Pour que le lecteur francophone puisse comprendre, il trouvera une traduction de travail au bas de cet article.) Une fois que l'on comprend le langage subtil du pape, le soi-disant "RATZINGER CODE", on a la méthode pour comprendre le sens exact même de ces deux missives qui, à une lecture superficielle, semblent au contraire complètement bancales et vides de sens.  Aujourd'hui, nous vous proposons la première, avec un guide de lecture.

 

Avant-propos : Le cardinal Brandmüller, historien ecclésiastique très cultivé et ami de longue date de Joseph Ratzinger, n'a jamais accueilli favorablement ce que le courant dominant continue aujourd'hui de considérer comme sa renonciation à la papauté, et il en a également parlé dans les médias allemands.

 

Comme nous l'avons constaté, si elle est considérée comme une renonciation, la Declaratio est canoniquement invalide ICI alors qu'elle est parfaitement lisible, au contraire, comme une déclaration subtile d'un empêchement à gouverner avec l'annonce d'un "retrait" de Benoît XVI, une "démission de fonction", mais sans renoncer absolument à ÊTRE LE PAPE. ICI

 

Ce n'est donc qu'aujourd'hui, après avoir compris la question juridico-canonique, que les lettres au cardinal Brandmüller peuvent être DÉCODÉES ET COMPRISES DANS LEUR SENS AUTHENTIQUE qui confirme ce qui est immuablement sanctionné par l'aspect canonique. Pour en arriver là, cependant, une lente maturation a été nécessaire, une patiente reconstruction du puzzle avec une approche interdisciplinaire et logique, entre histoire de l'Église, droit canonique et actualité.

 

En effet, le pape étant dans une situation de Siège empêché, il ne peut pas communiquer librement : essayez de lire intégralement la première lettre du 9 novembre 2017. Vous n'y comprendrez rien :

 

"Votre Éminence ! Dans votre récente interview au Frankfurter Allgemeine Zeitung, vous dites que j'ai créé, avec la construction du pape émérite, une figure qui n'existe pas dans la totalité de l'histoire de l'Église. Bien sûr, vous savez très bien que les papes se sont retirés, mais très rarement. Qu'étaient-ils ensuite ? Pape émérite ? Ou quoi à la place ? Comme vous le savez, Pie XII a laissé des instructions au cas où il serait capturé par les nazis, selon lesquelles, à partir du moment de sa capture, il ne serait plus pape mais cardinal. Nous ne savons pas si ce simple retour au cardinalat aurait été possible. Dans mon cas, il n'aurait certainement pas été utile de réclamer simplement un retour au cardinalat. J'aurais alors été constamment exposé au public, comme l'est un cardinal - et même davantage - car l'ancien pape aurait été vu dans ce cardinal. Cela aurait pu entraîner, intentionnellement ou non, des conséquences difficiles, notamment dans le contexte de la situation actuelle. Avec le pape émérite, j'ai essayé de créer une situation dans laquelle je suis absolument inaccessible aux médias et dans laquelle il est tout à fait clair qu'il n'y a qu'un seul pape. Si vous connaissez un meilleur moyen et pensez donc pouvoir censurer ce que j'ai choisi, veuillez m'en faire part. Je vous salue dans le Seigneur, le vôtre,

Benoît XVI

 

Dans cette première lettre, cependant, Benoît XVI révèle - avec un sous-entendu infaillible - à son ami cardinal qu'il est toujours resté le pontife derrière l'institution inexistante du pape émérite, et qu'il n'a jamais abandonné son Église. Pour le démontrer, nous citons maintenant la lettre "anatomisé" dans les paragraphes qui suivent immédiatement "décodé" entre crochets.

 

"Votre Éminence ! Dans votre récente interview au Frankfurter Allgemeine Zeitung, vous dites que j'ai créé, avec la construction du pape émérite, une figure qui n'existe pas dans la totalité de l'histoire de l'Église. Bien sûr, vous savez très bien que les papes se sont retirés, mais très rarement. Qu'étaient-ils ensuite ? Pape émérite ? Ou quoi à la place ?"

 

[Benoît ne nie pas que le pape émérite n'existe pas et renvoie le cardinal Brandmüller, historien de l'Église, à ces très rares papes qui, au cours du premier millénaire, se sont "retirés" chassés par des antipapes, mais qui n'ont PAS ABDIQUÉ. La référence est, parmi les rares, au pape Benoît VIII, sur lequel nous avons déjà écrit ICI. Et donc Ratzinger pose à Brandmüller les questions RÉTORIQUES suivantes : "Et ces papes qui se sont retirés, comment sont-ils restés ? Étaient-ils peut-être des papes émérites ? Ou plutôt quoi ? ... NON, ils sont restés papes, précisément, comme je le suis resté". ].

 


"...Comme vous le savez, Pie XII a laissé des instructions au cas où il serait capturé par les nazis, qu'à partir du moment de sa capture, il ne serait plus pape mais cardinal. Nous ne savons pas si ce simple retour au cardinalat aurait été possible. Dans mon cas, il n'aurait certainement pas été utile de réclamer simplement un retour au cardinalat. J'aurais alors été constamment exposé au public, comme l'est un cardinal - et même davantage - car l'ancien pape aurait été vu dans ce cardinal. Cela aurait pu conduire, intentionnellement ou non, à des conséquences difficiles, notamment dans le contexte de la situation actuelle"...

 

(S'il avait été capturé, en fait, Pie XII aurait ABDIQUÉ afin de laisser les nazis avec une poignée de mouches. Ratzinger, cependant, s'est résolument éloigné de la solution de Pie XII car elle aurait fait de lui un ancien pape, un cardinal, alors qu'IL VOULAIT RESTER PAPE. Si Benoît XVI avait réellement abdiqué, a-t-il ajouté, l'Église se serait retrouvée légalement entre les mains des modernistes, avec des conséquences difficiles].


"...Avec le pape émérite, j'ai essayé de créer une situation dans laquelle je suis absolument inaccessible aux médias et dans laquelle il est tout à fait clair qu'il n'y a qu'un seul pape. Si vous connaissez un meilleur moyen et pensez donc pouvoir censurer ce que j'ai choisi, veuillez m'en faire part. Je vous salue dans le Seigneur,

                                                                                                                                                Benoît XVI

 

["Avec l'artifice de la papauté émérite inexistante, j'ai créé une situation incompréhensible pour les médias, mais qui rendait clair - du point de vue canonique - que moi seul restait pape. (En fait, j'ai déclaré que je renonçais au seul ministère, laissant le siège vide). Y avait-il une meilleure façon pour moi de m'écarter du chemin ?"].


Une seconde lecture du texte ne peut que clarifier encore mieux la méthode logique du "Ratzinger Code".

 

Dans le prochain rendez-vous, nous vous donnerons une nouvelle exclusivité, avec une nouvelle très récente et nous procéderons également au décodage de la deuxième lettre envoyée par le Pape au cardinal Brandmüller. À ce stade, si vous souhaitez approfondir l'affaire, vous pouvez consulter tous les articles de notre enquête, depuis le début, ci-dessous. Bonne lecture.

 

L'ENQUÊTE EXTRAORDINAIRE SUR LE PAPE QUI A SAUVÉ L'ÉGLISE - VOICI LES RÉSULTATS DE DEUX ANS DE TRAVAIL

 

PAPE ET ANTIPAPE : L’ENQUÊTE - POURQUOI LE "RENONCEMENT" À LA PAPAUTÉ DE BENOÎT XVI EST INVALIDE - 1ère partie

 

PAPE ET ANTI-PAPE : L'ENQUÊTE - BENOÎT XVI N'A PAS ABDIQUÉ, MAIS A ANNONCÉ LE SIÈGE EMPÊCHÉ " - 2ème Partie

 

PAPE ET ANTIPAPE : L’ENQUÊTE - FLORES D’ARCAIS : LE MONDE ENTIER ÉTAIT CONTRE LE PAPE RATZINGER - 3ème partie

 

PAPE ET ANTIPAPE : L’ENQUÊTE - LES ENNEMIS DE BENOÎT XVI DANS L’ÉGLISE - 4ème partie

 

PAPE ET ANTIPAPE : L'ENQUÊTE : LE SCHISME PURIFICATEUR CRÉE PAR BENOÎT XVI – 5ème partie

 

PAPE ET ANTIPAPE - L’ENQUÊTE : LE "RATZINGER CODE" PAR LEQUEL BENOÎT XVI COMMUNIQUE DEPUIS HUIT ANS - 6ème partie

PAPE ET ANTIPAPE : L’ENQUÊTE - 2ème MESSAGE DE BENOÎT XVI : "NE VOUS MÉPRENEZ PAS, JE N’AI PAS ABDIQUÉ" - 7ème partie

 

***

 

La manœuvre du Pape qui peut changer l’histoire 5 septembre 2021 - Le pape François ne démissionnera pas, mais Jorge Mario Bergoglio pourrait néanmoins décider de donner vie à une réforme en mesure de changer l’Église

Francesco Boezi

5 septembre 2021

 

 

Le pape François n'a jamais songé à démissionner. L'intéressé l'a admis et nous l'avions "anticipé" sur IlGiornale.it. Rien d'étrange donc, du moins pour ceux qui avaient raisonné sur l'impossibilité d'une co-présence de trois pontifes, deux émérites et un régnant. Il aurait suffi de s'attarder sur la possibilité et les effets d'un scénario qui ne s'est jamais présenté dans l'histoire de l'Église, de dire la vérité, d'éviter certaines backstories. Mais le pontife argentin a tenu à préciser, face aux nouvelles devenues "à la mode", comme il a qualifié les rumeurs de "renonciation", qu'il n'a pas l'intention de se retirer.

 

L'interview que Jorge Mario Bergoglio a accordée à Radio Cope est si exhaustive qu'elle rend tout commentaire presque inutile. Quelques informations complémentaires permettent toutefois de mieux circonscrire la question de la "démission" ventilée du pontife.

 

L'un des aspects annexes qui ont été présentés en faveur de la thèse selon laquelle le pape est sur le point de se retirer est la réforme imminente de l'institution de la papauté émérite. Et effectivement - comme nous avons également voulu le souligner - il y a du mouvement. De nombreux chercheurs, surtout, semblent vouloir insister sur la nécessité d'une réforme globale capable de fixer les règles pour ceux qui, en tant que successeurs de Pierre, optent pour la retraite. Parce que le pape est un être humain et, surtout à l'époque moderne, il n'est pas certain que ce qui s'est passé avec l'ancien pape Ratzinger ne se reproduira pas. Mais cela ne signifie pas que le Saint-Père est sur le point de descendre du trône.

 

Il semble que le Vatican travaille à une législation complète sur l'institution. A tel point que, tout en utilisant le conditionnel, nous avions abordé dans ces pages l'éventuelle réforme de la papauté émérite. Mais ces dernières heures, des personnes proches du Saint-Siège nous ont assuré qu'il n'y avait pas de commission chargée de traiter ces aspects. En bref, Bergoglio ne prépare pas du tout le terrain pour sa "démission". Si le pape décidait de réformer la papauté émérite, en somme, il le ferait par un Motu proprio ou en tout cas par un acte qui ne prévoit pas ou peu de collégialité. Sinon, il y aurait un autre type de tam-tam sur la place Saint-Pierre ces jours-ci.

 

Mais pourquoi François, en l'absence de sa démission, déciderait-il encore de traiter avec les pontifes émérites potentiels et futurs ? Que le "pontife émérite", au sens de l'institution, puisse (et peut-être doive) être réformé est un fait sans rapport avec cette phase et ce pontificat. Joseph Ratzinger, dans une lettre écrite au cardinal Walter Brandmüller il y a quelques années, a clarifié le sens de cette démarche. "Avec le pape émérite, j'ai essayé de créer une situation dans laquelle je suis absolument inaccessible aux médias et dans laquelle il est parfaitement clair qu'il n'y a qu'un seul pape", écrivait alors Benoît XVI. Et le fait que ce soit l'ancien pontife qui ait "créé" la situation dont il parle présuppose que l'Église catholique, avec ceux qui ont succédé à Benoît XVI, peut décider de mieux circonscrire cette création. Celle qui sera peut-être normalisée en prévision de l'avenir. Dans la même lettre, Ratzinger définit son pontificat comme "terminé". Mais cela n'a même pas empêché ceux qui voulaient l'exploiter de mettre en doute la validité de la renonciation de l'Allemand.

 

À vrai dire, il y a plus d'une raison d'intervenir sur le pontife émérite en tant qu'institution : le caractère éphémère de l'humanité ; le monde contemporain et ses rythmes ; l'augmentation de l'âge moyen (auparavant on ne s'attendait pas à ce que les pontifes vivent aussi longtemps) et ainsi de suite. Ensuite, il y a les fronts ecclésiastiques. A gauche, ils poussent à l'élaboration de nouvelles et éventuelles réglementations pour éviter le chevauchement des thèmes entre le régnant et l'émérite et pour délimiter le champ et les modalités d'intervention publique de ceux qui ne sont plus évêques de Rome. De la droite, en revanche, on préférerait que l'histoire de l'émérite soit réglementée pour éviter le chaos communicationnel et la confusion doctrinale. Le moment est venu, mais au bout du compte, c'est François, qui de toute façon ne démissionnera pas, qui décidera.

 

Une dernière question mérite d'être résolue : Bergoglio est-il favorable ou non à la figure du "pontife émérite" ? François a spéculé sur la possibilité de devenir lui-même émérite, et l'a fait indirectement dans une interview en février dernier. Cela signifie que Bergoglio voit d'un bon œil ce que Ratzinger a "créé". Mais cela ne signifie pas du tout que le pontife argentin est destiné à devenir émérite à son tour. Ce qui pourrait changer, avec une réforme capable d'encadrer le pontificat émérite et la possibilité de renoncer à la papauté, ce n'est pas tant l'affaire séculaire de la relation entre François et Benoît XVI - une relation très claire, alors qu'elle n'est obscure que pour ceux qui ont peut-être intérêt à ne pas comprendre - mais l'histoire des papes. Car le risque, si vous voulez, c'est que les papes commencent à démissionner avec une certaine continuité. C'est, le cas échéant, la perspective vers laquelle l'Église catholique pourrait s'orienter. La direction vers laquelle pourraient se concentrer les efforts des experts des coulisses de demain, mais pas ceux d'aujourd'hui.

 

Pour le moment, en effet, le pape François - comme nous l'avons déjà dit - n'a pas l'intention de travailler à la réforme du pontificat émérite. Les voyages apostoliques en Hongrie et en Slovaquie sont les prochains engagements réels du jésuite.

 

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