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"Nous ne devons pas faire une autre Église, nous devons faire une Église différente".
C'est ce qu'a déclaré récemment Bergoglio à l'ouverture du "Synode sur la synodalité" (le nom eschérien dit tout).
"Les commentateurs se demandent ce qu'il a bien pu vouloir dire par là, et se creusent inutilement la tête pour trouver le sens d'une phrase qui, manifestement, signifie tout et rien.
En réalité, "l'autre Église" existe déjà et c'est l'Église anti-papale de François, puisque, comme nous l'avons expliqué ad nauseam, Benoît XVI n'a jamais abdiqué, mais se trouve actuellement dans une situation de sede impedita. Puisqu'il n'a pas abdiqué, le conclave de 2013 était illégitime, donc, François est antipape.
Un trait caractéristique de cette Église anti-papale est le renoncement complet et définitif à la logique. Et il ne pouvait en être autrement, puisque le vrai catholicisme est la religion du Logos, du Verbe de Dieu fait homme. Par ailleurs, il n'est pas surprenant que le vrai pape, Benoît XVI, utilise la logique pour communiquer subtilement depuis son siège entravé, par le biais du "Ratzinger code".
Quelle est donc la raison de l'abjuration de la logique par l'église anti-papale ? L'objectif de Bergoglio est d'achever ce que les modernistes ont semé lors du Concile Vatican II, c'est-à-dire de plier l'Église du Christ au monde, de signer un armistice avec les pouvoirs séculiers, de "trouver un équilibre" entre deux réalités constitutionnellement inconciliables.
En effet, puisque le "prince de ce monde" est le Diable, il est clair que pour Bergoglio, tenter un tel mélange est une véritable "mission impossible" (NDT : en anglais dans le texte).
C'est pourquoi la logique est devenue un outil peu commode et inutile, puisqu'elle est par nature exhaustive et exclusive : "ceci est vrai, ceci n'est pas ; ceci se fait, ceci ne se fait pas ; ceux qui font le bien seront récompensés, ceux qui font le mal seront punis".
Pour des raisons fonctionnelles et constitutives, il ne peut donc y avoir dans l'anti-église de l'anti-pape aucune clarté rationnelle, aucune conception précise, mais seulement un effet conceptuel, d'un impact émotionnel voulu, mais sans cohérence de contenu.
Quelques exemples ? La politique de Bergoglio sur les migrants, dont on ne parle presque plus, d'ailleurs, étant donné que les flux sont enfin réguliers et assurés.
Alors que Jean-Paul II et Benoît XVI citaient le "droit de ne pas émigrer", pendant des années Bergoglio a parlé du contraire ("C'est Dieu qui nous demande de débarquer !") avec une frénésie d'accueil obsessionnelle qui - évidemment - a contribué à encourager les voyages de l'espoir, avec toutes les tragédies de la mer qui y sont attachées et liées. Pour faire quoi, alors ? Remplir l'Italie de musulmans, sans intention déclarée de les convertir : en quoi cela est-il censé profiter au catholicisme ? Vous voyez une logique dans tout ça ?
Ou encore, quel sens cela a-t-il pour Bergoglio de se déclarer "personnellement" en faveur des unions civiles, si le deuxième des "péchés qui crient vengeance au Ciel" - selon la doctrine catholique - est celui contre nature ? Comme si un péché pouvait être un avantage pour les laïcs et un inconvénient uniquement pour les catholiques. ICI Cela vous semble-t-il cohérent ?
Et encore, que signifie d'introniser à Saint-Pierre l'idole païenne Pachamama, vieil outil d'inculturation très risqué, alors que déjà depuis les années 500 la Vierge de Guadalupe a supplanté les cultes non catholiques d'Amérique latine ? ICI
Il n'est pas peu surprenant, entre autres, que Bergoglio, à la question "Pourquoi Jésus-Christ a-t-il été crucifié", ne sache pas répondre ICI.
Tout le catholicisme est fondé sur le fait que Dieu a envoyé son Fils pour sauver les hommes du péché et de la mort de l'âme :
"Pour nous les hommes et pour notre salut, il est descendu du ciel", dit le Credo, "Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il est mort et a été enseveli. Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il est mort et a été enterré, il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, il est monté au ciel et il est assis à la droite du Père. Et il reviendra, dans la gloire, pour juger les vivants et les morts, et son règne n'aura pas de fin".
La réponse était là, et à portée de main. Cependant, si l'objectif est de parvenir à une nouvelle religion mondiale qui engloutit toutes les autres, cette réponse ne peut être donnée car elle est très peu "inclusive" des autres religions.
Un autre exemple : après avoir minimisé le culte marial, François change les litanies de Lorette et fait de Notre-Dame "solacium migrantium", le secours des migrants, dont la grande majorité est islamique et ne récite certainement pas les litanies mariales. Comme si les migrants étaient, par ailleurs, constitutionnellement une catégorie pieuse comme les malades, les vierges, les martyrs... alors qu'au contraire nous savons qu'un tiers des crimes commis en Italie provient d'étrangers qui ne représentent que 12% des résidents sur le territoire national (données Viminale) et certainement pas de touristes japonais ICI.
Ou encore, Bergoglio écrit 350 pages de l'encyclique Amoris Laetitia pour clarifier la question de la communion aux divorcés, mais même les cardinaux ne comprennent pas ce que cela signifie. Lorsque quatre d'entre eux exposent leurs dubia, il ne répond pas.
Ensuite, la prière commune avec les chefs des autres religions : mais si le christianisme est une foi révélée, quel sens cela a-t-il de prier avec d'autres religions, si un catholique sait avec certitude (de son point de vue) que ces autres n'adorent pas le vrai Dieu ? ICI
Enfin, François publie un motu proprio, Traditionis custodes, qui abolit pourtant la plus ancienne et la plus sacrée des traditions catholiques, à savoir la messe en latin, comme si la tradition depuis le Concile Vatican II (1962) comptait plus qu'une tradition vieille de 2000 ans. ICI Une mesure, d'ailleurs, qu'il voulait "éviter les divisions" et qui a maintenant amené l'Église au point de schisme semi-déclaré.
Ensuite, il y a les épisodes extemporanés, les initiatives et les déclarations choc.
Il dit que son successeur s'appellera Jean XXIV (qui porte par coïncidence le nom d'un antipape, Baldassarre Cossa, et du pape du Concile, Roncalli) : mais si c'est l'Esprit Saint qui aide les cardinaux à choisir le pape, et si la constitution apostolique Universi dominici gregis interdit tout accord pré-conclave, avec quelle assurance Bergoglio peut-il fournir le nom de son successeur ? Une absurdité, n'est-ce pas ?
D'un côté, il s'en prend aux familles nombreuses catholiques : "Ne vous reproduisez pas comme des lapins", puis il dénonce l'hiver démographique de l'Italie.
Il ne s'agenouille jamais devant le Saint-Sacrement parce que ses os lui font mal, mais il s'agenouille ensuite devant les musulmans et les chefs d'État africains au point de leur baiser les pieds.
Dans le chapiteau roman de l'église de Vézelay, il montre le fossoyeur emportant le cadavre de Judas pendu, comme s'il s'agissait du Christ Bon Pasteur, en contradiction totale avec la théologie médiévale et avec ce qui a été affirmé par tous les historiens de l'art. ICI
Il fait faire l'aumône aux transsexuels - avec une grande visibilité - mais sans les exhorter (du moins avec autant de résonance) à se convertir et à changer de vie, afin qu'après lockdown (NDT : en anglais dans le texte) ils puissent reprendre tranquillement leurs activités. ICI
Il envoie le mendiant allumer l'électricité dans un immeuble occupé par la délinquance et la malfaisance et celui-ci, bien sûr, la veille du Nouvel An, devient le protagoniste d'épisodes de crime et de dégradation absolue. ICI
Il parle avec des tons affectueux du "cher grand-père" le pape Ratzinger, puis il lui fait déraciner son vignoble préféré de Castel Gandolfo dès qu'il ose le contredire. ICI
Il lance un appel continu contre la guerre, pour la paix, puis place un guerrier cornu avec une tête de mort sur le front dans la crèche de la place Saint-Pierre. ICI
A quoi servent tous ces discours sur la miséricorde pour ensuite excommunier sans procès les prêtres qui osent mettre en doute sa légitimité de pontife, comme le père Minutella et le père Bernasconi, au lieu de les accueillir comme des brebis égarées et de les éclairer sur sa pleine légitimité ? ICI
Ou bien, à l'Angélus, Bergoglio s'insurge contre une vision utilitaire de la foi, visant uniquement à demander des grâces, après avoir, pendant des décennies, fait la propagande du culte (totalement inédit) de Marie qui défait les nœuds et de Saint Joseph endormi, auquel on demande précisément des grâces et des bienfaits à travers des rituels païens - voire ésotériques. ICI et ICI
Comme vous pouvez le constater, il s'agit d'un continuum de folies, d'irrationalités et de contradictions flagrantes. En bref, nous avons, aujourd'hui, une église de l'A-logos dirigée, évidemment, par un anti-pape.
Mais le plus intéressant, c'est que cet illogisme rayonne du sommet de l'église anti-papale jusque sur nombre de ceux qui, fidèles au vrai catholicisme, prétendent s'opposer à Bergoglio.
Un verset de la 2ème lettre de saint Paul aux Thessaloniciens me vient à l'esprit :
"Et c'est pourquoi Dieu leur envoie une PUISSANCE D'OBSCURITÉ afin qu'ils croient au mensonge et qu'ils soient ainsi condamnés tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont consenti à l'iniquité."
En fait, ces catholiques conservateurs, qu'ils soient laïcs ou religieux, sont les premiers à souligner que Bergoglio ne se comporte pas comme un pape, qu'il n'a pas l'air d'un pape, qu'il renonce aux titres de pape, qu'il n'enseigne pas comme un pape, qu'il ne protège pas la foi comme un pape, qu'il ne parle pas comme un pape, qu'il ne prie pas comme un pape, qu'il ne s'agenouille pas devant le Saint Sacrement, qu'il ne gouverne pas bien l'Église... Cependant, le doute selon lequel - à ce stade - peut-être François ne pourrait PAS ÊTRE le pape, ne les touche même pas. Et quand on leur parle de l'invalidité de la renonciation de Ratzinger, ils se bouchent les oreilles. Mais ?
Peut-être la tromperie consiste-t-elle précisément à croire que Benoît XVI les a abandonnés.
Pourtant, nous ne parlons pas d'un événement sans précédent, puisque dans l'histoire de l'Église, il y a eu environ 40 antipapes et, comme nous l'avons illustré la dernière fois ICI, un croyant ne peut pas croire que le Saint-Esprit puisse assister un pape destructeur de la foi.
Mais l'un des aspects les plus fascinants de toute cette affaire est précisément le blocage émotionnel-cognitif qui empêche certains catholiques-conservateurs de comprendre la réalité la plus évidente et la plus criante, démontrée non seulement par les arguments canoniques des bergogliens eux-mêmes, mais aussi par les confirmations flagrantes du vrai pape Benoît XVI. Le simple fait qu'il répète depuis huit ans qu'"il n'y a qu'un seul pape" et qu'il n'a JAMAIS dit - même accidentellement - "c'est François", rendrait quiconque suspect. Ou pas ?
Mais nous traiterons des stratégies d'évitement conscientes ou inconscientes de la Magna Quaestio dans un avenir proche, car il s'agit d'un phénomène trop intéressant pour ne pas l'envisager.
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CI-DESSOUS, TOUTE L'ENQUÊTE DEPUIS LE DÉBUT :
PAPE ET ANTIPAPE : L’ENQUÊTE - LES ENNEMIS DE BENOÎT XVI DANS L’ÉGLISE - 4ème partie
PAPE ET ANTIPAPE – L'ENQUÊTE : LE SCHISME PURIFICATEUR CRÉE PAR BENOÎT XVI – 5ème partie
Andrea Cionci - La mauvaise et la bonne nouvelle. Réponse à Mascarucci - 22ème partie de l'enquête