Article rédigé par Andrea Cionci le 6 juin 2021
Traduit par le père Walter Covens le 7 juin 2021 avec l'autorisation de l'auteur
Il y a quelques jours, nous avons identifié les adhésions ésotériques-alchimiques-protomasoniques sans équivoque que l'on peut entrevoir derrière le culte, promu en premier lieu par François, de la soi-disant "Marie qui défait les nœuds". ICI
Plusieurs lecteurs ont commenté sur les réseaux sociaux qu'ils s'étaient trouvés malades (oppressés ou angoissés) en récitant la neuvaine dédiée à cet ex-voto allemand insolite où la Vierge est étrangement représentée sans voile, sans l'Enfant Jésus et un peu déglinguée. De plus, la prière qui lui est dédiée, à réciter un verset par jour pendant neuf jours, ressemble beaucoup au RITE MAGIQUE "des neuf nœuds" dans lequel il faut serrer un nœud sur une corde tous les jours pendant neuf jours et le défaire à la fin.
Un prêtre nous a demandé d'enquêter sur une autre iconographie insolite à laquelle, en tant que pendant idéal, Bergoglio est particulièrement attaché : le "San José dormido" ; c'est-à-dire le Saint Joseph endormi dont François garde une petite statue sur son bureau depuis qu'il l'a rencontré au collège jésuite Maximo de San Miguel dont il était le recteur. Et les surprises ne manquent pas.
À l'exception de quelques tableaux représentant la scène biblique, l'image votive de saint Joseph endormi est presque étrangère à l'Europe : son culte s'est cependant épanoui en Amérique du Sud et aux Philippines où - comme par hasard - les Jésuites étaient très présents. Le San José dormido est lié au rituel consistant à déposer sous sa statue des billets avec des demandes. Le saint, en rêvant de telles demandes, devrait obtenir de Dieu leur accomplissement. Comme pour la Vierge qui dénoue les nœuds, nous nous trouvons en présence d'icônes qui, plutôt que d'être vénérées pour leur sainteté, confèrent des grâces et des dons très concrets. Des saints de "nature pratique", disons-nous.
La référence biblique du saint Joseph endormi renvoie à quatre épisodes de l'Évangile dans lesquels le père adoptif de Jésus est averti en rêve par un ange : d'abord de prendre Marie pour épouse, ensuite de fuir en Égypte pour sauver l'Enfant d'Hérode, puis de quitter l'Égypte et enfin de s'installer à Nazareth.
Or, la figure de saint Joseph, fils de JACOB, est en étroite relation avec celle de l'autre Jacob, dans l'Ancien Testament, rêveur lui-même et père du patriarche Joseph, grand interprète des rêves.
"En présentant saint Joseph comme un excellent utilisateur de ses propres rêves - lit-on sur le site de Radio Maria - l'Évangile de Matthieu poursuit deux objectifs. La première consiste à créer un pont avec l'avant-dernier des fils de Jacob : l'homonyme Joseph, seigneur incontesté des rêves dans le livre de la Genèse. Le pont créé entre les deux rêveurs permet à l'évangéliste de répéter que le salut pour Israël vient d'Egypte, comme cela s'était déjà produit avec Joseph fils de Jacob, puis avec Moïse, et maintenant avec Jésus".
Ce que nous avons découvert, c'est que le Jacob endormi, à qui les anges apparaissent en rêve, est le principal protagoniste du "MUTUS LIBER", un TEXTE ÉSOTÉRIQUE fondamental de 1677, écrit par un alchimiste inconnu qui se faisait appeler ALTUS.
"Le livre est muet" - explique le chercheur Christian Giudice, docteur en sociologie des religions et en ésotérisme occidental à l'université de Göteborg (Suède) - car il ne contient que des chiffres, pour être exact 15 tableaux qui, interprétés avec le cœur et l'intuition doivent conduire au "Grand Œuvre", c'est-à-dire à la transformation des métaux vils en or. La figure du frontispice est, sans équivoque, Jacob endormi, car à côté d'elle se trouvent des versets de la Genèse et du Deutéronome (Gen. 28, 2-12, Gen. 27, 28-39, Deut. 33, 13-28). La première citation décrit le rêve de Jacob ; les deuxième et troisième citations font référence au "ROSÉE céleste", dont la collection est illustrée dans le tableau 4, un ingrédient fondamental pour obtenir la transmutation des métaux en or".
Par une étrange coïncidence, cette rosée, qui est ensuite devenue un ÉLÉMENT MAÇONNIQUE de premier plan, a récemment été inclus dans le NOUVEAU MISSEL approuvé par Bergoglio, ce qui a provoqué une certaine agitation. Nous en avons parlé ICI
La rosée a été nommée par les premiers chrétiens au IIIe siècle comme une préfiguration de ce qui serait codifié comme le Saint-Esprit un siècle plus tard. Alors, quel sens cela a-t-il aujourd'hui de récupérer dans la deuxième prière eucharistique une MÉTAPHORE DÉSORMAIS OBSOLÈTE de la troisième personne trinitaire ? L'opération a également été tentée dans l'editio tipica du missel des années 1970, mais en fait, aucun clerc n'a jamais mentionné la rosée dans la messe jusqu'à récemment, précisément parce que cela n'avait aucun sens.
La seule explication de cette restauration est que l'on a tendance à rechercher une "AMBIVALENCE", une double signification des symboles et des liturgies : d'une part, appartenant à peine à la tradition chrétienne, (au point de paraître "insolite", mais catholiquement correct), mais d'autre part, plus secrètement, d'importants éléments ésotérico-alchimiques fondus dans la culture de la franc-maçonnerie.
Il faut noter qu'un lien étroit entre le monde jésuite et le monde alchimique est démontré par l'écrivain et éditeur maçon Jean-Marie Ragon de Bettignies (1781-1862), qui a affirmé, avec d'autres auteurs, que les jésuites, entre 1600 et 1700, avaient tendance à s'emparer des meilleurs alchimistes qui avaient afflué dans le mouvement rosicrucien afin que, trouvant le système pour produire de l'or, ils puissent assurer un pouvoir infini à l'Ordre.
Et voici, enfin, l'importance du RÊVE dans la franc-maçonnerie. Gustavo Raffi, ancien Grand Maître du Grand Orient d'Italie, écrit : "Les francs-maçons sont également les gardiens d'un autre secret, non moins important : celui d'"être des rêveurs". [...] Être ésotériste ne signifie pas se cacher la tête dans le sable. Cela signifie travailler pour le progrès et le bien-être de l'humanité. Il est donc indispensable de travailler dur pour la solidarité, pour les droits de l'homme, pour la CULTURE DU DIALOGUE et pour une MULTICULTURALITÉ intelligente. [...] Voilà les rêves que les francs-maçons veulent rêver'".
Il est remarquable que le Grand Maître Raffi, lors de l'élection de Bergoglio au trône papal, se soit félicité en ces termes : "Avec François, rien ne sera plus comme avant". Questions : Comment a-t-il su cela dès le premier jour de son élection ? L'avait-il déjà connu ? Et pourquoi ?
La conception maçonnique du rêve, cependant, est complètement opposée à la conception évangélique, où le rêve est une obéissance à l'inspiration divine, et non une initiative d'origine humaine. Ce n'est pas un hasard si la franc-maçonnerie est considérée comme totalement opposée au catholicisme, malgré les clins d'œil du cardinal Ravasi (lettre aux "Chers frères maçons" dans le Sole 24 Ore) et totalement incompatibles. Elle a été excommuniée par trois papes et interdit dans 586 déclarations de l'Église.
Il existe donc manifestement un fil conducteur entre l'Ordre des Jésuites, l'alchimie, l'ésotérisme, le rosicrucianisme et la franc-maçonnerie, et nous ne devrions donc pas être surpris si le jésuite François introduit des symboles et des images étrangers à la foi occidentale traditionnelle qui révèlent ensuite des traits communs avec la franc-maçonnerie. Il ne faut pas non plus s'étonner si 67 loges du monde entier ont, à l'inverse, exprimé leur grande appréciation de François, notamment pour sa récente encyclique "Tous frères".
Est-il possible, cependant, qu'un pape flirte avec l'"antimatière" du catholicisme ? À ce stade, il ne faut même pas s'étonner que beaucoup disent que François n'est pas le vrai pape puisque Benoît XVI n'a jamais renoncé au trône papal. ICI