Cet article, publié par le vaticaniste, Marco Tosatti, le doyen des vaticanistes italiens, a été repris par Andrea Cionci sur Byoblu, et constitue la 22ème partie de l'enquête.
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Dans son dernier article pour Stilum Curiae, Americo Mascarucci a excellemment dépeint la vulgate mielleuse d'un "Pape François comme un bon réformateur contre le Vatican sombre et traditionaliste, pourri et corrompu" : un stratagème ridicule qui nous est servi avec la même monotonie fastidieuse que ceux qui répètent "il n'y a qu'un seul Pape, et il est clair que c'est François". Dans le monde ésotérique cher à certains cercles déviants de l'Église, il existe la pieuse illusion qu'en répétant un mantra à l'infini, celui-ci peut ensuite se transformer en réalité. Heureusement, la "loi de l'attraction", si elle n'est pas en communion avec Dieu, ne fonctionne jamais infailliblement.
Mascarucci a également rendu hommage au réalisateur Mario Giordano, le premier à la télévision à démasquer cette fiction, bien que lui aussi soit soumis aux limites d'un mainstream écrasant, nord-coréen, avec des papiers qui font le tour de toutes les rédactions et clôturent le sujet tabou avec des barbelés électrifiés. Giordano crie ? Comme tous ceux qui doivent "jouer les idiots" pour dire la vérité, parce que comme le cardinal Ratzinger a déclaré, lorsqu'il a reçu le prix du carnaval 1989 dédié à Karl Valentin, que "seuls les fous peuvent toujours dire la vérité".
A voix basse, profitant de l'espace accordé par l'excellent Marco Tosatti, nous devons vous annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise nouvelle est que l'Église canonique, visible, avec le Vatican, la chapelle Sixtine, les églises, les palais, les trésors, est FINIE. Il est aux mains de hiérarchies qui ne sont plus catholiques, qui sont passées dans l'autre camp, en proie à des formes spirituelles gnostiques, maçonniques, bref, anti-chrétiennes, qui sont arrivées à pleine maturité - et ont soudain le dessus - depuis le Concile. Cette "mutation génétique" est pleinement soutenue par les grandes puissances du monde. La situation ne sera pas résolue avec la sortie de scène de Bergoglio, mais continuera - encore pire - après lui grâce à une majorité de cardinaux modernistes et/ou nommés par Bergoglio.
La bonne nouvelle est que ce cauchemar peut disparaître complètement à tout moment. En fait, ni Bergoglio ni ses successeurs n'ont ce qu'il faut pour être papes. Ce sont tous des ANTI-PAPES, puisque le Vicaire du Christ, le vrai pape, Benoît XVI, assisté du Saint-Esprit, n'a pas abdiqué et a sauvé la vraie Église. Comment ? Avec un "piège canonique anti-usurpation" préparé depuis 1983 : une Declaratio qui ressemble à une renonciation, mais qui n'est pas canoniquement valide et qui suggère au contraire infailliblement le SIÈGE EMPÊCHÉ. Qui dit ça ? Le droit canonique ; les canonistes bergogliens eux-mêmes, qui se sont auto-contredits et n'ont jamais répondu ; un Vatican de plus en plus confus, qui a admis l'inexistence de la "papauté émérite" ; mais surtout l'auteur lui-même, Benoît XVI, le dit.
Comment et quand ? Au cours des huit dernières années, dans des livres et des interviews, le Saint-Père nous a parlé de manière subtile, logique et sans équivoque, avec un système de communication précis, le "Ratzinger code", pour échapper à la censure depuis son siège empêché. Comment cela fonctionne-t-il ? Habituellement, à la lecture superficielle d'une de ses phrases, tout semble être politiquement correct, mais il y a toujours une erreur, une incohérence, une "folie" inexplicable pour le savant Ratzinger qui incite à regarder de plus près et, surtout, à raisonner logiquement (à partir du Logos, pas par hasard). Et ainsi, par miracle, cette phrase fade et incolore qui semblait confirmer la vulgate politiquement correcte du pape abdiquant "parce qu'il n'a pas pu monter les escaliers de l'avion" est renversée, transmuée comme l'eau en un "vin de vie" chaud et torrentiel qui confirme en tous points l'aspect canonique.
Mais alors, comment la question se poserait-elle ? Benoît XVI, en 2013, désormais acculé par les pouvoirs forts et victime d'une mutinerie interne générale, a lu une Declaratio qui "suffisait" à ses ennemis comme une renonciation. Ils se sont contentés de la "boulette" du ministerium, de l'exercice pratique du pouvoir, ils ont essayé de rafistoler les traductions, en les manipulant, mais le titre divin de pape est seulement et toujours Benoît XVI. De cette manière, Ratzinger a "anti-papalisé" et "schismatisé" les ennemis du catholicisme, séparant les croyants des non-croyants, comme il l'a dit dans sa dernière interview au Herder Korrespondenz.
Ils essaieront de vous embrouiller sur l'aspect canonique : ne faites pas attention, la question est parfaitement claire. Rien qu'à partir des études de Mgr Sciacca et du Prof. Boni, les "légitimistes" de Bergoglio, nous avons ceci : 1) il n'y a pas deux papes, ni de "papauté élargie" 2) le pape est unique 3) le pape émérite n'existe pas 4) munus et ministerium ne sont pas synonymes au sens juridique 5) Ratzinger a utilisé munus au sens juridique, sans jamais y avoir renoncé 6) il a séparé les deux entités qui sont pourtant indivisibles dans le cas du pape, 7) il a renoncé à la mauvaise entité, c'est-à-dire au ministerium 8) il a différé la renonciation qui doit être simultanée et ne l'a même pas confirmée 9) l'Universalis Ecclesiae Adhaesio pouvait guérir a posteriori une erreur dans l'élection du Pape, mais jamais la condition préalable, c'est-à-dire que le Siège soit vacant. Et ce n'est pas le cas.
Il y a donc maintenant deux églises : une vraie, avec Benoît, qui surgit des catacombes, et une fausse, qui poursuit Bergoglio dans l'ignorance de plus d'un milliard de catholiques. (Des choses, en outre, annoncées par des quintaux de prophéties canoniquement reconnues auxquelles les fidèles seraient bien avisés de prêter attention).
Ainsi, le pape Benoît a déjà gagné, il a déjà séparé le bon grain de l'ivraie, séparant la ligne de succession papale, la sienne, de la ligne anti-papale de François. Il ne reste plus qu'à voir si les vrais catholiques devront repartir de zéro en "abandonnant la synagogue", ou s'ils pourront récupérer le Siège.
Comment ? Il faut "abattre les cartes" au sujet de Bergoglio, c'est-à-dire exiger par une demande populaire que les cardinaux procèdent à une vérification canonique de la Declaratio, un synode, un débat public, une confrontation, bref, une opération de clarification transparente et définitive qui mette en lumière la vérité sur ces 1700 lignes écrites dans un latin qui n'est pas par hasard approximatif et plein d'erreurs. La clé est là. Vous devez creuser là, comment voulez-vous qu'on vous le répète ? Bergoglio, à moins qu'il n'admette avoir quelque chose à cacher, ne pourra pas excommunier quiconque veut faire la lumière de manière neutre sur l'aspect canonique afin de rassurer 1,2 milliard de catholiques.
Si Bergoglio meurt ou démissionne, un conclave devra être convoqué avec les cardinaux d'avant 2013, pour une élection faite "par ceux à qui il appartient de le faire", comme l'a prévenu Ratzinger. Les cardinaux nommés par Bergoglio qui acceptent de prendre du recul seront renommés APRÈS l'élection du prochain vrai pape qui succédera à Benoît XVI.
Pourquoi cela ne se produit-il toujours pas ? Tout d'abord à cause de la stratégie de diversion de Bergoglio. Maintenant démasqué, il invente chaque jour quelque chose pour attirer l'attention des médias sur lui : démission oui, puis non, puis oui, puis une maladie qui lui laisse peu de temps, puis au contraire il va parfaitement bien, maintenant une conspiration de palais, puis démentie, puis réaffirmée, puis il torpille celui-ci, déclare cela, etc. Un cirque continu pour éviter l'élection du prochain vrai pape qui succédera à Benoît. Un cirque continu afin d'empêcher les journalistes de se concentrer sur le MAGNA QUAESTIO, c'est-à-dire l'invalidité de la renonciation de Benoît XVI. Bergoglio, en fait, ne craint que cela et, sans surprise, excommunie à mort, sans processus canonique, uniquement les prêtres qui remettent en cause sa légitimité.
La stratégie de diversion fonctionne, en fait les médias mordent à l'hameçon et le suivent docilement comme les enfants de Hamelin.
Maintenant, le fait que la grande majorité des médias soit avec lui et avec les pouvoirs en place est tout à fait normal. Le plus grave est que les forces de la résistance catholique sont divisées, désespérées et surtout ne désignent pas l'objectif central, ne voient pas le "bouton rouge" préparé par Benoît XVI avec lequel casser la banque.
Pourquoi ? Beaucoup n'ont pas encore compris ; certains ont pris la tangente en ne reconnaissant aucun pape depuis 1958 ; d'autres ont des intérêts pratiques avec l'Église occupée et ne peuvent toucher au sujet tabou ; d'autres sont tellement en colère contre Benoît qu'ils ne voient rien ; d'autres font comme les trois petits singes ; d'autres "prient" (confortablement) ; d'autres sont au désespoir en se distrayant avec des questions tout à fait secondaires : le Concile, les sorties de Bergoglio, l'abolition du Vetus Ordo, les catastrophes de l'avortement, etc. Ce sont tous des corollaires, des effets d'une seule et même cause : Bergoglio n'est pas le pape et donc PAS assisté par le Saint-Esprit, parce que Benoît les a bernés et garde le munus, accordé directement par Dieu. Même le fait qu'il soit l'Antéchrist, comme le dit Mgr Viganò, est un effet de ne pas être le pape puisque Jésus a dit "infera non praevalebunt". Ce qui est vraiment important, c'est de crier au monde que le pape est unique, et qu'il s'agit de Benoît XVI.
Vous n'êtes pas convaincu ? C'est compréhensible : c'est une histoire énorme, colossale, mais nous l'avons scrupuleusement ordonnée et documentée d'abord sur Libero, puis sur ByoBlu. Lisez l'intégralité de l'enquête résumée ICI : https://www.byoblu.com/2021/10/02/papa-antipapa-inchiesta-21/?fbclid=IwAR2ABAgs3p6NwUKzxyDWGaqSRPWfSqWXWMZX3kpnjOJPBLscAqWedQkWPBY
Pour la traduction française : voir Praedicatho : https://www.homelie.biz/2021/10/pape-et-antipape-l-enquete-marie-qui-defait-les-noeuds-un-culte-bergoglien-riche-d-esoterisme-21eme-partie.html
En bas de l'article, vous trouverez tous les autres, en partant de là, par ordre chronologique. Ce qui a été patiemment reconstruit, grâce aussi au sacrifice de prêtres "excommuniés" et d'intellectuels qui se sont exposés à la première personne, offre la possibilité non seulement de comprendre de quelle maladie souffre l'Église, mais aussi de trouver le remède spécifique.
Quel mal y a-t-il à en parler ? Affrontons-le, discutons-en comme des adultes, sine ira ac studio. Sinon, nous devrons nous préparer à acclamer l'Antipape Jean XXIV qui, en sortant au balcon, nous saluera en disant : "Salut les gars, comment ça va ?".
Andrea Cionci
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RETROUVEZ TOUS LES ÉPISODES PRÉCÉDENTS TRADUITS SUR PRAEDICATHO
PAPE ET ANTIPAPE : L’ENQUÊTE - LES ENNEMIS DE BENOÎT XVI DANS L’ÉGLISE - 4ème partie
PAPE ET ANTIPAPE – L'ENQUÊTE : LE SCHISME PURIFICATEUR CRÉE PAR BENOÎT XVI – 5ème partie
Andrea Cionci - La mauvaise et la bonne nouvelle. Réponse à Mascarucci - 22ème partie de l'enquête