Comme nous l'avons vu dans l'article précédent (ICI), une partie importante du monde traditionaliste n'est pas informée du "Plan B" du Pape Benoît XVI (résumé ICI) et/ou ne veut même pas en discuter.
Pour être sûrs de ne rien manquer, nous avons aussi une minorité d'intellectuels et de théologiens conservateurs-traditionalistes qui, tout en critiquant vivement Bergoglio, ont élaboré des théories complexes pour justifier à tout prix sa légitimité. Mais pourquoi, me direz-vous, cet étrange masochisme ?
Nous supposons qu'ils ressentent à juste titre l'obligation morale de mettre en garde les fidèles contre l'anti-magistère de Bergoglio, sans toutefois s'exposer à une excommunication prévisible en leur offrant la plus évidente des explications, à savoir qu'il n'est pas le pape.
Nous avons eu des rencontres cordiales avec certains de ces intellectuels érudits et estimés, mais par devoir envers les 1,285 milliards de catholiques, nous devons, obtorto collo (NDT: litt. le cou tordu; à contrecœur), illustrer comment leurs théories de la Magna Quaestio sont, en fait, extrêmement préjudiciables : non seulement elles protègent Bergoglio dans son seul point faible, mais elles ouvrent également la voie à un prochain conclave invalide (avec 80 cardinaux créés par un antipape) qui élira un autre antipape, avec des coûts spirituels et sociaux énormes. Ils empêchent également le public de comprendre la réalité dramatique du "plan B".
Comme vous le savez maintenant, le pape Benoît s'est exilé à la sede impedita et a laissé les modernistes de la Mafia de St-Gall usurper son trône en prenant - plus ou moins consciemment - sa Declaratio pour une abdication. De cette manière, il est resté le seul vrai pape, et Bergoglio et les siens se sont antipapalisés et schismés. Rien de ce que l'Antipape François a accompli en huit ans n'a jamais existé. La réalité du plan B se fonde non seulement sur un aspect canonique minutieusement étudié, mais aussi sur les propres aveux du pape Benoît via un système de communication indiscutable, le "Ratzinger code" que vous connaissez déjà bien. Ceux qui sont confus quant à l'explication canonique, affrontent le Ratzinger Code, et ceux qui pensent que le Ratzinger Code n'est qu'un ensemble de distractions séniles, affrontent la superposition logique, parfaite et continue de ces messages à la situation canonique.
Aujourd'hui, les principaux traditionalistes légitimistes de l'antipape sont : John Salza et Robert Siscoe, le père Curzio Nitoglia, l'évêque Athanasius Schneider et le père Giovanni Cavalcoli.
Leurs systèmes théoriques visent à justifier l'existence d'un pape qu'ils perçoivent eux-mêmes, pour la plupart, comme non-catholique, hérétique ou apostat et à légitimer les "faits accomplis" (fraudes, coups d'État, etc.) tout en évitant de manière aprioristique et anti-historique de considérer la possibilité que, même en 2013, un antipape ait pu arriver au pouvoir et qu'un vrai pape se soit retiré sur un siège empêché.
Les principaux arguments des traditionalistes-légitimistes de Bergoglio ont pu être identifiés comme suit : l'argument du commandement, du consensus, de l'attente, des deux individus, du mauvais père et de la tradition vivante.
(Affiche de la série "Midnight Mass" - "Sermons de minuit)")
A - L'argument du commandement (soutenu par le père Nitoglia et, en partie, par Mgr Viganò).
Elle est fondée sur une conception erronée de l'autorité. Selon cet argument, l'autorité coïncide avec le pouvoir et la papauté consiste en un gouvernement, donc celui qui a le pouvoir est le pape. Le pape est simplement celui qui commande. Donc, puisque c'est Bergoglio qui commande aujourd'hui, c'est Bergoglio qui est pape.
Évidemment, cette approche entérine la loi de la jungle, de sorte que si demain un terroriste, menaçant les cardinaux réunis en conclave avec une mitraillette, parvenait à se faire élire pape, alors il serait un vrai pape. Blague à part, il est évident que cette théorie détruit le concept de légitimité/autorité et la papauté elle-même, qui devient une simple fonction légale de type dictatorial, dans laquelle les éléments spirituels (foi catholique, mission divine) deviennent facultatifs. En outre, on ne voit pas pourquoi il exclut a priori l'hypothèse d'une usurpation du trône, comme il y en a déjà eu tant dans l'histoire ecclésiastique.
B - L'argument du Consensus (soutenu par Salza et Siscoe, Don Nitoglia et Monseigneur Schneider).
C'est la théorie de l'acceptation pacifique universelle (Universalis Ecclesiae Adhaesio) : le pape est celui qui est considéré comme tel par la majorité. La majorité des gens croient-ils aujourd'hui que Bergoglio est le pape ? Donc le pape est Bergoglio. La loi de la jungle est de retour, cette fois par acclamation.
Cette doctrine, qui vise à remédier à certaines irrégularités du conclave, est à écarter en l'espèce car elle n'a jamais eu pour objet de sauver, de remédier ou de considérer comme satisfaite la conditio sine qua non sans laquelle une élection papale ne pourrait jamais être engagée : l'existence d'une sede vacante, c'est-à-dire la mort ou l'abdication régulière du pape. Comme nous le savons, il n'y a eu ni l'un ni l'autre. Il est impossible de remédier à cette erreur substantielle a posteriori (canon 126) et, même si la grande majorité de l'Église croit aujourd'hui que le pape est François, cela importe peu : dans l'histoire, de nombreux antipapes que l'on croyait être des pontifes légitimes ont joui d'une grande popularité.
C - L'argument de l'attente (soutenu par Mgr Schneider et, en partie, par Mgr Viganò)
Selon eux, pour affirmer que Bergoglio est un hérétique, un apostat et/ou un antipape, une déclaration officielle est nécessaire, mais une telle déclaration ne peut être faite par l'Église qu'après la mort de cet individu. On doit garder le pape ou l'antipape apostat, même s'il détruit l'Église, car "se rebeller serait un plus grand mal". (Et qu'est-ce qui pourrait être un pire mal que cela ? Un schisme ? Mieux vaut ça que la destruction complète de l'Église, non ? D'ailleurs, c'est exactement ce que Benoît XVI souhaite avec le plan B : un schisme purificateur. Comment voulez-vous récupérer de larges sections du clergé qui sont maintenant irréversiblement modernistes et hérétiques ?).
Cette position est souvent associée au fatalisme et à la supériorité du juridique sur le métaphysique.
Selon la théorie de l'attente, saint Bernard de Clairvaux aurait pu rester tranquillement les bras croisés au lieu de rassembler des armées et d'essayer d'évincer d'abord l'antipape Anaclet II, puis son successeur Victor IV. L'histoire de l'Église elle-même, avec ses nombreuses guerres anti-papales, réfute de manière flagrante cette position. De plus, il existe des moyens de vérifier si le vrai pape se trouve dans un siège empêché, en l'occurrence un synode provincial, dont nous parlerons prochainement.
D - L'argument des deux individus également connu sous le nom de "médecin privé".
Soutenu par divers traditionalistes, il est utilisé pour légitimer l'absurdité d'un pape non-catholique.
Cette théorie stipule que le pape, en soi, ne peut jamais être un hérétique, un apostat, un idolâtre, et pourtant, en même temps, il peut parler d'hérésie, conduire à l'apostasie, accomplir des actes idolâtres, parlant et agissant en tant que "médecin privé", ou "individu privé", et non en tant que pape. Ainsi, dans son rôle officiel de pape, il resterait "catholique". Un peu comme lorsque Bergoglio professe personnellement être en faveur des unions civiles, légitimant - à un niveau personnel cependant (!) - le deuxième des quatre péchés qui crient vengeance au Ciel. En réalité, Bergoglio n'est pas resté seulement dans la vie privée, mais il est déjà intervenu dans la doctrine, avec Amoris laetitia, (une pseudo-encyclique qui autorise la communion pour les divorcés remariés) et en modifiant le Catéchisme dans l'article 2267.
Cette théorie des deux individus conduit à un inconcevable dédoublement à la Dr. Jekyll et Mr. Hyde, qui se produit également dans la variante "ex cathedra" : un pape peut tout faire, même enseigner de fausses religions, tant qu'il ne le fait pas dans les très rares occasions ex cathedra. C'est comme si le président de la société végane anti-chasse pouvait, en privé, participer à la chasse au sanglier. Tout le monde peut comprendre que c'est une absurdité : l'histoire et le dogme de l'infaillibilité pontificale (Concile Vatican I) nous enseignent qu'il y a eu des papes qui étaient immoraux dans leur comportement privé (simoniaques, sodomites, népotistes...), mais jamais sciemment apostats ou hérétiques. En outre, l'article 892 du Catéchisme affirme que le pape est assisté par l'Esprit Saint également dans l'activité ordinaire, et pas seulement dans l'activité ex cathedra.
E - L'argument du "mauvais père".
D'autres affirment que Bergoglio, le pape non-catholique, est comme un mauvais père, qui reste toujours un père même s'il se comporte mal. Donc Bergoglio, malgré ses actions, est toujours pape.
La métaphore du père est utilisée à tort. Le pape n'est pas comparable au père biologique (qui est unique et reste toujours tel, quelle que soit son action), ni à un père au sens purement juridique (qui n'est tel que sur la base d'un document), ni à un père synonyme de maître (qui n'est tel que sur la base du pouvoir et de la domination), mais il est un père au sens spirituel, c'est-à-dire qu'il est le gardien du depositum fidei, partage la même foi de l'Église, des fidèles, se réfère à la même Vérité, à la même divinité, et pourvoit au bien spirituel. S'il ne le fait pas, il n'est pas un père, mais un imposteur qui se fait passer pour un père.
F - Le sophisme de Cavalcoli
Selon le père dominicain Giovanni Cavalcoli, l'un des meilleurs et des plus estimés théologiens contemporains, Bergoglio est catholique parce qu'il est pape (puisque le pape est toujours catholique). Donc, puisque le pape est unique, et que c'est François, Benoît XVI n'est plus pape. Le père Cavalcoli justifie les actions et les innovations non catholiques de Bergoglio en disant que ce ne sont que des "blagues", ou des "expressions linguistiques malheureuses", ou en les redéfinissant comme catholiques parce qu'elles sont "faites par le pape, qui ne se trompe pas lui-même et ne nous trompe pas".
L'absurdité de ce sophisme est évidente : imaginons deux bocaux sur lesquels sont inscrits "Sucre" et "Sel", mais dont le contenu est inversé. Selon ce sophisme, le goût très salé de la poudre contenue dans le bocal "Sucre" ne serait qu'un léger défaut de sucre, alors qu'à l'inverse le bocal marqué "Sel" contiendrait, par élimination, sans aucun doute du sel.
G - La théorie de la "tradition vivante".
Selon les partisans de cette théorie, le catholicisme n'est pas quelque chose de fixe, de défini, mais coïncide avec ce que dit et fait le pape régnant, et donc le catholicisme change pratiquement à chaque changement de pape. Il s'agit, en substance, d'un relativisme papal utilisé pour légitimer Bergoglio quoi qu'il fasse, la papauté émérite (inexistante), et pour normaliser même la présence (impossible) de deux papes. Par conséquent, il bloque a priori toute tentative de raisonnement sur la question. Donc si le prochain pape devait autoriser l'avortement ou l'adultère, ce serait bien aussi. Une folie théologique démentie par 2000 ans de lutte contre les hérésies et de continuité de la Tradition. (Pouvons-nous rappeler, en passant, comment Bergoglio a récemment accordé l'Eucharistie au turbo-avorteur Biden).
Maintenant, comme vous le voyez, toutes ces théories sont tellement forcées qu’elles semblent être assemblées ou exhumées à cet effet autour d’un dogme fixé indépendamment : celui pour lequel Jorge Mario Bergoglio doit être À TOUS LES FRAIS le pape
Maintenant, comme vous pouvez le voir, toutes ces théories sont tellement forcées qu'elles semblent être assemblées ou exhumées dans le but unique de légitimer un dogme fixe quoi qu'il en soit : que Jorge Mario Bergoglio doit être le pape À TOUT PRIX et ne pourrait jamais être un des 40 antipapes qui ont déjà existé dans l'histoire, parce que jamais le "moderniste" Ratzinger ne pourrait faire quelque chose de bien pour l'Église.
En revanche, ces théories montrent, par contraste, combien est parfaitement cohérente la réalité objective du Plan B, démontrée et clarifiée surtout dans les chapitres 1, 2, 5, 6-14 de l'enquête rapportée ICI et réalisée avec l'aide de nombreux théologiens, juristes, canonistes, latinistes.
Bergoglio n'est pas catholique, vous savez, mais il est "pleinement justifié" parce qu'il n'est PAS le pape, mais un anti-pape, puisque le conclave qui l'a élu n'était pas valide parce que Benoît XVI n'a jamais abdiqué, mais s'est seulement retiré in sede impedita. Par conséquent, le Saint-Esprit n'était pas présent lors de son élection, ni par la suite ; l'infaillibilité pontificale est sauve ; l'Église ne sera pas détruite (du moins l'Église spirituelle) et les enfers ne prévaudront pas selon la promesse du Christ, car toute l'œuvre de l'antipape disparaîtra en un clin d'œil lorsque la Vérité sera affirmée (comme l'annoncent également les prophéties), peut-être même lorsque les traditionalistes en prendront définitivement conscience.
Il se trouve qu'avec le plan B, tous les comptes sont bons : d'un point de vue canonique, circonstanciel, probant, historique, théologique, prophétique, documentaire, testimonial et factuel.