Nous venons de repérer le plus sensationnel des messages du "Ratzinger Code", le subtil système de communication (ICI) par lequel le vrai pape, Benoît XVI, communique avec le monde extérieur depuis son Siège empêché : il est sous les yeux du public depuis huit ans, puisqu'il n'est pas enfoui dans un livre, une interview ou une lettre privée, mais dans un discours public suivi dans le monde entier par des centaines de millions de fidèles.
28 février 2013 : le pape Benoît prend l'hélicoptère et s'envole pour Castel Gandolfo ; comme il l'avait annoncé dans la Declaratio de 17 jours plus tôt, il laisse le "Siège de Saint Pierre" vide, libre (et non " vacant " comme ils l'ont traduit, lire ICI).
L'heure X à laquelle sa renonciation au ministerium (l'exercice pratique du pouvoir) aurait dû entrer en vigueur a sonné à 20h00, mais à 17h30, Benoît XVI est sorti sur le balcon et a salué la foule avec ces mots exacts :
"Vous savez que ce jour qui est le mien est différent des jours précédents ; je ne suis plus... pontife souverain de l'Église catholique... jusqu'à huit heures du soir je le suis encore, puis plus rien".
Voici la vidéo, à la minute 3:20.
Tout d'abord, comme l'observe le théologien Carlo Maria Pace dans son livre "Le vrai pape est toujours Benoît XVI" (ICI), Ratzinger ne confirmera jamais, après 20 heures, cette déclaration, ni verbalement ni par écrit. (Inconcevable, car en restant pape de 17h30 à 20h, il aurait très bien pu changer d'avis. Cependant, même s'il l'avait voulu, Ratzinger n'aurait jamais pu confirmer légalement la renonciation au ministerium, car cette entité ne peut être séparée du munus pétrinien. C'est pourquoi sa Declaratio n'était pas une renonciation à la papauté, comme on nous l'a fait croire ces huit dernières années, mais un auto-exil in sede impedita [canon 412] qui le faisait rester pape à toutes fins utiles).
"Mais alors Ratzinger a menti quand il a dit qu'il ne serait plus pape ?"
Après 17 jours pendant lesquels personne n'a "remarqué" que sa Declaratio n'était pas une renonciation, alors que le monde entier annonçait son abdication, il pouvait bien se considérer comme formellement empêché à toutes fins utiles, donc non libre et menacé. Il était donc moralement justifié de "jouer le jeu" et de dire et faire n'importe quoi, comme une personne ayant une arme dans le dos.
Mais le Saint-Père N'A PAS MENTI, tout comme il n'a pas menti dans la Declaratio, et savez-vous pourquoi ? Comme dans tous les messages du Ratzinger Code, il y a toujours une incohérence apparente importante et révélatrice. Vous l'avez saisi ? Relisez la phrase.
Il dit qu'il ne sera plus "pontife souverain", alors que le titre papal est "SOUVERAIN PONTIFE" (Summus Pontifex) : aucun argument là-dessus. "Le Pontife Souverain" N'EXISTE PAS.
"Peu importe, Souverain Pontife... Pontife Souverain, c'est la même chose...".
Mais pas du tout. Cette inversion est apparemment insignifiante pour nous, laïcs qui ne sommes pas familiers des questions ecclésiastiques, mais que penseriez-vous si le Grand Maître de l'Ordre de Malte déclarait, en démissionnant de ses fonctions : "A partir de ce soir, je ne serai plus Maître grand de l'Ordre de Malte" ? Ou si le "Prime minister" Boris Johnson déclarait : "A partir d'aujourd'hui, je ne serai plus minister prime" ? Ou si un lieutenant-colonel de l'armée, qui a été promu, annonçait : "A partir de demain, je ne serai plus colonel-lieutenant" ?
Ridicule et fou, n'est-ce pas ? Surtout, la déclaration n'aurait aucune valeur juridique et sonnerait comme un canular (comme l'était d'ailleurs la Declaratio, une gigantesque blague de carnaval ICI).
L’inversion de l'adjectif et du complément a donc évité au pape Benoît XVI - même empêché depuis 17 jours - de mentir en disant qu’à partir de 20 heures il aurait renoncé à son titre canonique de pape, ce que, justement, il n'a JAMAIS FAIT.
Mais attention : la construction de la phrase prend aussi un autre sens, encore plus éloquent et cohérent. Prenons un exemple très clair : imaginons un général qui, venant d'être décoré Chevalier de la Grande Croix du Mérite de la République, déclare : "A partir de demain, je ne serai plus Grand Officier". Parfait, bien. Mais s'il devait dire : "A partir de demain, je ne serai plus officier grand", le titre chevaleresque se transformerait en la description d'une condition très différente. Le Général, dans ce cas, ne nous dirait PAS qu'il a gagné une nouvelle plaque du Mérite de la République, mais que sa carrière d'officier sera en déclin. Nous y sommes ?
Ainsi, le pape Benoît précise qu'"il ne sera plus un pontife souverain", c'est-à-dire qu'il ne sera plus un pontife placé à la plus haute et à la plus grande place, mais qu'il restera un pontife caché, ermite, dissimulé sous l'institution inexistante de la papauté émérite (ICI). Il y aura quelqu'un d'autre qui occupera la place la plus élevée et la plus grande. Pour être précis, un antipape.
Les bergogliens objecteront qu'il s'agit là de "subtilités, de complots" et continueront avec le disque rayé habituel et dégradant. Les traditionalistes feront remarquer que Ratzinger, parce que "c'est un moderniste", en 63 ans de vie ecclésiastique n'avait toujours pas réussi à apprendre le titre correct de pape. D'accord, bien sûr, vous avez raison.
(Laissez-moi vous dire qu'ils sont désormais irrécupérables). Le fait objectif et immuable est, cependant, que Benoît XVI n'a JAMAIS dit qu'il ne serait plus "Souverain Pontife", TITRE SPÉCIFIQUE DU PAPE. Point, à la ligne. Il n'existe pas de "pontife souverain", tout comme il n'existe pas de "maître grand", de "ministre premier" ou d' "officier grand".
Et ce n'est pas l'auteur qui l'affirme, mais vous savez qui ? Le Vatican lui-même qui, dans la transcription du discours, corrige en fait les mots de Benoît XVI, en rapportant, comme par hasard : "... je ne suis plus "Souverain Pontife" de l'Église catholique...". Vérifiez par vous-même ICI.
Une fois de plus, les mots du Pape Ratzinger ont été manipulés pour convenir au récit du coup d'Etat d'abdication, tout comme sa Declaratio a été mystifiée en abolissant, dans les traductions, la dichotomie fondamentale munus/minsterium (ICI) et en traduisant arbitrairement le verbe "vacet" par "sede vacante" (ICI).
Par conséquent, même dans une sede vacante de 17 jours, une situation qui lui aurait permis de dire n'importe quoi de justifié par une situation de confinement, de menace et de privation de liberté, LE SOUVERAIN PONTIFE BENOÎT XVI n'a jamais menti. Grâce à son extraordinaire intelligence logique, il n'a jamais péché et n'a jamais fui devant les loups. Pas même à son moment le plus dramatique, devant le monde entier qui le regarde.
Et aujourd'hui, il est émouvant de lire la phrase suivante de ses vœux : "... Mais je voudrais encore, avec mon cœur, avec mon amour, avec ma prière, avec ma réflexion, avec toute ma force intérieure, ŒUVRER pour le bien commun et le bien de l'Église et de l'humanité".
Il voulait travailler, le Saint-Père, mais ne le pouvait pas parce qu'il avait été contraint à l'auto-exil dans la SEDE IMPEDITA.
P.S.
Note ad usum à ceux pour qui : "Ce n'était qu'une distraction car il est allemand et ne parle pas bien l'italien".
En dehors du fait qu'il parle très bien l'italien et qu'il peut lire quelque chose d'écrit, regardez quel "cafouilleur" est le pape Ratzinger : dans la Declaratio, où il parle d'un véritable "Souverain Pontife" (et non de Pontife Souverain), il dit vouloir renoncer au ministerium, alors que pour abdiquer il devait renoncer au munus ; il sépare les deux entités alors qu'elles sont inséparables ; il reporte la "renonciation" au trône, qui devait au contraire être immédiate ; il utilise les expressions "Siège de Rome" et "Siège de Saint Pierre" qui n'existent pas (comme l'a noté l'avocat Arthur Lambauer) ; il commet deux erreurs majeures de latin et 20 autres imperfections syntaxiques relevées par d'éminents latinistes ; il se trompe d'heure en écrivant "à partir de 29.00 heures". Pourtant, il lui a fallu deux semaines pour composer la Declaratio et le document est passé par la Secrétairerie d'État, sous le sceau du secret papal, pour être corrigé des erreurs formelles et juridiques.
P.P. S.S.
Pour toute communication, veuillez écrire à codiceratzinger@libero.it
NDT : Voici un très beau montage vidéo avec le texte italien du présent article d'Andrea Cionci :