Il était une fois le journalisme d'investigation : les faits, les documents et les témoignages étaient examinés et il n'était pas rare de découvrir que la version transmise d'en haut ne correspondait pas à la vérité.
Aujourd'hui, cependant, selon certains, ceux qui écoutent sans critique les versions officielles seraient plus appréciables professionnellement.
Et pourtant, sans quelques journalistes un peu pédants et suspicieux, nous ne saurions toujours rien du scandale de la Standard Oil, des crimes de Staline ou du Watergate. Qui sait si même ces collègues injoignables ont dû faire face à des manifestants qui utilisaient - en mode "canon à eau" - l'expression "complotiste", une forme d'enfermement socio-psychologique qui a ensuite été développée par la CIA au début des années 1960 pour ghettoïser les sceptiques de la reconstitution de l'assassinat de Kennedy par la Commission Warren.
Quoi qu'il en soit, entrons dans le vif du sujet : nous allons révéler quelle a été, selon toute vraisemblance, la source d'inspiration qui a conduit le pape Ratzinger à insérer deux erreurs de latin flagrantes dans sa Declaratio de sede impedita du 11 février 2013 et à utiliser, tout au long du document, un latin ringard, complété par au moins 20 imperfections linguistiques détectées par des philologues de renommée mondiale tels que Wilfried Stroh et Luciano Canfora. (C'est-à-dire s'ils ont conspiré pour ne pas voir d'erreurs de syntaxe là où il n'y en a pas).
L'email codiceratzinger@libero.it fonctionne : nous recevons de nombreux rapports valables et, parmi eux, celui de M. Sergio Modenese qui cite une audience générale du 20 février 2008, où le Pape Benoît XVI, parlant de Saint Augustin, a expliqué comment le Saint d'Hippone, bien qu'excellent latiniste, (comme lui) avait décidé d'utiliser un latin argotique, avec des erreurs, pour COMMUNIQUER AVEC LE PEUPLE. Notamment dans le "Psaume contre le parti de Donat", un évêque africain schismatique. Ce sont les mots du pape Ratzinger :
"ET POUR SE FAIRE COMPRENDRE DES GENS SIMPLES, qui ne pouvaient pas comprendre le grand latin du rhéteur, (Augustin) a dit : je dois aussi écrire avec des fautes de grammaire, dans un latin très simplifié." [...] "Et il l'a fait surtout dans ce Psalmus, une sorte de poésie simple contre les donatistes, pour aider tous les gens à comprendre que ce n'est que dans l'unité de l'Église que se réalise réellement pour tous notre relation avec Dieu et que grandit la paix dans le monde."
Vous pouvez trouver le document officiel ICI, sur le site du Vatican - et non sur celui de Terrapiattisti (NDT: en anglais "flat earthers", ceux qui croient que la terre est plate).
Or, depuis 2021, nous avons compris (selon la méthode logico-déductive obsolète, mais toujours efficace) que la Declaratio a été écrite EXPRÈS par le pape dans un latin médiocre, puisque la précipitation n'a jamais pu être responsable de ces erreurs. Benoît XVI écrit dans "Ein Leben" (2020) qu'il lui a fallu deux semaines pour composer ces 1700 lignes, qui ont ensuite été transmises à la Secrétairerie d'État pour des corrections formelles et juridiques (!), sous le sceau de la Secret pontifical, (qui sait pourquoi ?).
Ces erreurs opportunément insérées doivent donc avoir été destinées à attirer l'attention sur le contenu juridique réel du document.
Nous avons découvert, en effet, sur la base du droit canonique étudié par des juristes universitaires (et non par des projections fantaisistes) que la Declaratio annonçait non pas une abdication, mais un Siège empêché.
Si le pontife renonce simultanément au munus, le titre de pape, il y a abdication, et le pape n'est plus pape (canon 332.2).
S'il renonce, comme l'a fait Ratzinger, de manière factuelle et différée au ministerium, à l'exercice pratique du pouvoir, il ne peut y avoir qu'un Siège empêché et le pape reste LE pape, même confiné. Il n'y a pas de synonymie ou de transitivité entre les deux termes, comme l'explique Mgr Gänswein (ICI). C'est pourquoi "il n'y a qu'un Pape" : Benoît XVI, tandis que François, qu'il soit sympathique ou non, est un anti-pape.
Or, le discours sur saint Augustin explique parfaitement comment le pape Ratzinger a VOLONTAIREMENT inséré des erreurs et des imperfections du latin précisément pour AIDER LES GENS à COMPRENDRE, même dans ce cas, la situation d'un évêque schismatique, (le futur antipape) tout comme celle de l'évêque Donat.
En fait, de telles divergences n'auraient attiré l'attention que des philologues et des latinistes, mais les journaux auraient alors sûrement titré "Le pape a fait des fautes de latin", comme cela s'est effectivement produit.
Bien que quelque temps après nos premières investigations en 2020, le Corriere della Sera ait fait disparaître l'article du Prof. Luciano Canfora de la page nationale de son site web, il en reste néanmoins une trace dans la chronique de Bari - Canfora est de Bari (ICI).
Et en fait, grâce à ces gros titres, nous sommes devenus curieux et avons découvert l'extraordinaire, l'incroyable projet eschatologique du pape Benoît, que nous avons appelé "Plan B" et qui circule maintenant dans le monde entier, traduit en sept langues.
La recommandation de Monseigneur Gänswein :
"Lorsque les sources seront accessibles, TOUTE LA MOSAÏQUE deviendra de plus en plus CLAIRE" (ICI)
se confirme une fois de plus : en effet, grâce à un lecteur attentif, nous avons pu retrouver la source d'inspiration de ces très étranges erreurs latines et boucler la boucle.
Cela ressemble-t-il à un argument cohérent ? Avez-vous lu quelque chose qui ne soit pas objectif et/ou logique ?
Maintenant, tout collègue qui veut contester l'enquête est le bienvenu : une contradiction sérieuse et documentée est le meilleur service que vous puissiez rendre à vos lecteurs. HONNEUR à Libero qui - vraiment libéralement - accueille des positions de diverses orientations pour un échange fructueux.
ICI, en bas, se trouvent les 52 articles dans lesquels tout le travail a été réorganisé : lisez surtout les chapitres 1,2,5,6-14. Bon travail. Si c'est la vérité qui vous intéresse, vous discuterez volontiers des mérites, avec courtoisie professionnelle et raisonnement.
Mais il ne s'agit pas d'un jeu : il s'agit d'un sujet extrêmement sérieux qui concerne 1,285 milliard de personnes ; un travail réalisé en investissant des centaines d'heures de travail sur un blog (gratuit, donc), pendant deux ans et avec la participation de dizaines de professionnels et de religieux qui y ont mis leur visage.
Laissons donc gentiment le mot "conspiration", quelque peu offensant et galvaudé, à la CIA.