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Écrit par Andrea Cionci (21/02/2022) - Traduction française autorisée : père Walter Covens
Si vous avez suivi notre enquête, que vous trouverez réarrangée au bas de cet article ICI , vous savez déjà que nous avons "décodé" TOUTES ces phrases du Saint Père Benoît XVI qui - seulement en apparence - semblaient contredire la reconstruction du Siège empêché, une situation qui n'a pas été niée MÊME PAR LE PONTIFE LUI-MÊME lorsqu'il nous a fait l'honneur d'une lettre de réponse ICI .
Dans l'article précédent ICI, nous avions répondu à certaines des dernières objections les plus courantes des lecteurs, mais il semble maintenant que toutes les objections soient rassemblées autour d'un dernier nœud à défaire : le discours pour le 65ème anniversaire du sacerdoce prononcé par le vrai pape le 28 juin 2016 dans la salle Clémentine, en présence de Bergoglio et des cardinaux ICI.
Le problème - selon les contestataires - réside dans le fait que Benoît XVI s'est adressé à Bergoglio en l'appelant "Saint-Père".
Tout d'abord, quelques considérations générales : puisque le pape Benoît se trouve formellement in sede impedita et en présence de son impédant, le fait qu'il l'ait appelé " Saint-Père " n'a aucune valeur canonique, testimoniale ou circonstancielle, tout comme une personne qui, sous la menace d'un kidnappeur, s'adresserait respectueusement à lui en l'appelant "Monsieur le Maître". De plus, comme nous l'avons déjà vu ICI, le fait que le pape Benoît XVI s'adresse à Bergoglio avec une appellation papale générique ne prouve rien, car il pourrait s'adresser à lui de manière similaire à l'actuel pape Théodore II, patriarche d'Alexandrie et d'Afrique, qui est copte orthodoxe et n'est ni catholique ni romain.
Ce qu'il faut, c'est sa déclaration sans équivoque : "il n'y a qu'un pape (c'est-à-dire le pape romain)... et c'est François", et cette deuxième phrase n'est pas venue DEPUIS HUIT ANS.
Mais surtout, il faut comprendre que le pape Benoît considère Bergoglio comme un co-participant à son "ministère élargi" et un coopérateur involontaire de la Vérité ; nous l'avons compris dans le discours de Mgr Gänswein ICI : "Il n'y a qu'un seul pape légitime, mais deux successeurs vivants de saint Pierre" (donc, l'autre, Bergoglio, est le pape illégitime, pas d'échappatoire). Et il ne pouvait en être autrement puisque, comme nous l'a récemment confirmé le spécialiste du droit dynastique Andrea Borella ICI, Bergoglio, qui exerce le ministerium, le pouvoir pratique, n'est que l'image miroir, le reflet, du vrai pape qui conserve le munus petrino, le titre accordé directement par Dieu, à savoir Benoît XVI.
En fait, nous l'écrivons depuis le mois de mars dernier et aucun canoniste n'a osé le nier, au contraire : il y a quelques jours, l'Université de Bologne a inauguré un groupe d'étude consacré - comme par hasard - au "PAPE ÉMÉRITE ET AU PAPE EMPÊCHÉ". (ICI). . Mais les universitaires peuvent prendre leur temps, car pour combler ce "vide juridique", il faudra l'autorisation du vrai pape, Benoît XVI, lorsqu'il retrouvera le pouvoir pratique.
Le fait que le pape Ratzinger traite Bergoglio avec une cordialité affectueuse doit être considéré dans le contexte d'un très profond dessein théologico-eschatologique qu'il illustre lui-même ci-dessous dans son discours.
Jésus-Christ a enseigné à "aimer ses ennemis", a passé sa dernière cène avec Judas et a accepté de lui le baiser de la trahison sans remords, aussi doux qu'un agneau sacrifié. Et son Vicaire ne peut certainement pas s'en exempter, c'est évident. En outre, dans cette action de grâce de 2016, le pape Ratzinger a exprimé des concepts théologiquement très élevés et subtilement éloquents en pur Ratzinger code, puisque, évidemment, étant dans un siège empêché, il ne pouvait pas s'exprimer explicitement.
Nous rapportons les parties centrales de son discours en excluant seulement les salutations à Card. Sodano et Mueller, qui ne sont pas significatifs sur le sujet.
"Saint-Père, chers frères,
Il y a soixante-cinq ans, un frère ordonné avec moi a décidé de n’écrire qu’un mot en grec sur son image-souvenir de sa première Messe, à l’exception du nom et de la date : Eucharistòmen, convaincu que par ce mot, dans ses nombreuses acceptions, est déjà dit tout ce que l’on peut dire à ce moment. Eucharistòmen veut exprimer un merci humain, un merci à tous. Merci surtout à vous, Saint-Père! Votre bonté, depuis le premier moment de votre élection, à chaque moment de ma vie ici, me frappe, me porte réellement, intérieurement. Plus que les jardins du Vatican, avec leur beauté, votre bonté est le lieu où j’habite : je me sens protégé. Merci également de vos paroles de remerciement, de tout. Et espérons que vous pourrez aller de l’avant avec nous tous sur cette voie de la miséricorde divine, en indiquant la route de Jésus, vers Jésus, vers Dieu.
. [...]
"Eucharistòmen : en ce moment notre ami [Rupert] Berger voulait évoquer non seulement la dimension du remerciement humain, mais aussi naturellement la parole plus profonde qui se cache, qui apparaît dans la liturgie, dans les Ecritures, dans les mots gratias agens benedixit fregit deditque. Eucharistòmen nous renvoie à cette réalité de remerciement, à cette nouvelle dimension que le Christ a donnée. Il a transformé en remerciement, et ainsi en bénédiction, la croix, la souffrance, tout le mal du monde. Et ainsi, il a fondamentalement transubstantialisé la vie et le monde et il nous a donné et il nous donne chaque jour le pain de la vraie vie, qui dépasse le monde grâce à la force de son amour.
Pour finir, nous voulons nous insérer dans ce « remerciement » du Seigneur, et ainsi recevoir réellement la nouveauté de la vie et aider à la transubstantialisation du monde : que ce soit un monde non de mort, mais de vie ; un monde dans lequel l’amour a vaincu la mort.
Merci à vous tous. Que le Seigneur nous bénisse tous.".
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Et voici ce qui est SOUS-ENTENDU en Ratzinger Code que l'on peut lire derrière ce discours apparemment obséquieux envers Bergoglio : "Votre" bonté - c'est-à-dire la bonté de Bergoglio comprise selon son concept entièrement personnel - "frappe" le pape Benoît, l'a frappé, l'a offensé dans son droit à gouverner dès le premier moment de l'élection invalide, et amène le vrai pape "réellement, intérieurement". Les deux adverbes, dans cette forme, ne signifient rien, à moins qu'ils n'impliquent "il m'a fait entrer, en prison, (intérieurement) avec mon "vrai" statut de monarque" (royalement).
Et que Benoît XVI se réfère à la papauté telle qu'elle est, c'est-à-dire une monarchie (théocratique-élective), il le dit lui-même dans Dernières Conversations :
"Pour moi, il était important que l'indépendance de la justice soit garantie au Vatican, que le MONARQUE ne dise pas : maintenant je m'en occupe.
Le latiniste et essayiste historico-religieux Prof. Gian Matteo Corrias commente :
"L'interprétation de cette expression, plutôt singulière, "me porte réellement, intérieurement" est très probablement amphibologique dans la perspective du "Ratzinger Code", vu que la formulation initiale du texte est assez absconse".
Retour plus loin sur la conception personnelle de la bonté de Bergoglio qui a aussi permis à Benoît XVI de rester pape sous le statut de pape émérite, qui n'est pas un statut juridique (il n'existe pas), mais un sens qualificatif qui vient du verbe "emereo" et qui indique qui A LE DROIT, qui mérite d'être pape entre les deux. La papauté émérite est un statut dans lequel Benoît XVI est efficacement protégé car c'est un écran derrière lequel il peut encore rester le seul pape : "... Avec le pape émérite, j'ai essayé de créer une situation dans laquelle je suis absolument inaccessible aux médias et dans laquelle il est tout à fait clair qu'il n'y a qu'un seul pape." : c'est ce qu'a écrit Benoît XVI au Card. Brandmüller dans ses lettres très claires ICI.
Corrias encore :
"Il me semble évident que l'insistance sur la "bonté" de Bergoglio a un caractère nettement ironique et antiphrastique : de manière voilée (avec une ironie amère) Benoît XVI le remercie pour le fait qu'il le "protège" et le "fait vivre dans sa bonté", c'est-à-dire, ironiquement, pour le fait d'être en fait retenu prisonnier grâce à sa bonté".
Mais nous continuons : "Et espérons que vous pourrez aller de l’avant avec nous tous sur cette voie de la miséricorde divine, en indiquant la route de Jésus, vers Jésus, vers Dieu." ce qui peut être compris comme : "Espérons que vous, comme nous tous, pourrez être pardonné par la Miséricorde Divine".
La figure même de l'anti-pape François, est finalement fonctionnelle - bien qu'en tant qu'acteur antagoniste et inconscient - pour montrer le chemin vers Jésus. En fait, Ratzinger ne dit pas "espérons que vous irez de l'avant en NOUS montrant" le chemin vers Jésus, mais "en montrant", donc même au-delà de la volonté propre de Bergoglio.
Dans cette phrase est contenu tout le concept de "ministère élargi" entre le pape légitime et le pape illégitime où Bergoglio, sans le savoir, est aussi un coopérateur de la Vérité.
Tout cela est fonctionnel à un dessein eschatologique : "séparer les croyants des non-croyants", comme l'a dit Benoît au Herder Korrespondenz ICI : arriver à une révélation, celle du Siège empêché, qui conduira à un schisme purificateur visant à restaurer la pureté originelle du catholicisme romain pour affirmer la Vérité du Christ, "ouvrir un monde nouveau" ICI.
Mais tout le sens de la courtoisie et de la gratitude du Pape Benoît envers son alter ego illégitime, doit être compris dans le contexte théologique, avec cette expression : "Eucharistòmen" qui est le pivot de l'intervention de Benoît XVI, un mot qui dit "tout ce qui peut être dit en ce moment".
Jésus-Christ, qui, lors de la dernière Cène, a rompu le pain, a RENDU GRÂCE ("Eucharistòmen") et l'a donné à ses disciples, a ainsi "TRANSFORMÉ LA CROIX, LA MALADIE, TOUT LE MAL DU MONDE EN ACTION DE GRÂCE, ET DONC EN BÉNÉDICTION".
Ainsi, le pape Benoît, bien que détrôné, contraint de s'écarter et de se réfugier dans un statut de Siège empêché, frappé dans son droit royal de pape, a TRANSUBSTANCIÉ ce mal, le transformant en gratitude, comme Jésus rendait grâce à Dieu alors qu'il était à la veille de sa crucifixion. "Je souscris de tout cœur à cette interprétation", commente le professeur Corrias.
Vous comprenez ? Le paradoxe est que c'est précisément l'aile intellectuelle catholique-traditionaliste, la plus cultivée et la plus préparée à saisir le véritable sens de cette "affabilité" du pape Benoît envers Bergoglio, qui la confond avec une sorte de complicité, au point de continuer à accuser le pape Ratzinger d'être "moderniste" ou même "gnostique" (!). Un tragique malentendu qui procure au pape réellement empêché de nouveaux coups de fouet qui s'ajoutent à ceux de l'agression médiatico-judiciaire organisée par le clergé allemand désormais ex-catholique.
Et ainsi, le pape Benoît reste seul dans son jardin des Oliviers, comme il l'a écrit dans sa dernière lettre ICI . Tout doit être accompli... mais il rend grâce au Seigneur : "Eucharistòmen".
Et si l'on s'arrête pour réfléchir aux événements immenses, millénaires, qui se déroulent sous nos yeux, dans l'indifférence des grands médias, on est consterné.