Beaucoup d'entre vous, lecteurs, écrivent à codiceratzinger@libero.it pour nous soutenir et nous envoyer d'autres idées très intéressantes. Merci. D'autres posent des questions sur les motivations et les gestes publics du vrai pape Benoît XVI qui sembleraient entrer en conflit avec la sede impedita, le plan B canonique et sa subtile révélation dans le Ratzinger Code.
A ce stade de l'enquête, que vous trouverez résumée ICI dans ses 60 chapitres, nous pensons qu'il est utile de fournir un manuel de réponses aux objections les plus fréquentes.
Photo par Stefano Spaziani
"Mais le pape Benoît n'aurait jamais fait une telle chose".
Mais il l'a fait.
"Mais comment a-t-il pu permettre que tant d'âmes soient perdues, en laissant sa place ?".
Le pape n'est pas le baby-sitter de l'humanité et ce n'est pas sa faute s'il a été empêché. Ce serait comme accuser Pie VII d'avoir "abandonné son peuple" lorsqu'il a été arrêté et déporté par Napoléon. Quoi qu'il en soit, Benoît XVI continue de montrer la voie et, comme le "Katechon", de sauver la mise lorsque l'antipape fait des bonds excessifs en avant avec son programme destructeur et inverseur du catholicisme. Théologiquement, Dieu voit dans les cœurs et juge en fonction des responsabilités de chacun. Il y a aussi, pour sauver la bonne foi des simples et des ignorants, la doctrine de Supplet Ecclesia qui ne s'applique pas, bien sûr, à ceux qui sont conscients de la situation.
"Mais Ratzinger a dit que le pape est François. Il l'a déclaré dans une interview au Corriere".
Non, ça n'est jamais arrivé. En juin 2019, Vatican News, l'agence de presse du Vatican, cite étrangement (la veille de sa parution) l'interview de Benoît XVI par Massimo Franco, dans le Corriere, intitulée : "Benoît XVI : il y a un seul Pape, François." Et dans le texte :
"L'Église est et doit rester unie. Son unité a toujours été plus forte que les luttes et les guerres internes". C'est la certitude de Benoît XVI qui rappelle à tous : "Il y a un seul Pape, François".
Vous êtes sûr ? Nous sommes allés relire l'interview et voici ce qu'écrit Massimo Franco :
"Les adversaires de Bergoglio, souvent des conservateurs cherchant désespérément un mot de Benoît XVI qui soit critique à l'égard de Bergoglio, étaient invariablement entendus répondre que 'il y a un seul Pape, François'."
Massimo Franco était là ? Les opposants conservateurs de Bergoglio lui ont-ils dit cela ou l'a-t-il déduit ? Parce que cette virgule inversée "Il y a un seul Pape, c'est François", n'est pas celle de Benoît XVI, mais l'interprétation personnelle de Massimo Franco. Vatican News, dans une opération journalistique extrêmement déloyale, a donc mis les propos de Massimo Franco dans la bouche de Benoît XVI, les faisant passer pour ceux du pape.
"Et pourtant Benoît XVI a juré obéissance à François...".
Non, ça n'est jamais arrivé. À tel point que dans "Dernières conversations" (2016), Benoît XVI a répondu au journaliste Seewald en ces termes :
"Lorsqu'il a pris congé de la curie, comment pouvait-il alors jurer une obéissance absolue à son futur successeur ?". La réponse de Benoît XVI : "Le pape est le pape, peu importe qui il est".
Il a en effet déclaré AVANT le conclave invalide, en prenant congé des cardinaux le 28 février :
"Et parmi vous, parmi le Collège cardinalice, se trouve également le futur Pape, auquel je promets dès aujourd’hui mon respect et mon obéissance inconditionnels. Pour cela, avec affection et reconnaissance, je vous donne de tout cœur la Bénédiction apostolique.".
Il a ainsi laissé entendre que son successeur légitime ne pourrait être choisi que parmi les vrais cardinaux, nommés par lui ou par Jean-Paul II et non par des antipapes. Un successeur qu'il attend encore, en vue, peut-être, de sa future abdication, mais plus probablement il a accepté docilement la réponse du prochain vrai pape (qui ne sera choisi que parmi les vrais cardinaux) sur son propre Siège empêché. Par ce geste préventif - subtil et ingénieux - Ratzinger a dit la vérité, d'autres ont pensé qu'il avait juré obéissance à Bergoglio, mais il ne l'a jamais fait.
"Mais un vrai pape se sacrifie héroïquement pour la vérité."
S'il s'était fait empoisonner, comme l'a révélé Vatileaks I, avec la soi-disant "Mordkomplott" (NDT : en allemand dans le texte), le pape Ratzinger aurait eu le simple résultat d'avoir un conclave légitime convoqué et un de ses ennemis modernistes validement élu. Ainsi, nous aurions aujourd'hui un vrai Pape François. Théologiquement parlant, le Saint-Esprit aurait pu empêcher l'élection du très non-catholique Bergoglio, mais un autre cardinal moderniste plus doux aurait été élu, mais pas moins dommageable pour l'Église et le monde.
"Si Ratzinger ne pouvait plus exercer le pouvoir, il aurait pu le crier depuis la place Saint-Pierre pendant l'Angélus".
Cette objection - pardonnez-nous - certifie qu'en Italie nous n'avons pas seulement les fameux 60 millions entraîneurs d'équipes nationales, mais aussi 60 millions de papes empêchés. Même si le pape Benoît avait fait un tel geste, il aurait été censuré ou passé pour un fou, étant donné que les médias du monde entier lui sont hostiles. Il suffit de penser à la résonance infinitésimale de sa phrase dramatique "Ils veulent me faire taire" en 2020, alors qu'il était en fait déjà dans la sede impedita depuis des années avec le soupçon d'emprisonnement consolidé pour sept ans. De plus, après un court laps de temps, ils l'auraient probablement éliminé en représailles et donc, comme ci-dessus, le conclave suivant aurait été valide.
"Mais comment Ratzinger, âgé de 94 ans, espère-t-il reprendre le pouvoir ?"
Cela n'a rien à voir avec le temps que le Pape Ratzinger peut rester en vie. Benoît, selon le plan B, a relégué à l'histoire et au droit canonique une renonciation invalide qui a séparé à jamais les lignes de succession : une papale, la sienne, et une anti-papale, celle de Bergoglio, comme deux familles, deux ADN différents. Nous ne savons toujours pas si la véritable Église retrouvera son siège ou si elle devra ressusciter dans les catacombes, comme l'a prophétisé Ratzinger lui-même. Mais ce qui comptait pour lui était de sauver la Foi. Le munus petrinum, le titre de pape conféré par Dieu, semble-t-il, Benoît l'emportera dans la tombe (le plus tard possible, nous l'espérons) et donc une Église catholique réorganisée peut-être de manière clandestine, comme l'annoncent plusieurs prophéties, devra élire de manière autonome un nouveau vrai pape, successeur de Benoît, (pas Bergoglio) comme aux premiers temps du christianisme. Son plan B est donc fait pour traverser les siècles, il est conçu pour séparer le bon grain de l'ivraie sur le long terme avec un document qui est désormais gravé dans l'histoire, accompagné de ses fantastiques erreurs de syntaxe.
"Mais avec le plan B, Ratzinger, alors, a été déloyal et trompeur".
Il y a quelque temps, une femme enlevée et battue par son concubin a appelé les Carabinieri et a commandé une pizza pour être secourue. Selon le critère de cette objection, la femme était déloyale envers son homme et serait également coupable d'avoir insulté un fonctionnaire. Cependant, le pape Benoît était si intelligent et subtil qu'il n'a jamais menti, (même s'il avait toutes les raisons de le faire, face à l'empêchement) comme nous l'avons vu dans la candide Declaratio que ses ennemis voulaient interpréter et imposer à tout prix comme une renonciation à la papauté. Il était évangéliquement "rusé comme un serpent mais candide comme une colombe". Ses ennemis l'ont fait tout seuls.
"Mais comment aurait-il pu penser que son plan, si subtil et imperceptible, fonctionnerait ?".
Eh bien, en fait, ça a marché. Il sait comment le Logos, la Logique, fonctionne. Il a semé quelques incohérences macroscopiques, comme les erreurs de latin ou le fait qu'il répète toujours "il y a un seul pape" sans jamais dire lequel. Sous le scandale des démolitions explosives de Bergoglio, il était certain que de telles graines germeraient dans l'esprit de ceux qui n'avaient pas encore complètement renoncé à la pensée logique et ne voulaient pas que le catholicisme soit perdu, anéanti dans un projet maçonnico-syncrétiste-mondialiste. Ainsi, à un moment donné, un Frère Bugnolo est devenu curieux des erreurs de latin, un Don Minutella s'est rebellé contre les aberrations doctrinales de Bergoglio, un journaliste s'est rendu compte que quelque chose clochait dans la communication du "pape émérite". Dès lors, tout a commencé à se débloquer, brique par brique.
Ne vous inquiétez pas : tout se réalisera.