23 août 2021
Traduction française autorisée: père Walter Covens
Cela fait tout juste 11 jours que nous avons demandé ICI au professeur Antonio Sànchez, juriste à l'Université de Séville : "Une bonne exit strategy (NDT: stratégie de sortie, en anglais dans le texte) , pour François, pourrait être de DÉMISSIONNER, afin de laisser tomber les disputes sur la "renonciation" du pape Benoît et de laisser sa ligne antipapale se poursuivre avec un conclave de 80 cardinaux invalides "à lui", n'est-ce pas ?"
Réponse : "Oui. Une fois acculé, ce serait la seule chose que Bergoglio pourrait faire pour au moins sauver sa ligne de succession antipapale et achever son œuvre de désintégration et de "mutation" de l'Église catholique".
Et aujourd'hui même, on apprend que François envisage de démissionner en raison de son état de santé précaire. Mais n'a-t-il pas simplement eu une diverticulite intestinale inoffensive, comme l'a prétendu le Vatican il y a un mois (un peu comme lorsque Vatican News a titré que Benoît avait déclaré que "le pape est François", et que ce n'était pas vrai ICI ).
Cela conduirait à la situation surréaliste de "deux papes émérites", avec un éméritat INEXISTANT légalement rafistolé à la dernière minute, après HUIT ANS, pour faire de la place à Bergoglio également. Personne ne se demande ce que le pape Benoît a été pendant tout ce temps : un crypto-cardinal en tenue d'été ? ICI .
Résumons un instant. En 2020, nous avons publié sur papier et sur le web le premier éclairage de Frà Alexis Bugnolo sur les erreurs de la Declaratio de Ratzinger écrite en 2013. ICI Un article qui a fait le tour du monde, malgré les insultes gratuites d'Avvenire, mais, pour le reste, silence de mort : aucun démenti. Au bout d'une année le cardinal Pell pose les mêmes questions sur les prérogatives papales dont Benoît XVI continue de jouir ICI .
Les mois passent et en mars dernier nous publions la nouvelle du volume juridique de l'avocate Estefania Acosta "Benoît XVI : pape émérite ?". ICI qui explique comment Benoît XVI n'a jamais abdiqué et qu'il reste le seul pape. Le seul dont il parle depuis huit ans sans jamais expliquer lequel. (On est tenté de dire "il est clair que c'est François").
Le texte juridique d'Acosta a également fait le tour du monde, publié en trois langues. Il n'y a pas eu de refus du Saint-Siège et, habituellement, selon la pratique du Vatican, si la thèse n'est pas refusée dans les 90 jours, elle est considérée comme acceptée. Comme tout le monde ne prétend rien, nous avons demandé confirmation à 20 canonistes de la Rote Romaine, ICI . Pas de réponse.
Dès lors, nous avons élaboré la reconstruction du Plan B, repris ICI par les vaticanistes faisant autorité Marco Tosatti et Aldo Maria Valli, republié par différents sites, en sept langues, dans le monde entier : anglais, espagnol, français, portugais, allemand, russe et polonais. Il n'y a pas eu de démenti.
Puis une autre raclée : la découverte d'une phrase de Ratzinger dans le livre "Dernières conversations" (2016), dans laquelle il dit avoir démissionné comme les papes qui n'ont pas abdiqué ICI. Silence de mort une fois de plus. Le Tagespost, le plus grand journal catholique d'Allemagne, a abordé la question, mais, face à notre invitation à la confrontation, il a disparu. ICI
Finalement, nous avons découvert que la Declaratio, en tant que renonciation - totalement invalide - était en fait une déclaration subtile du Siège empêché, parfaitement cohérente ICI .
Nous avons écrit il y a cinq jours au professeur Geraldina Boni, qui passe pour être parmi les plus importants canonistes et qui aujourd'hui (après huit ans) s'occupe de mettre en place légalement l'institution inexistante du pape émérite, pour lui demander une confirmation, un commentaire, mais le professeur n'a pas répondu. Tout comme le Professeur Gigliotti n'a pas répondu ICI, ni l'évêque canoniste Mgr Sciacca, avec les mêmes arguments les juristes Acosta et Sànchez ont définitivement démoli la Declaratio comme renonciation ICI.
Pratiquement personne n'a défendu François, ils l'ont tous laissé SEUL, se renfermant dans un silence morose et égoïste. Mais la clameur est venue des lecteurs, qui ont partagé nos articles jusqu'à ce que Google les indexe aux premières places ICI, faisant d'eux une sorte de "secret de Polichinelle" : tout le monde le sait, tout le monde le voit, mais personne n'en parle (sauf quelques courageux, RomaIT ICI et Dagospia ICI).
Bergoglio, quant à lui, n'a pas fait le moindre geste pour se défendre contre ces accusations, sinon, peut-être, pour désapprouver dans ses discours la prétendue "médisance", ou le "légalisme clérical", ainsi que les attachements génériques et pharisaïques à la loi, au point d'aller jusqu'à dire il y a quelques jours que même les commandements ne sont pas absolus et que "Jésus justifie tout le monde" ICI .
La stratégie du silence adoptée par le Vatican a toutefois été complètement désastreuse, car il ne s'agit pas ici de ragots, de rumeurs, de bavardages, mais de FAITS qui ont beaucoup de poids, de choses écrites par le pape Benoît, par des cardinaux, des théologiens, des latinistes, des juristes, des avocats, des magistrats. Comme contra factum non valet argumentum, le Vatican a éludé toute réponse, ce qui n'a fait que céder du terrain à l'enquête.
Et aujourd'hui, Sanchez et Acosta peuvent avertir : "ATTENTION : La démission redoutée de Bergoglio constitue un énorme risque final. Le pape est toujours Benoît XVI, cela a été prouvé et personne ne l'a nié depuis deux bonnes années. Si Bergoglio démissionne (de quoi ?) et que l'Église ne reconnaît pas que Benoît XVI est toujours le seul pape, le processus de désintégration du catholicisme se poursuivra, avec un nouvel antipape, peut-être apparemment plus doux et plus conciliant, mais un continuateur du processus qui a commencé en mars 2013".
Bref, le silence du Vatican, dans cette affaire, n'a pas été d'or.