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Publié par dominicanus

L'"Effet Ratzinger" est un phénomène vraiment étonnant parce qu’il ne dépend plus, comme pour le Ratzinger Code, que du génie intellectuel du pape empêché

 

 

L'"Effetto Ratzinger" è un fenomeno veramente stupefacente perché non dipende più, come per il Codice Ratzinger, solo dal genio intellettuale del papa impedito
Effetto Ratzinger: Roberto Paura critica Benedetto XVI, ma lo difende da Mons. Viganò

Écrit par Andrea Cionci (03/12/2022) - Traduction française autorisée : père Walter Covens

 

 

L'"effet Ratzinger" est un phénomène vraiment étonnant car il ne dépend plus, comme dans le cas du Ratzinger code, uniquement du génie intellectuel du pape empêché, mais agit sur ses propres contestataires, ou renégats, qui sont comme dominés par une force logique qui semble les transcender. En termes simples, on pourrait parler d'une "épreuve de force jungienne dans l'inconscient collectif" ; du point de vue de la foi, il semble que Dieu se moque de ses ennemis.

 

Le phénomène s'exprime dans le fait que tous les adversaires du pape Benoît, tant du côté tradi-sédévacantiste que du côté anti-papo-bergoglien, se révèlent être des cooperatores veritatis involontaires, pour reprendre la devise du Saint-Père. Ils tombent dans des contradictions, révélant parfois leur malhonnêteté intellectuelle et matérielle ; ils produisent des documents très utiles pour l'enquête ou, sans le vouloir, ils défendent le pape contre des accusations injustes.

 

Inoubliables ont été les paroles de Bergoglio lui-même cet été, lorsqu'il a déclaré que la démission de Benoît XVI n'avait pas été "claire". donc à nouveau complètement nulle et non avenue au regard du droit canonique, qui ne pourrait jamais accepter une Renuntiatio ne fût-ce que parce qu'elle serait douteuse.

 

Mais le phénomène s'est accéléré ces dernières semaines. En l'espace de quelques jours, Piergiorgio Odifreddi a présenté son livre (un monologue athée indigeste qui exploite commercialement les quelques entretiens directs qu'il a eus avec Benoît XVI), ce qui a donné à Mgr Gänswein l'occasion d'exprimer les terribles références du Pape Benoît XVI au Livre de Jérémie dans lequel nous lisons - comme par hasard - "Je suis empêché".

 

Puis ce fut le tour de l'effervescent Don Ariel Levi di Gualdo, insulteur en série (aussi impénitent qu'imprudent) du soussigné et de Don Minutella, impliqué dans une inavouable affaire de falsification d'une lettre de Mgr Gänswein. Cet épisode grotesque a conduit l'archevêque d'Urbisaglia lui-même à révéler que le pape Benoît NE CÉLÈBRE PAS en communion avec François (parce qu'évidemment, il n'est pas le vrai pape).

 

Peu après, ce fut le tour du Père Tullio Rotondo qui, au cours d'une de ses attaques, exhiba la feuille oubliée de l'Acta Apostolicae Sedis du 1er mars 2013 où il ressort, de manière définitive, comment l'abdication exigeait la renonciation au Munus Pétrinien, ce qui n'a jamais eu lieu.

 

Il y a deux jours à peine, le professeur de Mattei, qui, dans son attaque indisciplinée contre l'auteur, s'est trahi lui-même et a déclaré explicitement : "L'abdication de Benoît XVI et la manière dont elle a eu lieu sont considérées par de nombreux universitaires et également par des membres éminents du Sacré Collège comme une grave erreur". Donc, si la manière dont l'abdication a eu lieu est erronée, l'acte est totalement nul et non avenu en vertu du droit canonique.

 

Mais la séquence s'est encore enrichie hier avec un article pas tout à fait au format "de poche" publié dans Il Tascabile (Le Format de Poche) et signé par Roberto Paura, journaliste scientifique et culturel et rédacteur en chef du magazine 'Futuri'.

 

"Enquête sur Ratzinger" est un résumé de la biographie de l'actuel Pontife qui examine sa carrière de théologien avec une certaine précision. La portée générale de l'article jette en partie un discrédit sur le pape, considéré, selon un cliché éculé, comme une personne faible et fragile qui a toujours refusé la confrontation. (Vous verrez clairement sa "faiblesse").

 

L'approche de Paura peut sans aucun doute être considérée comme ennemie de la légitimité exclusive du pape Benoît XVI, car l'auteur se laisse aller aux accents habituels de suffisance et de mépris à l'égard de l'enquête du "Codice Ratzinger", écrivant :

"Qu'à la fin de ses jours Joseph Ratzinger soit devenu l'étendard des cercles ultra-conservateurs les plus arriérés et schismatiques, pour lesquels Bergoglio serait même un "antipape", est une triste fin."

 

Paura devrait rappeler qu'il y a eu une quarantaine d'antipapes dans l'histoire ; que le canon 335 envisage explicitement le sede vacante et le siège totalement empêché ; que nous avons deux clercs vêtus de blanc au Vatican ; que l'un d'entre eux affirme depuis neuf ans qu'il n'y a qu'un seul pape (sans expliquer qui) et qu'il porte la soutane blanche parce qu'"il n'avait pas d'autres vêtements disponibles"... Vous avez des questions ?

 

Mais comme tous les ennemis de la légitimité du Pape Benoît et du Vicaire du Christ, Paura lui fait involontairement une fleur, et pas des moindres. En fait, son essai souligne de manière catégorique et documentée comment Ratzinger était passé par une phase moderniste avant le Concile, mais qu'il s'est vite rendu compte de la tournure que celle-ci avait prise. En fait, l'auteur ajoute, immédiatement après, pour justifier comment ces "rétrogrades" en sont arrivés à la conclusion que Bergoglio est antipape :

"C'est le résultat d'une transformation de sa pensée qui a conduit Ratzinger à s'éloigner de ses thèses de jeunesse et à le pousser sur des voies anticonciliaires et antimodernistes".

 

Mais dans le texte, nous lisons d'autres phrases précieusement objectives :

"Le retour à un climat inquisitorial confère à Ratzinger une réputation de Grand Inquisiteur qui sera confirmée trois ans plus tard, lorsque Jean-Paul II l'appellera à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, faisant de lui de facto le censeur ultime de tout ce qui se dit en matière théologique dans l'Église catholique".

 

Et encore :

"Avec Wojtyla, Ratzinger partage la ligne politique : Atténuer les excès du réformisme post-conciliaire et stopper brutalement tout déviationnisme théologique tendant vers la gauche, en particulier vers le marxisme" ;

"Ratzinger condamne la Théologie de la Libération, blâmant également la critique de la Tradition effectuée par cette exégèse évangélique moderne qu'il avait embrassée avec enthousiasme dans sa jeunesse" ;

"Lorsqu'en 2000 il fait publier un document dans lequel il est affirmé que l'Eglise catholique romaine est l'unique dépositaire de la Vérité et du salut, la vague de protestation atteint son paroxysme".

 

Comme vous pouvez le constater, Roberto Paura montre clairement à quel point il est inutile, instrumental et malveillant d'attaquer le pape Benoît pour son passé de jeune progressiste, alors que, immédiatement après le Concile et avant même de devenir préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il était déjà devenu le premier adversaire du modernisme. (Comment attaquer St Paul parce qu'il a persécuté les chrétiens dans sa jeunesse?). L'essai de Paura constitue donc une défense intégrale du vrai Pape contre les coups de boutoir de Mgr Viganò, qui continue d'attaquer - de manière totalement instrumentale - le Vicaire du Christ in sede impedita en s'appuyant même sur des écrits de Ratzinger de 1954, âgé de 25 ans, l'accusant d'hégélitisme.

 

Une opération anti-historique et irrationnelle qui, en rapprochant quelques comptes, ne peut s'expliquer que comme visant à l'auto-promotion de Monseigneur Viganò comme prochain (anti)pape dans le cadre d'un jeu politique rusé, mais réalisé avec le mépris le plus absolu pour l'aspect sacré de la fonction papale.

 

Sur tout le reste, Roberto Paura tâtonne dans le noir, au point de juger énigmatique la figure de Ratzinger et de ne pas expliquer, sinon par sa "vulnérabilité", son abandon en 2013 du ministerium, l'exercice pratique du pouvoir. À tel point qu'il écrit, déçu :

"L'homme qui, au cours des dernières décennies, a lutté pour empêcher que l'adaptation aux temps modernes imprimée par le Concile Vatican II n'affecte la sacramentalité de la hiérarchie ecclésiastique reconnaît maintenant que l'ancienne image du pontife n'est plus adaptée aux temps modernes".

 

 

Ce n'était pas exactement le cas.

 

Malheureusement, quelle que soit l'aversion que l'on peut avoir pour ce que l'auteur répand, quelle que soit la crainte que l'on peut avoir des résultats de son enquête, il n'est pas acceptable - précisément d'un point de vue scientifique - de feindre d'ignorer la question du Siège empêché et de négliger ostensiblement "l'éléphant dans la sacristie" d'une étude telle que "Codice Ratzinger", parmi les dix essais les plus vendus au niveau national, premier dans le classement Amazon dans la catégorie des Institutions ecclésiastiques.

 

On peut être d'accord ou non avec l'auteur, légitimement, mais il n'est pas scientifiquement possible d'ignorer cet immense travail, précisément en raison de la richesse de la documentation produite, de la cohérence logique, historique, théologique et documentaire de la thèse, et de sa rupture historique, pour la diffusion et la résonance internationales qu'il a reçues, pour les approbations de dizaines d'intellectuels de renom, pour l'absence de tout démenti, pour le fait qu'il repose sur les déclarations de pas moins de trois évêques et qu'il n'a jamais été rejeté par l'intéressé, à savoir le pape Benoît, qui a reçu le livre en juillet.

 

Sur un ton surréaliste et ironique, on peut se rappeler que Roberto Paura publie chez "Codice edizioni" un livre intitulé "Società segrete, poteri occulti e complotti" (Sociétés secrètes, pouvoirs occultes et conspirations) et ignore ensuite "Codice Ratzinger", qui se concentre précisément sur l'authentique "conspiration des conspirations".

 

(Bien sûr, maintenant, les ennemis diront que l'auteur vaniteux et autoréférentiel, tout en publiant continuellement dans des journaux tels que Libero et Byoblu, cherche de la publicité dans Tascabile. Très bien.)

 

Toutefois, si Roberto Paura, surmontant sportivement son agacement prévisible face à cette critique, somme toute objective, nous dit que, de bonne foi, il ne savait rien de l'enquête, ce sera un plaisir de lui offrir le livre, en acceptant une confrontation équitable.

 

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