Le 6 septembre 2021
Traduction française autorisée : père Walter Covens
Il y a plusieurs mois, en mars, nous avions déjà "décrypté" des chapitres entiers des "Dernières Conversations" de Peter Seewald, dans lesquels le pape Benoît, en 2016, avec une logique subtile, nous parlait de la situation canonique du Siège empêché, que nous ne commencerions à comprendre que quatre ans plus tard. Nombre de ces messages n'ont pas encore été publiés : en fait, le moment n'était pas venu et l'article est tombé dans l'oubli.
Aujourd'hui, ayant clarifié de manière conséquente - et sans aucun démenti, malgré les rappels - la question de la Declaratio, qui n'est pas une renonciation (car elle est juridiquement nulle), mais une déclaration de siège empêché ICI , ces messages acquièrent une signification supplémentaire. Dans l'un d'eux, mon collègue Mirko Ciminiello, de RomaIT (ICI) voit un sous-entendu encore plus actualisé et cohérent avec ce que nous avions déjà publié ICI
Attention aux phrases en gras, dont nous allons expliquer le sens ci-dessous.
Voici la question de Peter Seewald au pape Benoît : "Dans votre déclaration, vous citez le déclin de vos forces comme raison de votre renoncement. Mais le déclin de la vigueur physique est-il une raison suffisante pour descendre du trône de Pierre ?".
Benoît XVI : " On peut faire remarquer ici que nous avons affaire à un MALENTENDU fonctionnaliste : le successeur de Pierre n'est en effet pas seulement lié à une fonction, mais il est impliqué au plus profond de son être. En ce sens, la fonction n'est pas le seul critère. D'autre part, le pape doit aussi faire des choses concrètes, il doit maîtriser l'ensemble de la situation, il doit savoir établir des priorités, etc. De la réception des chefs d'État à celle des évêques, avec lesquels il doit vraiment pouvoir engager un dialogue intime, en passant par les décisions quotidiennes. Même si l'on dit que certains engagements pourraient être annulés, il en reste tellement, tout aussi importants, que si l'on veut mener à bien la tâche, il n'y a pas l'ombre d'un doute : si l'on n'a plus la capacité de le faire, il est nécessaire - pour moi du moins, quelqu'un d'autre peut le voir différemment - de LIBÉRER le trône".
Voyons comment le discours est organisé : Benoît XVI place ici immédiatement un "arrêt", une mise au point à Seewald qui prétend que Ratzinger est descendu du trône de Pierre, c'est-à-dire qu'il a abdiqué. Attention - le pape l'avertit - il y a un risque de malentendu selon une "attitude qui tend à l'évaluation et à la résolution immédiate des problèmes dans un contexte culturel ou politique" (définition du "fonctionnalisme").
Ce n'est donc pas si simple : le Souverain Pontife nous rappelle comment la fonction papale se décompose (depuis les années 1980) en deux entités juridiques différentes : le munus, le titre de pape, accordé directement par Dieu, d'une part, et le ministerium, l'exercice pratique du pouvoir, d'autre part.
Ici, en effet, Ratzinger explique : il n'y a pas seulement la FONCTION, l'exercice pratique du pouvoir, le ministerium, mais il y a aussi une dimension intime, celle d'ÊTRE pape : le munus.
En fait, tout de suite après, il explique encore mieux, presque comme pour faire comprendre à un enfant, en quoi consiste le ministerium : "recevoir des chefs d'État, des évêques, prendre des décisions, des engagements divers", etc.
Et donc il dit que si le pape n'a plus la capacité de remplir pleinement sa fonction, c'est-à-dire d'exercer son ministerium comme il le devrait, alors le pape doit LIBÉRER le trône. Attention : il ne doit pas abdiquer, il ne doit pas QUITTER trône, comme le suggère Seewald dans la question, mais seulement le laisser libre, vide.
En fait, comme l'a noté hier notre collègue Mirko Ciminiello, la dernière interprétation du verbe latin "vacet", de la Declaratio, traduisible (selon les latinistes confirmés) par laisser le siège LIBRE, et non vacant, comme traduit par le Vatican. Voir ICI les détails de l'affaire.
En résumé, le pape Ratzinger ne pouvait plus exercer son pouvoir pratique, car, comme nous l'avons déjà démontré par des faits, plus personne ne lui obéissait et même son courrier était volé (Vatileaks). Ceci, selon le Canon 412, lui donnait toute opportunité de déclarer SEDE IMPEDITA. La Declaratio n'a donc JAMAIS ÉTÉ UNE RENONCIATION À LA PAPAUTÉ, comme elle a été interprétée au cours des huit dernières années. Il y a eu une gigantesque ÉQUIVOQUE, que l'on a laissé perdurer parce qu'il convenait à beaucoup.
Ratzinger n'a quitté le Siège QUE PHYSIQUEMENT, incapable de gouverner : il a donc pris l'hélicoptère et, le 28 février, il a laissé le Siège libre, vide, vacant - pas VACANT au sens juridique - car la Declaratio est complètement NULLE en tant que renonciation, bien que les modernistes aient essayé de masquer la dichotomie fondamentale munus/ministerium par le seul mot "ministère" et aient traduit le verbe "vacet" par SIÈGE VACANT. Découvrez-le par vous-même ICI.
Et en effet, qu'ajoute Benoît dans sa réponse ? "POUR MOI AU MOINS, C'EST AINSI, UN AUTRE PEUT LE VOIR DIFFÉREMMENT".
Et effectivement, d'AUTRES personnes l'ont vu DIFFÉREMMENT : les modernistes ses ennemis, les membres de la mafia de St-Gall, qui comme la biographie du cardinal Danneels voulaient à tout prix qu'il abdique (pour laisser la place à leur champion Bergoglio ICI et qui ont manipulé les traductions de la Declaratio. Ils ont voulu le voir comme une ABDICATION alors que ce n'en était pas une du tout.
UNE ÉQUIVOQUE COLOSSALE qui dure depuis HUIT ANS et qui protège Bergoglio, défini canoniquement par les juristes Acosta et Sánchez comme un anti-pape tout court, qui essaie maintenant de "régulariser" une institution inexistante de pape émérite ICI.
Maintenant, pour ceux qui ont manqué les épisodes précédents, lisez pourquoi la Declaratio n'est PAS une renonciation ICI et plutôt, pourquoi tous les comptes s'additionnent quand on la lit comme une annonce de SEDE IMPEDITA : ICI.
Question : y a-t-il quelqu'un qui a peut-être prêté serment d'allégeance au Pape et qui envisage d'examiner la question et/ou de faire quelque chose à ce sujet ?