Écrit par Andrea Cionci (14/11/2022) - Traduction française autorisée : père Walter Covens
Après l'article du frère Alexis Bugnolo Un fidèle catholique commet-il un péché mortel en allant à une messe dite en communion avec Bergoglio ?, voici, sur la même question actuellement très disputée, l'avis d'Andrea Cionci.
Suite à mon interview sur la chaîne Adoracion y Liberacion (NDT : en langue espagnole et italienne - voir ci-dessous), j'ai été invité à clarifier ma position sur la question brûlante des messes "una cum". Je ne suis ni théologien ni ecclésiastique, je n'ai donc aucune autorité pour dire si assister aux messes "una cum Francisco" est un péché grave, car cela ne relève pas de mon domaine, qui est purement journalistique. En outre, l'approche de mon enquête sur le "Ratzinger Code" est laïque pour une question fonctionnelle d'objectivité absolue dans le rapport des faits. Cependant, je peux faire quelques observations basées sur la logique et les faits.
Pour l'information du public, je dois mentionner la doctrine fondamentale du "Supplet Ecclesia" qui "protège les ignorants" en rendant valide et licite une messe célébrée (bien qu'avec le sujet, la forme, le ministre et l'intention corrects) en communion avec celui qui - les fidèles ne le sachant pas - n'est pas vraiment le pape. Par la propriété transitive, à l'inverse, cette doctrine qui protège les ignorants ne peut s'appliquer à ceux qui savent que Bergoglio n'est pas le pape. (NDT : Cette dernière précision est importante !)
En effet, que Bergoglio soit un hérétique ou un apostat n'est pas pertinent dans ce contexte : il pourrait tout aussi bien être un champion de l'orthodoxie. Ce qui compte, c'est d'abord qu'il n'est pas le pape légitime, puisque Benoît XVI n'a jamais abdiqué, mais s'est retiré in sede impedita, un statut qui fait de lui le seul pontife vivant. Tout cela, je l'ai démontré, au-delà de toute redondance, dans 350 articles et dans le livre d'investigation 'Codice Ratzinger' (éd. Byoblu), déjà traduit dans les ebooks anglais et espagnols (et bientôt en français), jamais démenti même par le Saint Père Benoît XVI lui-même. Au contraire, il l'a encore confirmé par sa référence explicite au Livre de Jérémie où l'on peut lire textuellement les mots : "JE SUIS EMPÊCHÉ" ICI.
Il faut également se rappeler que le pape Benoît a déclaré dans le Herder Korrespondenz en 2021 ICI qu'il est nécessaire de "séparer les croyants des non-croyants" et que cela se produit spontanément par la lente compréhension de son code de communication. Par conséquent, je considère qu'une séparation entre ceux qui lui sont fidèles et ceux qui sont avec Bergoglio est absolument physiologique et souhaitée par le pape. Je pense que cela devra éventuellement concerner aussi celui qui est en question, puisque le cardinal Ratzinger a clairement écrit en 1977 que "s'il n'y a pas d'union avec le pape, il n'y a pas d'union avec le Christ" ICI. Il est juste de supposer qu'il faisait référence à un pape légitime et non à un usurpateur sans munus. Assisteriez-vous à une messe "una cum Cristiano Ronaldo" ? Bergoglio n'est pas plus pape que lui.
Je peux également citer l'épisode de la Constitution civile du clergé de 1790, lorsqu'un grand nombre de catholiques français ont refusé "héroïquement" les sacrements administrés par des prêtres qui avaient juré fidélité à la Révolution française. Ce n'est donc pas la première fois que les fidèles s'abstiennent de recevoir les sacrements s'ils ne sont pas "en règle". Et certainement pas parce qu'ils veulent "finir dans les mains du diable", mais parce qu'ils respectent les sacrements et veulent protéger l'Église sans faire de compromis.
Une autre donnée, me semble-t-il, est que les prêtres qui se sont exposés comme fidèles à Benoît ont aussi et surtout exprimé sur la question de l'una cum au sens bénédictin, alors que les positions pro una cum Francisco viennent d'intellectuels laïcs.
Mgr Viganò ne s'est jamais déclaré en communion avec qui il célèbre la messe. Une décision discutable, car il n'est plus temps de laisser planer de telles incertitudes : soit tel ou tel chemin.
Si l'on est un catholique fidèle à Benoît, je crois que l'on devrait écouter les pasteurs qui ont pris cette mesure courageuse : les plus fiables, car ils ont payé de leur personne. Connaissez-vous des prêtres qui se sont publiquement montrés fidèles à Benoît XVI, mais qui célèbrent tranquillement des messes una cum papa Francisco ? Pas moi.
Il existe enfin un fait "politique" objectif du militantisme : si tous les fidèles désertaient les messes una cum Francisco et n'exigeaient des prêtres que des messes una cum Benedicto, l'Église pourrait être sauvée en quelques mois. L'antipape Bergoglio se nourrit aussi et surtout de l'habitude et de l'immobilisme des fidèles. Voulez-vous l'"œuf aujourd'hui" de la messe dominicale, ou le "poulet demain" de l'Église du Christ sauvée ?
Je dois dire, en toute conscience, que dans mes recherches sur le Ratzinger Code, j'ai trouvé un message de Mgr Gänswein qui, dans le langage typique que nous connaissons, implique que "tout prêtre catholique prie en union avec le pape Benoît". ICI
Aussi et surtout à partir de la dernière affaire grotesque de la fausse lettre de Mgr Gänswein au Père Minutella, un fichier créé avec une licence de mots au nom du Père "Ariel S. Levi di Gualdo - prêtre" ICI je ne peux que constater que, selon les déclarations croisées de Mgr Gänswein, le Pape Benoît célèbre sans équivoque en union avec lui-même "moi, serviteur indigne" comme le veut la propre formule liturgique du Pape. Gänswein a, en fait, déclaré que la lettre est un faux et un MENSONGE, donc son contenu ("Benoît célèbre en union avec François") est également faux. Il n'y a pas grand-chose à dire.
Maintenant, aussi choquante que soit l'idée pour un croyant en Benoît célébrant en communion avec lui-même, d'assister aux messes una cum Francisco, il faut noter à juste titre que Bergoglio N'A PAS ÉTÉ DÉCLARÉ OFFICIELLEMENT ANTI-PAPE puisque le vrai pape est in sede impedita, dans ses mains. Ainsi, TOUT, POUR LE MOMENT, SE JOUE DANS LA CONSCIENCE DES GENS, leur conscience et leur bonne foi. C'est pourquoi la question de l'una cum ne peut et ne doit pas, à mon avis, être une raison pour l'ouverture d'un énième conflit interne, qui ne fait que favoriser l'antipape. Je ne pense pas que l'on puisse pointer un doigt accusateur, que ce soit d'un côté ou de l'autre. Ce sur quoi il faut se concentrer, c'est de comprendre qui est le pape et qui ne l'est pas. Le reste viendra de lui-même, en temps voulu et avec l'action du Logos qui habite l'esprit des catholiques sincères.
Je pense que pour certains catholiques, renoncer à la messe - même si c'est une messe una cum Bergoglio - est difficile, mais il n'est pas impossible d'essayer de s'organiser pour trouver des messes, même clandestines una cum Benedicto. Plutôt que d'investir de l'énergie dans des querelles entre catholiques, on pourrait s'en servir pour demander, d'une seule voix, une messe qui - sûrement - est correcte : celle du pape Benoît, le dernier pape qui est sûr à 100% (sauf pour les sédévacantistes). D'ailleurs, les chrétiens, dans l'histoire, n'ont pas toujours eu la vie facile. Je ne crois donc pas qu'une question d'utilité pratique puisse constituer une bonne raison d'accepter des messes en communion avec un antipape. Il faut trouver une raison canonique, théologique, qui ne soit pas contredite par les paroles du Pape Ratzinger. Le fonctionnalisme pratique est aussi le fonctionnalisme bergoglien pour justifier les femmes prêtres en Amazonie : attention.
On m'a accusé de "vouloir détourner les fidèles des sacrements", mais cela est démenti par les faits : d'abord, parce que je n'ai aucune autre intention que de rapporter la vérité de la matière canonique. Deuxièmement, parce que j'ai donné un large espace aux initiatives pour demander des messes en communion avec le vrai pape et j'ai donné une large visibilité à tous les prêtres qui les célèbrent ICI. Après tout, je crois que c'est le plein droit des fidèles, étant donné que l'Église visible refuse obstinément de fournir des éclaircissements quant à l'identité du pape : "dans le doute que vous êtes coupable de non résolu, vous DEVEZ entre-temps rendre immédiatement disponibles des messes également una cum Benedicto". J'invite donc les fidèles à s'organiser de toutes les manières possibles pour assister aux messes una cum Benedicto, ce que vous pouvez faire de toute façon, soit clandestinement, soit en suivant les messes una cum Benedicto via le web, en faisant une communion spirituelle. Extrema ratio, dans les messes vetus ordo, au moins, le nom du pape n'est pas mentionné (NDT : à haute voix), donc le bénéfice du doute subsiste. Et ce n'est pas une coïncidence si elles ont été pratiquement abolies par l'antipape.
Si les fidèles ne demandent même pas de messes una cum Benedicto, il est difficile pour les prêtres, de leur propre initiative, sous peine de sanctions ecclésiastiques, de les proposer en public.
Je pense cependant que ce choix de fidélité radicale au pape doit être mûri avec calme, liberté et discernement, car il concerne la conscience personnelle de chacun, rien n'ayant encore été officialisé. Ce choix doit être mûri d'une manière qui soit entièrement subordonnée à la prise de conscience que seul Benoît XVI. est pape. Il s'agit d'un processus de maturation personnelle, intellectuelle et spirituelle, souhaité par le pape Benoît lui-même, qui concerne chaque croyant, qui doit regarder en lui-même et comprendre ce qui compte le plus : ne pas manquer la messe dominicale, ou défendre l'avenir de l'Église et la survie du sacrifice perpétuel mis à mal par l'antipape.
Une chose est sûre : il s'agit d'une guerre finale, eschatologique, entre un pape catholique et un anti-pape catholique, et on ne peut pas penser mener une guerre sans sacrifice, en restant dans son confort et ses habitudes.
Il y a en effet un risque énorme : celui de vouloir éviter de connaître la vérité sur l'identité du pape pour ne pas avoir à renoncer à ses habitudes, ou devoir s'adapter à quelque chose de "désagréable".
Que la paix et la libre réflexion règnent sur cette question : l'armée de loyalistes au pape Benoît a déjà été réduite de moitié par le comportement de certains traditionalistes qui accusent le "moderniste Ratzinger" d'il y a 68 ans d'avoir mis l'Église en difficulté avec le "monstrum juridique de la papauté émérite" en refusant même d'aborder de manière critique le discours fondamental sur le siège empêché.
Maintenant, si cette petite armée fidèle au vrai pape se divise davantage sur la question de l'una cum, elle atteindra les proportions moléculaires des forces qui reconnaissent Benoît comme le seul pape.
Ma suggestion est la suivante : confrontez vous très calmement, respectueusement et délicatement sur l'una cum, car l'affaire relève de la conscience de chacun, en harmonie avec le processus graduel de compréhension de la situation.
Andrea Cionci
NDT : Il va sans dire que les fidèles du Pape Benoît et qui ont la chance de connaître un prêtre qui célèbre una cum Benedicto, ne peuvent pas se permettre, en son absence, de fréquenter les messes una cum papa Francesco, et inversement, que ceux qui fréquentent les messes una cum Francisco ne peuvent pas communier aux messes una cum Benedicto.. Et surtout, que les prêtres qui célèbrent una cum papa Benedicto, ne peuvent pas se permettre, même occasionnellement, de concélébrer les messes célébrées una cum pape Francesco ! Quant à la messe vetus ordo, où le nom du Pape est prononcé à voix basse, il incombe néanmoins au célébrant de déclarer aux fidèles en communion avec qui il célèbre.
En ce qui concerne la validité et la licéité de la messe, elle ne dépend pas de la conscience des fidèles. Une messe est valide ou non. Point. Mais l'excuse de l'ignorance peut être invoquée pour la COMMUNION SACRAMENTELLE des fidèles lors de messes illicites célébrées en communion avec un antipape.