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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


La Declaratio de S.S. Benoît XVI et le mythe de l'erreur substantielle - 2ème partie

Publié par dominicanus sur 17 Juillet 2022, 22:55pm

Catégories : #Benoit XVI, #Il est vivant !, #Porta fidei, #actualités

Auteur : M° Estefanía Acosta  Traduction en français avec l’autorisation de l’auteur : père Walter Covens  Crédit Photo: Katejon

Auteur : M° Estefanía Acosta Traduction en français avec l’autorisation de l’auteur : père Walter Covens Crédit Photo: Katejon

N.D.E. : Cet article constitue la suite de la publication du 30 juin dernier : 

La Declaratio de S.S. Benoît XVI et le mythe de l'erreur substantielle - 1ère partie

 

Comme elle, cette deuxième partie a été revue et corrigée par l'auteur. 

 

Qu'elle soit vivement remerciée de nous permettre d'en faire profiter le public francophone.

 

***

 

 

 

 

Première théorie de "l'erreur substantielle" :

La "papauté collégiale ou synodale"

 

 

Cette théorie soutient que la Declaratio de Benoît XVI était invalide parce qu'il a cru à tort qu'il pouvait "élargir" le pontificat, au point de créer une dyarchie papale qui serait composée de lui-même et de son "successeur". En bref, Benoît XVI aurait cru à tort qu'il pouvait transformer substantiellement ou essentiellement la papauté, afin de faire place à la coexistence de "deux Papes"[i].

 

Quelles preuves sont offertes à l'appui de cette prétendue perception erronée de Benoît concernant le pontificat ?

 

En premier lieu, la thèse de doctorat de J. Michael Miller (aujourd'hui archevêque de Vancouver, BC) intitulée "The Divine Right Of the Papacy In Recent Ecumenical Theology" (Rome : Gregorian University, 1980. 324p)[ii], contient, entre autres, des réflexions théologiques post-conciliaires sur la primauté du Pape, chez des auteurs tels que Hans Küng, Johannes Neumann, Walter Kasper, Karl Rahner et Joseph Ratzinger. Dans ces travaux, nous dit-on, il y a des discussions théologiques sur la possibilité d'abolir ou de transformer substantiellement la Papauté. Comme "abolitionnistes", ou auteurs d'extrême gauche, il y aurait Küng et Neumann ; Kasper et Rahner seraient des "transformationalistes" ou des auteurs modérés/centristes ; et Ratzinger se situerait à droite ou à l'extrême droite[iii].

 

L'essence de ce livre, nous informe-t-on, est une apologie en faveur de la "démythologisation" de la papauté, dans le but d'avancer dans le dialogue œcuménique, au point que dans ses conclusions il y a des recommandations telles que l'abandon du terme "ius divinum" en ce qui concerne la papauté, éviter le mot "Primauté", considérer que le ministère papal ne doit pas nécessairement être exercé dans le futur comme il l'a été dans le passé ou comme il l'est dans le présent, etc[iv].

 

Quant aux citations de Ratzinger que Miller insère dans sa thèse, deux nous concernent spécifiquement. La première serait la note de bas de page 105 de la page 196, insérée après le paragraphe suivant :

 

"Deuxièmement, d'autres propositions concernent la nécessité de modifier le mode d'exercice de l'autorité primatiale : passer d'un modèle monarchique ou centraliste à un modèle plus collégial et décentralisé104.  Troisièmement, un changement important dans la papauté se produirait si l'on clarifiait le processus par lequel Rome a réuni sous un seul titre sa primauté unique provenant d'une charge apostolique spéciale conférée par le Christ, et son rôle administratif pour l'Église occidentale provenant de son statut patriarcal. Le pape n'a pas distingué de façon adéquate l'exercice de l'autorité pétrinienne de l'autorité patriarcale105" [105 Ratzinger, Il nuovo popolo di Dio, 2e édition (Brescia : Queriniana, 1972) 144-146 ; et Ratzinger, "Primat", 762-763....][v] [Les caractères gras sont de nous].

 

La deuxième référence à Ratzinger se trouve dans la note de bas de page 55, page 184 :

""Patrick J. Burns dans "Communion, Councils, and Collegiality : Some Catholic Reflections", dans Papal Primacy and the Universal Church, 171, déclare : "Les recherches historiques actuelles sur les origines de la primauté romaine et de la collégialité épiscopale produiront inévitablement des interprétations catholiques plus qualifiées des canons de Vatican I." Ratzinger adopte une approche quelque peu différente.  Avec les orthodoxes, Rome n'a pas besoin d'exiger plus que la façon dont la primauté papale était comprise au cours du premier millénaire.  L'Orient doit cesser de rejeter comme hérétique le développement occidental ultérieur et admettre que l'Église catholique est légitime et orthodoxe sous la forme qu'elle a prise dans l'Occident latin, tandis que l'Occident reconnaîtrait l'Église orientale comme légitime et orthodoxe sous la forme qu'elle a prise.  De cette façon, les formulations de Pastor Aeternus sont dépassées et ne posent plus de problème.  Voir son, "Prognostics sur l'avenir de l'oecuménisme", Proche-Orient Chrétien 26 (1976) 214-215, ou le résumé anglais dans T[heological] D[igest] 25 (1977) 202-203. Cf. A[ugustin]. L'accord de Schmeid avec Ratzinger dans "Das Papsttum im ökumenischen Gesprach, "Theologie der Gegenwart 21 (1978) 170"[vi] [Les caractères gras proviennent du texte original].

 

En guise de commentaire sur tout ce qui précède, on nous dit :

"DANS LE SPECTRE de ces théologiens [Küng, Rahner et al.], Joseph Ratzinger se situait en fait du côté le plus conservateur, ce qui est en fait une condamnation avec de faibles éloges.  Dans ce cercle, on parlait ouvertement de l'ABOLITION TOTALE DE LA PAPAUTÉ par Küng, Rahner, Neumann et d'autres. Ratzinger niait cette possibilité d'abolition totale, mais il soutenait que la papauté n'était PAS immuable (inaltérable), qu'elle pouvait être modifiée et pouvait être "synodalisée" selon le principe de l'office pétrinien par rapport au ministère ET selon le principe de l'office pétrinien par rapport au patriarcat"[vii] [les textes en gras et entre crochets sont de nous].

 

Honnêtement, nous ne voyons pas comment les lignes transcrites pourraient montrer que, selon la conception de Ratzinger, la coexistence de plusieurs Papes serait juridiquement et théologiquement admissible. Si quelqu'un le voit, qu'il nous éclaire.

 

Maintenant, un tel éclairage pourrait sembler inepte à la lumière de ce qui suit :

Comme "preuve" supplémentaire de "l'erreur substantielle" de Benoît XVI dans sa Declaratio, on nous dit que

"En 1978, Joseph Ratzinger a envisagé l'hypothèse qu'une papauté monarchique était intrinsèquement 'arienne' par nature, et que la papauté devait refléter la Trinité, une 'troïka papale' composée d'un catholique, d'un protestant et d'un orthodoxe, 'par laquelle la papauté, principale contrariété de la chrétienté non catholique, doit devenir le véhicule définitif de l'unité de tous les chrétiens'"[viii].

 

Cette idée aurait été défendue par Ratzinger dans son article "La primauté du Pape et l'unité du peuple de Dieu"[ix], dont on nous fournit les fragments suivants[x] [les caractères gras sont de nous, les soulignements de l'original]:

 

            "I. LE FONDEMENT SPIRITUEL DE LA PRIMAUTÉ ET DE LA COLLÉGIALITÉ

La papauté n'est pas l'un des thèmes populaires de la période post-conciliaire. Dans une certaine mesure, elle était quelque chose d'évident tant que la monarchie lui correspondait dans le domaine politique. Depuis que l'idée monarchique s'est éteinte dans la pratique et a été remplacée par l'idée démocratique, la doctrine de la primauté papale a manqué d'un point de référence dans le cadre de nos présupposés intellectuels communs. Ce n'est donc certainement pas un hasard si le Premier concile du Vatican a été dominé par l'idée de primauté tandis que le Second a été caractérisé principalement par la lutte autour du concept de collégialité. Bien sûr, il faut immédiatement ajouter qu'en adoptant l'idée de collégialité (avec d'autres initiatives de la vie contemporaine), le Concile Vatican II a cherché à la décrire de telle sorte que l'idée de primauté y soit contenue. Aujourd'hui, maintenant que nous avons acquis un peu d'expérience avec la collégialité, sa valeur et aussi ses limites, il semble que nous devions recommencer précisément à cet endroit afin de mieux comprendre comment ces traditions apparemment contraires s'accordent et préservent ainsi la richesse de la réalité chrétienne.

 

1.     La collégialité en tant qu’expression de la structure collective de la foi

 

En relation avec le débat conciliaire, la théologie avait essayé, en son temps, de comprendre la collégialité comme quelque chose de plus qu'une simple caractéristique structurelle ou fonctionnelle : comme une loi fondamentale qui s'étend jusqu'aux fondements essentiels les plus intimes du christianisme et qui apparaît donc de diverses manières aux niveaux individuels du christianisme tel qu'il est réellement mis en pratique. Il a été possible de démontrer que la structure du "nous" faisait partie du christianisme en premier lieu. Le croyant, en tant que tel, n'est jamais seul : devenir croyant signifie sortir de l'isolement pour entrer dans le "nous" des enfants de Dieu ; l'acte de se tourner vers le Dieu révélé dans le Christ est toujours un acte qui se tourne aussi vers ceux qui ont déjà été appelés. L'acte théologique en tant que tel est toujours un acte ecclésial, qui possède également une structure typiquement sociale.

C'est pourquoi l'initiation au christianisme a toujours été aussi une socialisation à la communauté des croyants, en devenant "nous", ce qui dépasse le simple "je". En conséquence, Jésus a appelé parmi ses disciples pour former les Douze, chiffre qui rappelle le nombre de tribus dans l'ancien Peuple de Dieu, dont une caractéristique essentielle, à son tour, est le fait que Dieu crée une histoire communautaire et traite avec son peuple en tant que peuple. D'autre part, la raison la plus profonde de ce caractère "nous" du christianisme s'avère être le fait que Dieu lui-même est un "nous" : Le Dieu professé dans le Credo chrétien n'est pas un reflet solitaire de la pensée ou un "Je" absolument et indivisiblement autonome, mais il est l'unité dans la relation trinitaire "je-tu-nous", de sorte que l'être "nous", en tant que forme fondamentale de la divinité, précède toutes les instances mondaines du "nous", et l'image et la ressemblance de Dieu se réfèrent nécessairement à cet être "nous" dès le tout début.

À cet égard, un traité d'E. Peterson sur "Le monothéisme en tant que problème politique", qui avait été largement oublié, est redevenu un sujet d'actualité. Dans ce traité, Peterson a essayé de montrer que l'arianisme était une théologie politique favorisée par les empereurs parce qu'elle assurait une analogie divine à la monarchie politique, tandis que le triomphe de la foi trinitaire sapait la théologie politique et supprimait la justification théologique de la monarchie politique. Peterson a interrompu le fil de son exposé à ce moment-là ; maintenant il a été repris et poursuivi avec une nouvelle pensée analogue, dont l'idée de base était la suivante : Le "nous" de Dieu doit être le modèle de l'action de l'Église en tant que "nous". Ce rapprochement général, qui peut être interprété de diverses manières, a été dans quelques cas poussé jusqu'à prétendre que, par conséquent, l'exercice de la primauté par un seul homme, le pape à Rome, suivait en fait un modèle arien. En accord avec les trois Personnes en Dieu, l'argument était que l'Église doit également être dirigée par un collège de trois personnes, et les membres de ce triumvirat, agissant ensemble, seraient le pape. Des spéculations ne manquant pas d’ingéniosité ont ainsi (faisant allusion, par exemple, à l'histoire de Soloviev sur l'Antéchrist) découvert que de cette manière, un catholique romain, un orthodoxe et un protestant pouvaient former ensemble la troïka papale. Il semblait donc que l'on avait trouvé la formule ultime de l'œcuménisme, dérivée immédiatement de la théologie (du concept de Dieu), qu'ils avaient découvert un moyen de résoudre la quadrature du cercle, par lequel la papauté, principale pierre d'achoppement pour le christianisme non catholique, devrait se changer en un véhicule définitif pour réaliser l'unité de tous les chrétiens."

 

Voici le commentaire qui est fait à partir de ces extraits :

"[...] nous voyons Joseph Ratzinger pousser cette folie SUBSTANTIELLEMENT ERRONÉE jusqu'à dire que le ministère pétrinien pourrait éventuellement inclure des NON-CATHOLIQUES et devenir ainsi le "véhicule définitif pour l'unité de tous les chrétiens." Mais d'abord, il doit être "élargi" en un "ministère collégial et synodal" "[xi].

 

Maintenant, en fait... Joseph Ratzinger n'accueille, n'approuve ou ne défend en aucun cas une telle "folie substantiellement erronée" ! Il la présente comme l'argument de quelqu'un d'autre, pas comme le sien. Ratzinger souligne qu'"il y a eu des spéculations" [pas de sa part] "qui ont découvert" [encore une fois à la troisième personne, pas à la première] la possibilité d'une "troïka papale", ce qui implique qu'"ils [ceux qui spéculent ainsi, pas Ratzinger lui-même] ont découvert un moyen de résoudre la quadrature du cercle" concernant la papauté. La véritable folie, la véritable "erreur substantielle", est d'attribuer à Ratzinger une idée qui lui est manifestement étrangère !

 

Et d'ailleurs, les lignes restantes de l'écrit de Ratzinger sont spécifiquement consacrées à démonter cette idée folle d'une "troïka papale", dans la ligne argumentative que le "nous" des croyants ne supprime pas le "Je" ni la "responsabilité personnelle" et, par conséquent, la structure unipersonnelle de la papauté ne doit pas être considérée comme opposée ou incompatible avec la structure collective de la foi - ni avec le caractère trinitaire de Dieu, Qui est de toute façon personnel par nature ! Voyons, en effet, quelques extraits supplémentaires [les caractères gras et soulignés seront les nôtres] :

"2. Le fondement intérieur de la primauté : La foi en tant que témoignage personnel responsable

Est-ce là, la réconciliation de la collégialité et de la primauté, la réponse à la question posée par notre sujet : la primauté du pape et l'unité du peuple de Dieu ?

Bien que nous n'ayons pas besoin de conclure que de telles réflexions sont entièrement stériles et inutiles, il est clair qu'elles constituent une distorsion de la doctrine trinitaire et une fusion intolérablement simplificatrice du Credo et de l'organisation politique de l'Église. Ce qu'il faut, c'est une approche plus profonde. Il me semble qu'il importe, tout d'abord, de rétablir un lien plus clair entre la théologie de la communion, qui s'était développée à partir de l'idée de collégialité, et une théologie de la personnalité, qui n'est pas moins importante dans l'interprétation des faits bibliques. Non seulement le caractère communautaire de l'histoire créée par Dieu appartient à la structure de la Bible, mais aussi et tout autant la responsabilité personnelle. Le "nous" ne dissout pas le "Je" et le "tu", mais il les confirme et les intensifie au point de les rendre presque définitifs. Cela se voit déjà dans l'importance que revêt un nom dans l'Ancien Testament - pour Dieu et pour les hommes. On pourrait même dire que dans la Bible, le "nom" prend la place de ce que la réflexion philosophique désignerait éventuellement par le mot "personne". À Dieu, qui a un nom, c'est-à-dire qui peut s'adresser aux autres et être adressé, correspond l'homme, qui est appelé par son nom dans l'histoire de la révélation et qui est tenu personnellement responsable. Ce principe est encore intensifié dans le Nouveau Testament et atteint sa signification la plus complète et la plus profonde par le fait que désormais le peuple de Dieu est généré, non pas par une naissance, mais plutôt par un appel et une réponse. Il n'est donc plus un destinataire collectif comme auparavant, lorsque le peuple entier fonctionnait comme une sorte d'individu corporatif vis-à-vis de l'histoire du monde, dans la punition collective, dans la responsabilité collective, la pénitence et le pardon collectifs. Le "nouveau peuple" se caractérise également par une nouvelle structure de responsabilité personnelle, qui se manifeste par la personnalisation de l'événement cultuel : désormais, chacun est nommé par son nom dans la pénitence et, en conséquence du baptême personnel qu'il a reçu en tant que cette personne particulière, est également appelé par son nom à faire une pénitence personnelle, pour laquelle le "nous avons péché" général ne peut plus être un substitut adéquat. Une autre conséquence de cette structure est, par exemple, le fait que la liturgie ne se contente pas de parler de l'Église en général, mais la présente nommément dans le canon de la messe : avec les noms des saints et les noms de ceux qui portent la responsabilité de l'unité. [...]

C'est d'ailleurs en accord avec cette structure personnelle que, dans l'Église, il n'y a jamais eu de direction anonyme de la communauté chrétienne. Paul écrit en son propre nom en tant que responsable ultime de ses communautés. Mais à maintes reprises, il s'adresse nommément à ceux qui détiennent l'autorité avec lui et sous lui [...]. Dans le même ordre d'idées, des listes d'évêques ont été compilées dès le début du deuxième siècle (Hégésippe) afin de souligner pour l'histoire la responsabilité particulière et personnelle de ces témoins de Jésus-Christ. Ce processus est profondément conforme à la structure centrale de la foi néo-testamentaire : au témoin unique, Jésus-Christ, correspondent les nombreux témoins qui, précisément parce qu'ils sont des témoins, le défendent nommément. Le martyre comme réponse à la Croix de Jésus-Christ n'est rien d'autre que la confirmation ultime de ce principe de particularité intransigeante, de l'individu nommé qui est personnellement responsable.

Le témoignage implique la particularité, mais le témoignage - en tant que réponse à la Croix et à la Résurrection - est la forme d’être primordiale et fondamentale du disciple chrétien en général. En outre, de plus, ce principe est lui-même ancré dans la foi même au Dieu trinitaire, car la Trinité devient significative pour nous et reconnaissable en premier lieu par le fait que Dieu lui-même, dans son Fils en tant qu'homme, se fait témoin de lui-même, et ainsi sa nature personnelle a pris forme concrète jusqu'à l'anthropomorphisme radical de la "forme de serviteur", de la "ressemblance aux hommes" (µoρφἡ δoύλoυ, ὁµoἰωµα ἀνθρώπoυ : Phil 2:7).

La théologie pétrinienne du Nouveau Testament se trouve dans cette ligne de raisonnement, et en tient son caractère intrinsèquement nécessaire. Le "nous" de l'Église commence par le nom de celui qui, en particulier et en tant que personne, a prononcé le premier la profession de foi au Christ : "Tu es... le Fils du Dieu vivant" (Mt 16,16). Curieusement, on pense généralement que le passage sur la primauté commence avec Matthieu 16:17, alors que l'Église primitive considérait le verset 16 comme le verset décisif pour la compréhension de l'ensemble du récit : Pierre devient le rocher de l'Église en tant que porteur du Credo, de sa foi (celle de l’Eglise) en Dieu, qui est une foi concrète dans le Christ en tant que Fils et, par là même, une foi dans le Père, et donc une foi trinitaire, que seul l'Esprit de Dieu peut communiquer. L'Église primitive considérait simplement les versets 17 à 19 comme l‘explication du verset 16 : Réciter le Credo n'est jamais l'œuvre propre de l'homme, et ainsi celui qui dit dans l'obéissance de la profession de foi ce qu'il ne peut pas dire par lui-même peut aussi faire et devenir ce qu'il ne pouvait pas faire et devenir par ses propres moyens. Cette perspective ne comprend pas le "ou bien ou bien" qui a été suggéré pour la première fois par Augustin et qui a dominé la scène théologique depuis le XVIème siècle, lorsque l'alternative a été formulée : Pierre en tant que personne est-il le fondement de l'Église, ou sa profession de foi est-elle le fondement de l'Église ? La réponse est la suivante : La profession de foi n'existe que comme quelque chose dont quelqu'un est personnellement responsable, et donc la profession de foi est liée à la personne. Inversement, le fondement n'est pas une personne considérée d'une manière métaphysiquement neutre, pour ainsi dire, mais plutôt la personne en tant que porteuse de la profession de foi - l'un sans l'autre ferait perdre la signification de ce que l’on veut dire.

En laissant de côté de nombreuses étapes intermédiaires dans l'argumentation, nous pouvons donc dire : L'unité du "nous" des chrétiens, que Dieu a instituée dans le Christ par le Saint-Esprit sous le nom de Jésus-Christ et à la suite de son témoignage, certifié par sa mort et sa résurrection, est à son tour maintenue par des porteurs personnels de la responsabilité de cette unité, et elle est une fois de plus personnifiée en Pierre - en Pierre qui reçoit un nouveau nom et est ainsi élevé loin de ce qui n'est que son propre nom, mais précisément dans un nom, par lequel on exige de lui qu'il soit une personne avec une responsabilité personnelle. Dans son nouveau nom, qui transcende l'individu historique, Pierre devient l'institution qui traverse l'histoire (car la capacité de continuer et la continuité sont incluses dans cette nouvelle appellation), mais de telle manière que cette institution ne peut exister qu’en tant que personne et dans une responsabilité particulière et personnelle."

 

L'institution de la papauté ne peut exister qu’en tant que personne, dit Joseph Ratzinger. Où est donc son "erreur substantielle" autour de la possible conformation "collégiale ou synodale" de la fonction primatiale ?

 

Mais ne nous arrêtons pas là. Car nous avons reçu d'autres "preuves" de cette "erreur substantielle". Cette fois, il s'agit du livre-entretien de Peter Seewald, Le sel de la terre[xii], et plus précisément de la question-réponse suivante entre l'intervieweur et Joseph Ratzinger (p.189) [le texte entre crochets et en gras sera le nôtre, le soulignement appartiendra à la personne qui défend l'"erreur substantielle"[xiii]] :

"[Q] Pensez-vous que la papauté restera telle qu'elle est actuellement?

[R] Dans son essence, elle restera la même. C'est-à-dire qu'il y aura toujours besoin d'un homme qui soit le successeur de Saint Pierre, et la personne qui détient la responsabilité ultime, en appui de la collégialité. Avoir un principe personnel pour que tout ne soit pas caché dans l'anonymat, et qu'il soit représenté en la personne du curé, ou de l'évêque, qui sont l'expression de l'unité dans l'ensemble de l'Église, est typique de la nature du christianisme. Celle-ci restera toujours la même, telle qu'elle a été définie aux Conciles Vatican I et II, à savoir la responsabilité du Magistère pour l'unité de l'Église, de sa foi et de son ordre moral. Les moyens d'y parvenir peuvent changer, si les communautés jusqu'ici séparées sont amenées à s'unir au pape. Pour l'instant, le pontificat de notre pape actuel, avec tous ses voyages dans le monde, est déjà complètement différent de celui du pape Pie XII. Mais je ne peux ni ne veux anticiper quoi que ce soit en ce qui concerne les variations qui pourraient se produire à l'avenir. Nous ne pouvons pas prévoir ce qui peut se passer à l'avenir".

 

Nous demandons à nouveau : de quelle partie de ces lignes découle la supposée conviction erronée de Ratzinger que la papauté peut être collégiale ? Dans sa réponse, il affirme, en fait, tout le contraire ! À savoir : un homme (au singulier) en tant que successeur de saint Pierre, la personne détenant la responsabilité ultime (encore au singulier), en totale harmonie avec la perspective du lien intime qui existe dans la foi catholique entre le personnel et le collectif, et avec la permanence du dogme déclaré à Vatican I, et réitéré à Vatican II, sur la nécessaire singularité de la primauté. Que les formes d'exercice de la papauté puissent changer NE SIGNIFIE PAS qu'elle puisse prendre un caractère collégial, ou être transformée dans ses aspects essentiels (dogmatiques, de droit divin). De fait, le changement entre le style papal de Jean-Paul II et celui de Pie XII, évoqué par Ratzinger, ne touche en rien à cet aspect essentiel, immuable. D'où extrait-on donc une "erreur substantielle" ?

 

Comme si ce qui précède ne suffisait pas, dans le document « La primauté du successeur de Pierre dans le mystère de l'Église » du 31 octobre 1998, élaboré par le cardinal Joseph Ratzinger en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Son Éminence réitère avec insistance le dogme de l'Église sur la primauté de Pierre :

"[...] l’image de Pierre est-elle restée comme celle de l’Apôtre qui, malgré sa faiblesse humaine, fut placé expressément par le Christ à la première place parmi les Douze et appelé à exercer dans l’Église une fonction propre et spécifique. Il est la pierre sur laquelle le Christ construira son Église ; il est celui dont la foi, quand il sera revenu, ne faillira pas, et qui affermira ses frères ; il est enfin le Pasteur qui guidera toute la communauté des disciples du Seigneur"[xiv].

 

Notez que Ratzinger, lorsqu'il parle de Pierre, utilise toujours le singulier : "l'Apôtre, la pierrele Pasteur, la première place, ne faillira pas, affermira, guidera". Et cela est abondamment confirmé par la suite, même avec une référence explicite à la Constitution dogmatique Pastor Aeternus du Concile Vatican I :

"[...] le ministère de l'unité confié à Pierre appartient à la structure pérenne de l'Église du Christ [...] Dans le dessein divin sur la primauté en tant que "charge confiée personnellement par le Seigneur à Pierre, le premier des Apôtres, et destinée à être transmise à ses successeurs", se manifeste déjà la finalité du charisme pétrinien, c'est-à-dire "l'unité de foi et de communion" [16 : Concile Vatican I, Dogm. Const. Pastor aeternus, Prologue : Denz-Hun, n. 3051. Cf. saint Léon Ier le Grand, Tract. in Natale eiusdem, IV, 2 : CCL 138, p. 19] de tous les croyants. Le Pontife romain est, en effet, en tant que Successeur de Pierre, "le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles"; aussi a-t-il une grâce ministérielle spécifique pour servir cette unité de foi et de communion qui est nécessaire pour l’accomplissement de la mission salvifique de l’Église [...] la collégialité n'est pas en opposition avec l'exercice personnel de la primauté et ne doit pas le relativiser. Tous les évêques sont sujets de la sollicitudo omnium Ecclesiarum en tant que membres du Collège épiscopal qui succède au Collège des Apôtres, dont a aussi fait partie la figure extraordinaire de saint Paul. Cette dimension universelle de leur episkopè (vigilance) est inséparable de la dimension particulière relative aux fonctions qui leur sont confiées. Dans le cas de l'évêque de Rome - Vicaire du Christ à la manière propre de Pierre en tant que chef du Collège des évêques - la sollicitudo omnium Ecclesiarum acquiert une force particulière parce qu'elle s'accompagne du pouvoir plénier et suprême dans l'Église [...]."

 

Poursuivons maintenant avec ce qui est présenté comme l’ultime support de la première théorie de "l'erreur substantielle" qui nous occupe ici. Il s'agit du discours controversé prononcé par Mgr George Gänswein en mai 2016 à l'Université pontificale grégorienne à l'occasion de la présentation du livre de Roberto Regoli, Beyond the Crisis Of the Church : The Pontificate of Benedict XVI. Voyons les extraits qui nous sont donnés à ce sujet[xv] [soulignement et gras dans l'original] :

"Ce fut '' la démarche la moins attendue du catholicisme contemporain' écrit Regoli, et pourtant une possibilité à laquelle le cardinal Ratzinger avait déjà réfléchi publiquement le 10 août 1978 à Munich, dans une homélie à l'occasion de la mort de Paul VI. Trente-cinq ans plus tard, il n'a pas abandonné l'office de Pierre - ce qui lui aurait été totalement impossible après son acceptation irrévocable de l’office en avril 2005. Par un acte de courage extraordinaire, il a au contraire renouvelé cet office (même contre l'avis de conseillers bien intentionnés et sans doute compétents), et dans un ultime effort, il l'a renforcé (comme je l'espère). Bien sûr, seule l'histoire le prouvera. Mais dans l'histoire de l'Église, il demeurera vrai qu’en 2013, le célèbre théologien sur le trône de Pierre est devenu le premier "pape émérite" de l'histoire. Depuis lors, son rôle - permettez-moi de le répéter encore une fois - est entièrement différent de celui, par exemple, du saint pape Célestin V, qui, après sa démission en 1294, aurait voulu retourner à son statut d'ermite, devenant au contraire le prisonnier de son successeur, Boniface VIII (à qui nous devons aujourd'hui dans l'Église l'instauration des années jubilaires). Jusqu'à présent, en fait, il n'y a jamais eu de démarche comparable à celle de Benoît XVI. Il n'est donc pas surprenant qu'elle ait été considérée par certains comme révolutionnaire, ou au contraire comme tout à fait conforme à l'Évangile ; tandis que d'autres encore voient la papauté ainsi sécularisée comme jamais auparavant, et donc plus collégiale et fonctionnelle ou même simplement plus humaine et moins sacrée. Et d'autres encore sont d'avis que Benoît XVI, avec cette démarche, a presque - en parlant en termes théologiques et historico-critiques - démythifié la papauté".

 

Ces lignes ont été lues à la lumière de la revendication de "démythologisation" de la papauté discutée tout au long de la thèse de doctorat susmentionnée de J.M. Miller, étant une telle " démythologisation ", en réalité, une dénaturalisation, une attaque dirigée spécifiquement, dans ce cas, contre l'un des éléments essentiels et inaltérables de la papauté : sa singularité. Or, nous avons déjà vu, d'une part, que ces revendications de " démythologisation " n'étaient pas défendues par Ratzinger lui-même, mais par d'autres auteurs mentionnés par Miller[xvi], et d'autre part, que Ratzinger lui-même défendait constamment et avec insistance la configuration unipersonnelle de l’office primatial.

 

Comment comprendre, alors, les paroles de Gänswein, sans ignorer l'orthodoxie démontrée de Ratzinger concernant la singularité de la papauté ? Reprenons petit à petit, extrait par extrait, le discours de Gänswein[xvii] [nous surlignons] :

 

"Éminences, Excellences, chers Frères, Mesdames et Messieurs !

Au cours de l'une des dernières conversations que le biographe du pape, Peter Seewald de Munich, a pu avoir avec Benoît XVI, alors qu'il lui faisait ses adieux, il lui demanda : "Êtes-vous la fin de l'ancien ou le début du nouveau ? La réponse du pape fut brève et sûre : "L'un et l'autre", répondit-t-il. L'enregistreur était déjà éteint ; c'est pourquoi cet échange final ne se trouve dans aucun des livres-interviews de Peter Seewald, pas même dans le célèbre Lumière du monde. Il n'apparaît que dans une interview qu'il a accordée au Corriere della Sera au lendemain de la démission de Benoît XVI, dans laquelle le biographe rappelle ces mots clés qui sont, d'une certaine manière, une maxime du livre de Roberto Regoli, que nous présentons aujourd'hui à la Grégorienne.

En fait, je dois admettre qu'il est peut-être impossible de résumer le pontificat de Benoît XVI de manière plus concise. Et celui qui le dit, au fil des années, a eu le privilège de fréquenter de près ce Pape comme un "homo historicus", l'homme occidental par excellence, qui a incarné la richesse de la tradition catholique comme aucun autre ; et - en même temps - a eu l'audace d'ouvrir la porte à une nouvelle phase, à ce tournant historique que personne, il y a cinq ans, n'aurait jamais pu imaginer. Depuis lors, nous vivons une époque historique qui, dans les 2 000 ans d'histoire de l'Église, est sans précédent.

Comme à l'époque de Pierre, aujourd'hui encore l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique continue d'avoir un unique Pape légitime. Et pourtant, depuis maintenant trois ans, nous vivons avec deux successeurs de Pierre vivant parmi nous - qui ne sont pas dans un rapport de concurrence l'un avec l'autre, et pourtant tous les deux avec une présence extraordinaire! Nous pourrions ajouter que l'esprit de Joseph Ratzinger a déjà marqué auparavant de façon décisive le long pontificat de saint Jean-Paul II, qu'il a fidèlement servi pendant près d'un quart de siècle comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Beaucoup continuent à percevoir aujourd'hui encore cette nouvelle situation comme une sorte d'état d'exception voulu par le Ciel de l’office divinement institué de Pierre. (eine Art göttlichen Ausnahmezustandes).

[...]

Depuis février 2013, le ministère pontifical n'est donc plus ce qu'il était auparavant. Il est et reste le fondement de l'Église catholique ; et pourtant c'est un fondement que Benoît XVI a profondément et durablement transformé au cours de son pontificat exceptionnel (Ausnahmepontifikat) [...].

C'était le lendemain de ce même jour [11 février 2013] que, dans la soirée, un éclair au grondement incroyable a frappé la pointe de la coupole de Saint-Pierre positionnée juste au-dessus de la tombe du Prince des Apôtres. Rarement le cosmos a accompagné de façon plus spectaculaire un tournant historique. [...]"

 

Quelques paragraphes plus loin, Gänswein insiste sur le "pas spectaculaire et inattendu", d'une "signification historique millénaire" que Benoît XVI a franchi avec sa "renonciation", le comparant même à la merveille divine de l'Immaculée Conception.

 

Alors, devons-nous comprendre "historique", "millénaire", "spectaculaire et inattendu", "sans précédent" et "exceptionnel" pour signifier que Benoît XVI s'est placé au-dessus du Verbe éternel de Dieu, qui a choisi un seul des apôtres comme Pape, et en lui, ses successeurs perpétuels[xviii] ?

 

Bien sûr que non ! Comme Andrea Cionci[xix] l'a bien expliqué, l'affirmation paradoxale de Gänswein selon laquelle l'Église "continue à avoir un Pape légitime" et en même temps "deux successeurs vivants de Pierrene peut être comprise que dans le sens où l'un des deux est un antipape - et ce serait François, puisqu'il a été élu sans que Benoît XVI ait renoncé au munus, c'est-à-dire sans que le Siège soit devenu vacant. Notez que Gänswein lui-même nous avertit du fait que le pape Benoît a spécifiquement renoncé au ministerium, et non au munus, ainsi que de la traduction inadéquate de ce dernier mot par le Vatican :

"La démission capitale du pape théologien a représenté un pas en avant principalement par le fait que, le 11 février 2013, s'exprimant en latin devant les cardinaux surpris, il a introduit dans l'Église catholique la nouvelle institution de "pape émérite", déclarant que ses forces n'étaient plus suffisantes "pour exercer correctement le ministère pétrinien".

 

Le mot clé de cette déclaration est munus petrinum, traduit - comme on le fait souvent - par "ministère pétrinien". Or, munus, en latin, a une multiplicité de significations : il peut signifier service, devoir, guide ou don, voire prodige. Avant et après sa démission, Benoît XVI a compris et comprend sa tâche comme une participation à un tel "ministère pétrinien". Il a quitté le trône papal et pourtant, avec le pas franchi le 11 février 2013, il n'a pas du tout abandonné ce ministère. Au contraire, il a complété l'office personnel par une dimension collégiale et synodale, comme un ministère quasi partagé (als einen quasi gemeinsamen Dienst) [...]".

 

Une telle "dimension collégiale et synodale" de l'office personnel est, bien entendu, une situation purement apparente, factuelle (de facto), et non juridique (de iure). Gänswein déclare explicitement que "depuis l'élection de son successeur François, le 13 mars 2013, il n'y a donc pas deux papes, mais de facto un ministère élargi - avec un membre actif et un autre contemplatif."

 

 

(À SUIVRE)

 

[1] Cf. https://www.barnhardt.biz/2016/06/ ; https://lesfemmes-thetruth.blogspot.com/2017/05/guest-post-invalid-abdication.html.

[ii] Aperçu disponible sur : https://books.google.com.co/books?id=njXIJaDZhV4C&printsec=frontcover&hl=es#v=onepage&q&f=false.

[iii] https://www.youtube.com/watch?v=VVU3qtmT-gU&t=5198s ; minute 57 : 33 environ.

[iv] https://www.barnhardt.biz/2022/04/06/the-demythologizing-of-the-papacy-means-the-attempted-dissolution-of-the-petrine-office-munus-in-preparation-for-the-antichurch-with-only-human-ministries-devoid/. 

[v] https://www.barnhardt.biz/2018/12/25/the-dissolving-of-the-petrine-office-into-a-synodal-petrine-ministry-was-the-hot-topic-amongst-german-theologians-in-the-church-in-the-1960s-and-70s/.

[vi] https://www.barnhardt.biz/2019/01/28/more-footnote-fun-from-millers-dissertation-ratzinger-on-eastern-orthodox-meh-its-fine-as-it-is/.

[vii] https://www.barnhardt.biz/2018/12/25/the-dissolving-of-the-petrine-office-into-a-synodal-petrine-ministry-was-the-hot-topic-amongst-german-theologians-in-the-church-in-the-1960s-and-70s/.

[viii] https://www.barnhardt.biz/2019/01/13/thermonuclear-substantial-error-in-1978-joseph-ratzinger-posited-that-a-monarchical-papacy-was-intrinsically-arian-in-nature-and-the-papacy-should-reflect-the-trinity-a-p/.

[ix] Dans : Communio 41 (printemps 2014) ; pages 112-128. Disponible ici : https://www.communio-icr.com/articles/view/the-primacy-of-the-pope.

[x] https://www.barnhardt.biz/2019/01/13/thermonuclear-substantial-error-in-1978-joseph-ratzinger-posited-that-a-monarchical-papacy-was-intrinsically-arian-in-nature-and-the-papacy-should-reflect-the-trinity-a-p/

[xi] https://www.barnhardt.biz/2019/01/13/thermonuclear-substantial-error-in-1978-joseph-ratzinger-posited-that-a-monarchical-papacy-was-intrinsically-arian-in 

[xii] Nous avons consulté ici la 5ème édition, Editeur Palabra, 211p.

[xiii] https://www.youtube.com/watch?v=VVU3qtmT-gU&t=5198s ; minute 1:09:40 environ.

[xiv] https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19981031_primato-successore-pietro_en.html.

[xv] https://www.barnhardt.biz/2022/04/06/the-demythologizing-of-the-papacy-means-the-attempted-dissolution-of-the-petrine-office-munus-in-preparation 

[xvi] La papauté subit maintenant une « démythologisation », mais pas par Joseph Ratzinger, mais par François et ses hommes de main. En fait, la démolition de la Papauté est le coup de grâce dans le plan maçonnique de destruction de l'Église, dans l'aspect structurel – car dans l'aspect sacramentel, le coup de grâce est l'abolition du Sacrifice Perpétuel –, et des pas concrets sont déjà en cours. emprunté par l'infâme « chemin de la synodalité ». Sur ce plan, voir : MELONI, Julia. The St. Gallen Mafia: Exposing the Secret Reformist Group Within the Church (TAN Books, 2021, p. 168).

[xvii] https://aleteia.org/2016/05/30/complete-english-text-archbishop-georg-gansweins-expanded-petrine-office-speech/ ; https://www.acistampa.com/story/bendetto-xvi-la-fine-del-vecchio-linizio-del-nuovo-lanalisi-di-georg-ganswein-3369 ; https://web.archive.org/web/20180828113915/http://www.kath.net/news/55276.

[xviii] Cf. Mt 16,18-19 ; Jn 21,15-17 ; deuxième concile de Lyon ; Concile œcuménique de Florence; Concile Vatican I, Constitution dogmatique Pastor Aeternus; Concile Vatican II, Lumen Gentium.

[xix] https://www.byoblu.com/2021/12/22/papa-e-antipapa-linchiesta-ministero-allargato-un-papa-legittimo-e-uno-illegittimo-mons-gaenswein-in-codice -ratzinger-parte-51/.

Traduction française: https://www.homelie.biz/2021/12/le-pape-et-antipape-l-enquete-un-ministere-elargi-un-pape-legitime-et-un-illegitime.mons.ganswein-en-ratzinger-code-51eme-partie.htm

[xx] A cet égard, deux phrases de Gänswein sont significatives : d'une part, son allusion à la devise « cooperatores veritatis » adoptée par Ratzinger comme archevêque de Munich et Freising, et d'autre part, sa mention de ce que Benoît XVI a déclaré dans son Audience Générale du 27 février 2013, dans le sens que, puisque la Barque appartient au Christ, même lorsqu'il semble qu'Il dort, nous les croyants n'avons pas à paniquer. On pourrait dire que Benoît et François sont des « coopérateurs de la vérité » car, bien que leurs œuvres et leurs attitudes envers l'Église soient diamétralement opposées, l'un et l'autre contribuent à leur manière à la purification finale qu'elle subit actuellement. Et il convient également de noter que le vrai Pape, comme le Christ, semble dormir dans sa situation de "Siège empêché", mais la vérité est qu'ainsi, il dirige - d'une manière extraordinaire et sans précédent - le gouvernail de la barque.

[xxi] Cf. notre livre précité Benoît XVI : Pape « émérite » ?, ainsi que l'enquête Pape-Antipape d'Andrea Cionci, composée de 60 articles : https://www.byoblu.com/2022/01/07/papa-e- antipapa-linchiesta-fango-di-40-anni-fa-contro-papa-ratzinger-il-tragico-boomerang-dei-pro-bergoglio-parte-60/.

Trad. fr.: https://www.homelie.biz/2022/01/apres-avoir-tente-de-salir-le-pape-ratzinger-le-tragique-boomerang-des-pro-bergogliens.html

[xxii] Car, quel sens cela fait-il que quelqu’un qui depuis des années a défendu avec insistance le dogme de l’unipersonnalité du primat – et cela même au niveau de la Sacrée Congrégation en charge de la sauvegarde de la foi – tout à coup « change d’avis » et exécute un acte de bifurcation de la papauté? Cette hypothèse est vraiment absurde, non prouvée et improuvable.

 

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