Écrit par Andrea Cionci (16/07/2022) - Traduction française autorisée: père Walter Covens
L’essence du "Code Ratzinger" : un système sublime dans lequel le Pape Benoît se laisse conduire au Calvaire, doux comme un agneau
Don Alfredo Morselli est un prêtre attaché à la saine doctrine catholique et qui lutte publiquement depuis plusieurs années contre les déviations bergogliennes. Il reconnaît toutefois que Bergoglio est le pape légitime et a récemment publié ses réflexions au sujet de "Codice Ratzinger", le livre d'investigation de l'auteur qui est maintenant un best-seller national. Les objections du Père Morselli ont été reprises par différents blogs de la sphère "una cum"-traditionaliste et aujourd'hui nous souhaitons répondre.
Révérend Père Morselli,
Votre intervention a le mérite de ne pas être imprégnée de ces tonalités méprisantes et offensantes communes aux autres objecteurs. Cependant, même dans ce cas, il est évident qu'il manque la condition préalable fondamentale pour une réfutation correcte : avoir lu intégralement l'enquête "Pape et Anti-Pape" et/ou le livre "Codice Ratzinger" (éd. Byoblu).
Je peux l'affirmer fermement, puisque vos objections montrent exactement comment, de la matière illustrée, vous n'avez considéré que quelques articles, ici et là, ce qui reviendrait à essayer de comprendre ce que représente une mosaïque entière en examinant seulement deux ou trois morceaux épars.
Tout d'abord, un défi méthodologique. Imaginons que je prétende qu'un grand hêtre est tombé dans la forêt et que j'apporte des photos de l'arbre effondré : vous objectez en disant que cela n'a pas pu se produire car personne n'était au courant de l'événement et parce qu'il serait terrible qu'un si bel arbre s'écrase au sol et entraîne la ruine de nombreux nids d'oiseaux.
Le "Codex Ratzinger", une enquête de deux ans
Il s'agit d'un pur exemple pour montrer comment la réfutation du Ratzinger code doit se faire sur le fond de la question et non sur la base de suppositions théoriques et pleines de préjugés. Ce que j'affirme, non pas hâtivement, mais après une enquête qui a duré deux ans et avoir démêlé plus de 200 articles, c'est que Benoît XVI, au sens du Notre Père, a "conduit à la tentation" les ennemis qui voulaient le faire abdiquer, leur permettant ainsi de s'emparer abusivement du pouvoir et de devenir schismatiques.
J'affirme également que cette réalité canonique est décrite par le pape Benoît lui-même dans un langage subtilement logique, inspiré de celui de Jésus-Christ et certifié par des dizaines de spécialistes : juristes, logiciens, latinistes, linguistes, psychologues, etc. La réfutation du Ratzinger Code doit donc se concentrer sur ces deux questions : Vous devez prouver que la Declaratio est une renonciation valide à la papauté et que les messages étudiés par votre serviteur ne sont PAS systématiquement amphibologiques, ou ne possèdent PAS le sens qui démontre la pleine conscience du pape Benoît d'avoir déclaré autre chose qu'une abdication. D'autres considérations sont entièrement périphériques.
Je le copie intégralement du post intitulé "Pourquoi je ne crois pas au soi-disant Ratzinger Code".
Don Morselli : "J'étudie la question depuis des années, j'ai également lu la biographie de Danneels en français, etc.
L'ensemble du théorème présente deux points faibles :
1) L'"universalis acceptatio" est négligée, à commencer par les Cardinaux le lendemain de la proclamation depuis le balcon. Ensuite, la totalité morale des fidèles et des évêques le reconnaissent comme Pape, y compris les cardinaux les plus saints, tels que Caffarra, Burke, Sarah, etc.
Réponse : Vous étudiez la question depuis des années, mais vous n'avez pas lu l'enquête dont il est question, qui n'est pas un théorème, mais le résultat d'une enquête. Sinon, vous sauriez que l'Universalis Ecclesiae Adhaesio (acceptation pacifique universelle d'un pape par le haut clergé) ne s'applique qu'à un conclave valide, même s'il est entaché de certaines irrégularités. Ce n'est pas le cas, car une telle doctrine ne pourrait JAMAIS sanctionner un non-conclave, convoqué avec un pape qui n'est pas mort ou qui n'a pas abdiqué.
Sinon, ce serait une approbation d'un coup d'État et de la loi de la jungle. S'il avait lu le livre, il saurait que le pape Benoît a mis en place ce système d'urgence pour défendre l'Église contre l'agression de quelques cardinaux infidèles : il est donc tout à fait naturel et parfaitement attendu que même les fidèles, de bonne foi, ne comprennent pas, au début, ce qui se passe.
Don Morselli : "Si l'Église reconnaissait un non-pape comme pape, les portes de l'enfer prévaudraient, car toutes les nominations seraient invalides, le soutien de la propositio fidei etc. tomberait".
Réponse : Votre déclaration est auto-contradictoire. C'est précisément parce que l'Église ne peut pas reconnaître les actes d'un non-pape que les portes de l'enfer ne prévaudront pas. Une telle éventualité pourrait toutefois se produire, précisément à cause des "una cum" qui continuent à reconnaître Bergoglio comme le pape légitime, même s'il ne l'est pas. Ce sont les "una cum" qui faciliteront le prochain conclave invalide en donnant au monde un autre antipape et en retardant encore la résolution de cette tragédie avec tous les coûts que cela implique.
L'acte de foi
Père Morselli : "Dans l'acte de foi, nous disons : "Mon Dieu, puisque tu es la vérité infaillible, je crois tout ce que tu as révélé et que l'Église nous propose de croire." La foi ne repose pas sur une relation personnelle individuelle avec le Dieu révélateur, mais elle ne s'obtient que par l'assentiment à ce que l'Église visible croit et nous propose de croire. Or le pape seul peut proposer de croire les vérités de la foi.
On peut dire du pape, en ce qui concerne la foi, ce que dit le psaume 104, 27-28 : "Tous, ils comptent sur toi pour recevoir leur nourriture au temps voulu. Tu donnes : eux, ils ramassent ; tu ouvres la main : ils sont comblés". Si des milliards de catholiques devaient être trompés dans le repère capital de la foi, dites-moi - qui pense que des millions de bons catholiques sont trompés sur le pape - comment les portes de l'enfer ne prévaudraient pas. C'est pourquoi l'acceptation universelle de facto assainit toutes les irrégularités canoniques (alléguées ou vraies) (du droit positif)".
Réponse : Si nous devions citer les Écritures, c'est depuis l'époque du prophète Daniel qu'il est question d'un usurpateur, d'un berger idolâtre, d'un faux prophète, etc. Sans parler des messages mariaux et des bienheureux et mystiques reconnus. De plus, il y a eu 40 antipapes dans l'histoire de l'Église et des millions de catholiques ont suivi des antipapes pendant des siècles, ce n'est donc certainement pas la première fois. Il suffit de dire que l'Antipope Anaclet II a régné pendant huit ans.
Le plan d'urgence du pape Benoît
Je le répète : l'acceptation pacifique universelle ne concerne qu'un conclave valide et n'assainit pas les antipapes ou ceux qui prennent illégalement le pouvoir. Le pape Benoît, contraint à un plan d'urgence, a toujours dit la vérité, tant sur le plan canonique que dans sa communication. Nous étions tellement aveugles que pendant huit ans, nous n'avons rien compris. Aujourd'hui, un groupe de personnes a enfin mis la vérité en lumière, mais il doit lutter contre le "tir ami" des fidèles et des ecclésiastiques qui, bien qu'ils identifient quotidiennement les hérésies et les apostasies de Bergoglio, insistent pour le considérer comme un pape légitime. Cela vous semble-t-il raisonnable ?
Don Morselli : "2) Benoît XVI ne peut pas simuler, car il mentirait, c'est-à-dire qu'il ferait un mal en vue d'un bien ; c'est précisément le principe au moins insinué dans Amoris laetitia qui est inacceptable.
Les partisans de la théorie du Ratzinger code appliquent pratiquement au pape le stratagème de l'adultère présent dans Amoris laetitia :
A) Compte tenu de la consolidation des bons éléments d'une relation adultère, il est possible d'accomplir un acte intrinsèquement mauvais.
A') En vue du prétendu bien de l'Église, il est permis de mentir/simuler.
Benoît XVI, qui a toujours défendu des absolus moraux, se contredirait".
Le pape Ratzinger a toujours dit la vérité
Réponse : Tant que vous persisterez à penser que Benoît XVI a déclaré un faux acte d'abdication, vous ne comprendrez rien. Si vous aviez lu l'enquête, vous sauriez que c'est exactement la caractéristique du Pape Benoît que de n'avoir JAMAIS menti. Par exemple, lorsqu'il dit qu'il a "renoncé validement à son ministère" : puisque munus et ministerium sont tous deux traduits par le mot "ministère", il ne ment pas du tout, puisqu'il a renoncé librement à son ministère-ministerium (en entrant in sede impedita) alors qu'ils voulaient le forcer à renoncer à son ministère-munus.
Telle est l'essence du Ratzinger Code : un système sublime dans lequel le Vicaire du Christ se laisse conduire au Calvaire, doux comme un agneau, disant toujours la vérité pour que seuls ceux qui ont des oreilles pour entendre puissent la comprendre. Benoît n'a jamais simulé : il a déclaré qu'il renoncerait à l'exercice pratique du pouvoir à partir de tel jour et de telle heure. Point Final. Et c'est ce qu'il a fait. Ce sont les autres qui ont voulu lire abusivement dans cet acte une abdication.
Lire le "Code Ratzinger
Tant que l'on ne lit pas l'intégralité du Ratzinger Code, on aura toujours l'impression - fausse - que le pape Benoît a truqué quelque chose. Non : le Vicaire du Christ a testé, éprouvé la fidélité de son Église. Devons-nous dire qu'il s'agit d'un acte intrinsèquement mauvais ? Devons-nous dire que lorsque Jésus a proposé à la Samaritaine le malentendu sur le mot "eau vive", il a trompé la femme ? Mis à l'écart par une attaque brutale contre la papauté, Benoît XVI, candide comme une colombe et rusé comme un serpent, a fait en sorte que les ennemis de l'Église se ruinent.
Il accepte son destin en le bénissant avec le mot Eucharistomen, l'action de grâce du Christ au seuil de la crucifixion qui "transforme tout mal et toute souffrance en bénédiction". Si vous lisez le livre, vous serez en mesure de comprendre quand cette réalité sera définitivement explicitée.
Don Morselli : "Benoît XVI a concélébré avec François, l'a appelé "Votre Sainteté", et s'il était le premier à ne pas le croire, il aurait commis un horrible sacrilège. La robe blanche, la signature PP, la création de la papauté émérite, ce sont des actions discutables, mais pas d'une ampleur telle que l'on puisse considérer Benoît XVI comme un "simulateur, même si c'est à bon escient".
Le Siège empêché
Réponse : le fait qu'il ait concélébré avec une myriade d'évêques légitimes et un usurpateur infidèle signifie qu'il a rendu la messe "licite" (attention, je ne parle pas de validité). De plus, étant dans le Siège empêché, il est formellement prisonnier et s'il appelle son persécuteur par un titre qu'il s'est attribué (Saint-Père), ce n'est ni un sacrilège ni un acte immoral et cela ne change pas d'un iota la réalité canonique. En outre, le titre de pape appartient également aux membres d'autres religions, comme l'Église orthodoxe copte.
Ce serait différent si le pape Benoît avait déclaré qu'il n'y a qu'un seul pape (romain) "et c'est François", ce qu'il n'a d'ailleurs jamais fait. Celles du pape Ratzinger ne sont ni des actions discutables ni des simulations, mais des démonstrations patentes, transparentes et cohérentes du fait qu'il est le vrai pape in sede impedita. S'il nous a fallu huit ans pour nous en rendre compte, c'est notre faute, pas celle du pape Benoît. D'ailleurs, si ce que je dis était faux, le Saint Père Ratzinger lui-même m'aurait démenti dans la lettre dont il m'a honoré. Et il ne l'a pas fait, bien au contraire.
Don Morselli : "Pour les raisons susmentionnées, je suis Sarah et le petit groupe de cardinaux et d'évêques qui combattent les erreurs du modernisme et considèrent François comme le pape.
"Codex Ratzinger", un scénario choquant
Réponse : Je me rends compte que le scénario décrit par le "Ratzinger Code" est choquant, magnifique, terrible, mais précisément en raison de sa gravité historique, j'estime qu'il est de mon devoir de lire - et très attentivement - le livre entier avant de procéder à toute contestation. Il est très simple dans ses conclusions, mais extrêmement complexe à reconstituer en détail, notamment pour dissiper les doutes sur d'apparentes incohérences superficielles. Un minimum d'effort est requis, ce qui exclura automatiquement ceux qui n'ont aucune envie de le faire afin de ne pas s'exposer et/ou se sacrifier pour la vérité.
Le pape Benoît sélectionne "son armée" de fidèles : des personnes qui font confiance au pape, à l'Esprit Saint qui l'assiste et qui sont prêtes à comprendre jusqu'au bout, même si les conclusions imposeront ensuite un choix de terrain définitif et héroïque.
Si vous le souhaitez, je vous enverrai donc un exemplaire du livre à l'adresse que vous m'indiquerez en écrivant à l'e-mail de demande de renseignements : codiceratzinger@libero.it.
Cordialement,
Andrea Cionci
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