Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


FR. ALEXIS BUGNOLO - L’ARGUMENT FALLACIEUX DU PÈRE FARÉ

Publié par dominicanus sur 24 Novembre 2024, 01:57am

Catégories : #fr Alexis Bugnolo, #père Faré, #FromRome.info, #Universi Dominic gregis, #Jean-Paul II, #Benoît XVI, #’Initiative Sutri, #Andrea Cionci.

 

Le Père Giorgio Maria Faré, prêtre carme de la province d'Italie, bien connu pour ses écrits sur Vatican II, la messe et la liturgie, a récemment acquis une notoriété internationale lorsqu'il a prononcé pendant la messe, lors d'une des conférences organisées par Andrea Cionci, sa déclaration personnelle expliquant pourquoi il considère que Jorge Mario Bergoglio n'est pas et n'a jamais été pape.

 

 

Le Père Giorgio Maria Faré, prêtre carme de la province d'Italie, bien connu pour ses écrits sur Vatican II, la messe et la liturgie, a récemment acquis une reconnaissance internationale lorsqu'il a prononcé pendant la messe, lors d'une des conférences organisées par Andrea Cionci, sa déclaration personnelle expliquant pourquoi il considère que Jorge Mario Bergoglio n'est pas et n'a jamais été pape.
L’ARGUMENT FALLACIEUX DU PÈRE FARÉ

 

Comme beaucoup d'auteurs sur ce sujet, il reprend, bien qu'avec un très haut sens académique de préparation, les principaux arguments publiés par de nombreux auteurs et les nouvelles couvertes par FromRome.Info, bien qu'il ne cite jamais FromRome.Info.

 

Mais son argumentation n'est que du vent, car elle repose sur un jeu de dupes. Sous forme logique, le Père raisonne ainsi (bien que les mots de l'illation soient mon propre résumé de son texte ) :

Argument mineur : la déclaration du pape Benoît XVI n'était pas une abdication. 
Argument majeur : il ne peut y avoir d'élection valide d'un pontife romain tant que son prédécesseur est encore en vie et n'a pas abdiqué. 
Conclusion : par conséquent, le pape François n'a jamais été pape légitime.

Pouvez-vous voir le jeu auquel il joue ?

Oui, c’est l’inclusion du "jamais" dans la Conclusion ; un terme qui n’apparaît nulle part dans son argumentation.

La vérité est, comme cela a toujours été soutenu ici à FromRome.Info, que le Pontife romain ne peut être élu juridiquement que d’une seule manière, et de deux manières dans la pratique.

Juridiquement, personne n'a le droit d'élire le Pontife romain, sauf ceux à qui ce droit a été conféré par l'apôtre saint Pierre. Or, c'est à toute l'Eglise de Rome (présente aujourd'hui dans les diocèses de Rome et les diocèses suburbicaires qui l'entourent).

Quand nous disons "juridiquement", nous parlons de la source de droit qui rend une chose légitime.

Mais dans la pratique, il existe deux manières d’élire le pape : légalement et de plein droit.

Je dis légalement (par représentation) en référence à une élection effectuée selon la loi papale positive : Universi Dominic gregis, qui établit les normes pour qu'un conclave de cardinaux élise le pape et dans ce conclave limite le vote exclusivement aux seuls cardinaux qui ne sont pas excommuniés et sont en âge éligible.

Mais de leur chef, à une entreprise d'élection selon la tradition de l'Église romaine dans l'exercice de son droit d'élire son propre évêque, droit donné par saint Pierre, quand il n'y avait pas de conclave ou de cardinaux.

Pour comprendre cela, il faut se rappeler que le 13 avril 1059, le pape Nicolas II a créé une nouvelle modalité d’élection du pontife romain, en limitant le droit de vote de tout le clergé et des laïcs de l’Église romaine à la prérogative des seuls cardinaux. Il l’a fait dans la bulle "In Nomine Domini", dont j’ai publié la traduction anglaise il y a quatre ans. Depuis ce moment jusqu’à ce jour, le droit inhérent et le droit légal ou canonique sont distincts.

 

 

Or, pour quiconque ne connaît rien à la jurisprudence, comme c'est le cas de presque tous ceux qui sont entrés dans cette controverse, il n’est pas surprenant qu’ils ignorent totalement qu’en jurisprudence il existe une hiérarchie de droits universellement reconnue, et — ici je résume et simplifie — dont le plus faible est le droit qui naît d’un abus coutumier ; le suivant, d’une loi positive promulguée par une autorité légitime ; le plus élevé qui procède  d’une source immuable de droit qui dépasse les pouvoirs de tous ceux qui vivent actuellement : comme le droit constitutionnel, naturel ou divin.

Dans le cas de l’Église, cette source suprême du droit est le droit divin, et le droit apostolique lui est intimement associé, puisque le Christ a personnellement mandaté les Apôtres et immédiatement saint Pierre.

Et ainsi, dans l’Église romaine, la tradition apostolique du clergé et des laïcs ensemble élisant leur propre évêque relève du droit le plus élevé. Aucune loi papale ne peut donc jamais confier le vote à quelqu’un d’extérieur à cette Église, ni nier entièrement qu’un membre de l’Église romaine soit un électeur.

Or, dans l'interprétation du droit, toute loi reste en vigueur jusqu'à ce que se produise l'une de ces trois choses : soit elle est abrogée par une autorité légitime (dérogation), soit elle est remplacée entièrement par une autre loi promulguée par une autorité légitime (obrogation), soit elle concerne des circonstances qui ne peuvent plus être observées.

Dans le troisième cas, nous avons la loi pontificale sur les élections pontificales, Universi Domini Gregis, du pape Jean-Paul II, car la loi présuppose clairement que les cardinaux veulent et vont entrer en conclave pour élire un pape dans les 20 jours suivant la mort du pape précédent. Et il n'y a aucune disposition dans cette loi qui leur permette de reporter l'élection, sauf en cas de force majeure, c'est-à-dire par pression exercée de l'extérieur (pensons à une occupation militaire du Vatican, ou à leur emprisonnement jusqu'au dernier homme par une puissance hostile).

Ainsi, en interprétant la portée de la loi papale, il est évident pour quiconque comprend les principes du droit, qu'elle ne peut pas lier dans le cas où aucun cardinal ne veut élire un pape ou s'il n'y a pas de cardinaux en âge de le faire ou s'il n'y a pas de cardinaux en vie.

Car dans tous ces cas, si vous étiez assez fous pour insister sur le fait que la loi est toujours en vigueur, vous en arriveriez à la conclusion que la succession apostolique pourrait prendre fin sur le Siège romain avec le consentement exprès et l'intention du pape Jean-Paul II, l'auteur de cette loi !!!

Et ce serait non seulement absurde mais tout à fait malhonnête, pour ne pas dire calomnieux.

Il ne peut donc y avoir d’autre sentence raisonnable que celle selon laquelle, dans de tels cas, la loi pontificale n’est pas obligatoire. C’est pourquoi, dans son introduction, il est dit, au paragraphe 9, que le conclave – dont la loi traite – n’est pas nécessaire pour une élection valide du Pontife romain. Ce qui n’aurait pas besoin d’être dit si c’était l’intention du législateur, le pape Jean-Paul II, que sa loi soit observée dans des circonstances extraordinaires au-delà de celles prévues par la loi elle-même.

Ce qui veut dire que le législateur lui-même n'a pas voulu que les prescriptions de sa loi s'appliquent alors (puisque la condition des cardinaux voulant élire le pape est une présomption essentielle et substantielle de l'intention entière de la loi, et non pas seulement un détail mineur) ; et donc que la bonne interprétation de la loi est, dans de telles circonstances en dehors de l'intention et de la présomption de son rédacteur, d'avoir recours à la source juridique supérieure du droit sur la base de laquelle Jean-Paul II a invoqué la loi ; et cette source juridique supérieure du droit est le droit apostolique de l'Église romaine d'élire son propre évêque en assemblée générale. De plus, puisque cela fait partie de la tradition apostolique, même un pape ne peut pas être tenu pour présumé avoir l'intention d'aliéner ce droit dans des circonstances juridiques extraordinaires en adhérant à une loi spécifique qui ne prévoit pas de dispositions concernant de telles circonstances !

Ainsi, l’argument du Père Faré, qui présuppose ce "jamais" précisément parce que sa position sur l’interprétation de la loi est fondée sur une ignorance totale ou une folie obstinée, est fallacieux. Il n’acceptera aucune autre forme d’élection papale, même s’il fait allusion à la connaître, dans son texte ci-dessus.

Et s'il a lu FromRome.info, ce que je suppose qu'il a fait, alors il en est au courant, car depuis 2019 j'ai examiné cette interprétation juridique dans plusieurs articles (comme ICI, ICI, ICI et ICI), tous publiés avant l'élection du pape François de droit apostolique le 30 janvier 2023. Voir ICI pour plus d'informations.

Prions pour le père Giorgio afin qu'il renonce à son refus obstiné du droit apostolique et à son interprétation sui generis du droit. Car sa position est celle du positivisme juridique, une chose condamnée ICI par le pape Benoît XVI lui-même. Et sa folie conduit en fait à la fin de la papauté pour toujours. Car la loi papale ne donne pas le droit d'élire le pape des mois ou des années après la mort d'un pape légitime.

Le père est diplômé de l’Université pontificale grégorienne, qui est connue pour transmettre à ses étudiants une ignorance totale du latin et du droit canonique. Don Minutella est également diplômé de cette université. Que puis-je dire, sinon que tous deux sont victimes de la formation intellectuelle jésuite : car il est bien mieux et plus prudent de se joindre simplement à l’Initiative Sutri que de déclarer que le pape n'est pas pape, ou qu'il est hérétique, de sa propre autorité, car dans le deuxième cas, on finit par être défroqué et/ou excommunié, mais dans le premier cas, on peut simplement contribuer à guérir l’Église. Et ne devrions-nous pas préférer guérir l’Église plutôt que de commettre un suicide professionnel ?

C'est l'initiative Sutri qui est le meilleur remède pour toute l'Église, pour le pape François, pour les évêques, pour tous les prêtres et les laïcs. Si le clergé n'a pas le courage de s'asseoir et de poser franchement les vraies questions difficiles et d'exiger des réponses, alors il manque moralement à son Seigneur et à son Dieu dans un aspect très fondamental de ce que signifie "faire partie de l'Église" et "être l'Église du Dieu vivant et incarné".

 

 

Avec la censure mondialiste qui augmente de jour en jour, personne ne connaîtra jamais l'article ci-dessus, si vous ne le partagez pas.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents