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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Steve O'Reilly, ex-agent de la CIA, en tentant de dénigrer le #RatzingerCode d'A. Cionci, révèle le génie du Pape Benoît XVI

Publié par dominicanus sur 19 Octobre 2022, 00:58am

Catégories : #Benoit XVI, #Il est vivant !, #Porta fidei, #actualités

 

La critica dell’ex agente segreto Steve O’Reilly al Codice Ratzinger ha in realtà un effetto totalmente opposto
O’Reilly contro il Codice Ratzinger, ma il pro Bergoglio svela il genio di Benedetto XVI

 

Écrit par Andrea Cionci (17/10/2022) - Traduction française autorisée : père Walter Covens

(Traduit en anglais ICI)

 

 

La réfutation inutilement désobligeante de l'ancien agent secret américain Steve O'Reilly du livre "Codice Ratzinger", qui figure désormais parmi les dix essais les plus lus en Italie et qui a récemment été traduit en anglais ICI (pour la première moitié) - (NDT : et bientôt en français), est particulièrement grotesque.

 

Comme la blogueuse Ann Barnhardt, O'Reilly a également qualifié de "gnose" les messages hyper-logiques intelligents du Saint-Père Benoît XVI, les références historiques et bibliques savantes qui démontrent la question canonique objective du Siège empêché : un signe clair que ces écrits dépassent leur compréhension, à tel point qu'ils les assimilent à un langage obscur, magique et impénétrable. ICI

 

Un exemple


Voici donc un exemple d'un tel "message alchimique". Lorsque le pape Benoît écrit dans "Dernières Conversations" qu'"aucun pape n'a démissionné depuis mille ans et même au premier millénaire, c'était une exception", cela n'a rien à voir avec un message kabbalistique. Cela pourrait être considéré, soit comme se rapportant à une renonciation au munus, ce qui serait une erreur historique retentissante de sa part - puisqu'il y avait 10 papes qui ont abdiqué dans les premier et deuxième millénaires - soit comme se rapportant à la renonciation au ministerium (comme c'est en fait le cas) et doit donc être considéré comme une référence à deux papes (Benoît VIII et Grégoire V) qui, au cours du premier millénaire de l'histoire de l'Église (de 33 à 1032) ont été chassés de Rome par les antipapes et ont perdu, eux qussi, l'exercice pratique du pouvoir, mais sont restés papes. Notez ces affaires : les deux sede impedita ante litteram (antécédents à la présente affaire).

 

Et il s'agit d'histoire de l'Église, de logique et de droit canonique, pas d'alchimie, de numérologie ou d'astrologie. Si c'est une gnose pour O'Reilly et qu'il se sent incapable de comprendre, c'est son (gros) problème. En outre, dans les 340 pages du livre, avec des dizaines et des dizaines de questions canoniques et codées longuement illustrées, O'Reilly ne trouve rien de mieux à faire que de contester le terme "pontife souverain" utilisé par le pape Benoît pendant son congé de Castel Gandolfo ICI, mais il apporte involontairement une contribution précieuse.

 

Codice Ratzinger, l'utilisation du terme "souverain pontife".


L'Américain a réussi à dénicher, peut-être dans les malles oubliées des greniers des archives ecclésiastiques, quelques rarissimes cas où "pontefice sommo" était utilisé au lieu du correct Sommo Pontefice, le titre officiel du pape, à tel point que la version du discours publiée par le Vatican en 2013 porte précisément la formulation officielle "Sommo Pontefice" ICI.

 

Voici ce qu'écrit O'Reilly : "Des exemples de 'pontefice sommo' utilisé pour un pape ou une papauté ont été trouvés en divers endroits, comme un pamphlet commémorant une visite papale. Un ouvrage théologique rédigé par un évêque pendant le débat sur l'infaillibilité du pape en 1870, qui utilise à plusieurs reprises "pontefice sommo". Des exemples ont également été trouvés dans l'Acta Apostolicae Sedis (AAS), y compris une traduction officielle d'une encyclique, tout comme il existe d'autres exemples dans l'AAS d'un pape utilisant "pontife souverain" à plus d'une occasion".

 

Mince alors ! Qui sait combien de poussière le pauvre O'Reilly a dû respirer pour dénicher ces usages très rares dans les greniers des archives du Vatican ?

 

Mais le blogueur américain n'a pas compris deux choses : la première est que la postposition de l'adjectif, en plus d'être inhabituelle, produit incontestablement - dans la langue italienne - un changement de sens. Ce n'est probablement pas compris en anglais, mais j'ai donné l'exemple du titre de chevalier "Grand Officier". C'est une chose de dire (en italien) "Je ne serai plus Grand Officier", ce qui signifie perdre un ordre de chevalerie. C'est autre chose de dire "Je ne serai plus un officier grand", ce qui devient une triste prédiction sur l'avenir de sa carrière militaire.

 

Dire "Je ne serai plus un pontife souverain", en italien, signifie exactement "Je ne serai plus le pape au plus haut sommet", (parce qu'il y en aura un autre au-dessus de moi).

 

Le latiniste Prof. Gian Matteo Corrias confirme : "La postposition de l'attribut "sommo" n'est pas neutre, car elle affecte un titre (Sommo Pontefice) qui est fixe, et crée un glissement sémantique : pontife au plus haut degré".

 

Le coup de génie du pape Benoît


La contribution précieuse - autant qu'involontaire - d'O'Reilly consiste toutefois dans le fait qu'il a souligné comment le pape Benoît, pour construire à la perfection cette énième amphibologie, a manifestement pu recourir (grâce à son énorme culture) à un usage très rare et ancien du titre papal, le "pontife souverain" inversé.

 

Ce que O'Reilly n'a pas compris, c'est que Benoît XVI, en utilisant consciemment une expression inversée inhabituelle et rare du titre pontifical, a pu produire l'une de ses parfaites et merveilleuses amphibologies. S'il avait dit "Je ne serai plus le Souverain Pontife", la phrase aurait été sans ambiguïté. Avec "pontife souverain", cependant, cela devient amphibologique. C'est-à-dire que ceux qui veulent comprendre qu'il n'est plus pape peuvent s'en tenir au rare titre inversé dépoussiéré par O'Reilly ; ceux qui "ont des oreilles pour entendre", c'est-à-dire le bon sens normal et l'éducation requise, comprennent parfaitement le changement sémantique qu'entraîne l'inversion, tout à fait cohérent avec le Sede impedita. À chacun de choisir.

 

C'est un trait typique du Ratzinger Code : il reste toujours assez d'ombre pour les incrédules, comme dit Pascal. C'est la même amphibologie utilisée par Benoît XVI lorsqu'il dit : "J'ai validement renoncé à mon ministère". Comme le munus et le ministerium sont tous deux traduits en italien par le même mot "ministero", le bergoglien moyen croira qu'il a renoncé au munus et a donc abdiqué ; le vrai catholique et la personne intellectuellement honnête savent qu'il a plutôt renoncé au ministerium, conformément à la Declaratio (et non pas à la Renuntiatio) ce qui l'envoie in sede impedita.  De même, nous savons que - aujourd'hui - le titre papal officiel est Souverain Pontife, puisque le Vatican l'a inscrit ainsi dans la transcription du discours.

 

Nous remercions donc O'Reilly car, en mettant au jour cet usage ecclésiastique très rare et pléistocène de "pontefice sommo", il nous a montré une fois de plus l'intelligence surhumaine et la profonde culture du pape Ratzinger, qui place toujours les catholiques devant un choix entre "la voie large et la voie étroite" : soit vous vous contentez de la propagande du courant dominant et de l'hypnose bergoglienne, soit vous étudiez le droit canonique et essayez de comprendre ce qu'est le sede impedita. Cela dépend de la valeur que vous accordez à la vérité et à votre âme.   

 

Ce qui reste objectif, c'est que le pape Benoît utilise constamment ces amphibologies : l'ombre et la lumière sont toujours présentes et ce fait n'est pas, et ne pourrait jamais être, accidentel.

 

La deuxième chose que O'Reilly doit comprendre, c'est que le pape Benoît utilise ces amphibologies parfaites pour pouvoir se faire un espace afin de toujours dire la vérité : il ne peut pas parler sans équivoque précisément parce qu'il est emprisonné (aucun prisonnier n'est jamais libre de parler) et qu'il a promis d'être "obéissant et respectueux" envers son geôlier. 

 

Comment, alors, choisir dans lequel des deux camps le pape nous place-t-il ? En fouillant, en étudiant, en remontant aux sources. Surtout, en se basant sur le droit canonique : la vérité objective est qu'en renonçant au ministerium de manière différée et non ratifiée, le Saint-Père a annoncé qu'il est in sede impedita, alors que pour abdiquer, il aurait dû renoncer au munus simultanément et "rite" (c'est-à-dire correctement d'un point de vue formel). Si l'encyclopédie des preuves de mon livre "Le Ratzinger Code" ne suffisait pas, citons le titre du groupe d'étude que viennent de réunir les canonistes de l'Université de Bologne : "Sul papa impedito e il papa emerito" (À propos du pape empêché et du pape émérite). Étrange, hein ? Et si vous avez besoin, encore une fois, d'un peu d'aide du pape Benoît lui-même, allez lire le livre de Jérémie, comme il a recommandé à Mgr Gänswein de dire aux présentateurs de Lumsa que "la réponse est là". Vous lirez : "Jérémie ordonna donc à Baruch : "JE SUIS EMPÊCHÉ et je ne peux pas entrer dans le temple du Seigneur" ICI.

 

Mais O'Relly rétorque que Benoît "ne s'est pas référé à un verset spécifique". Nous lui disons donc : "C'est bon, Steve, tu as raison".

 

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