Andrea Cionci s'entretient avec le professeur Sanchez
Traduction française autorisée : père Walter Covens
suivie de la traduction anglaise par Fr. Alexis Bugnolo
19 juillet 2021
Le 29 juin, précisément le jour du 70e anniversaire de sacerdoce de Joseph Ratzinger, qui est aussi l'anniversaire des saints Pierre et Paul, nous avons reçu la réponse du professeur Antonio José Sánchez Sáez, professeur de droit à l'université de Séville (fondée en 1505).
Après la démolition drastique par Bergoglio de Summorum Pontificum - l'acte le plus important du pontificat de Benoît XVI par lequel il a (consciencieusement) libéralisé la messe en latin - la messe par excellence, dotée de "garanties absolues de catholicité" - le moment est venu de proposer cette interview sur un sujet que - notez-le bien - tous les médias ont tendance à éviter comme la peste. Inexplicablement, c'est aussi le cas d'une grande partie du monde traditionaliste-conservateur, qui se berce probablement d'illusions en pensant pouvoir conclure des accords pour l'après-Bergoglio, en ignorant l'inévitable épée de Damoclès d'une succession antipapale naturelle, en cas de renonciation invalide de Ratzinger.
Pourtant, dans un pays civilisé, les gens parlent, discutent, même amèrement, mais ils se confrontent : un dialogue, des ponts, pas de murs. Il serait souhaitable que quelqu'un réussisse à démolir cette reconstruction complète de la nôtre, mais jusqu'à présent, personne n'a réussi (ou même essayé) : ICI
Avec 80 publications, plusieurs séjours de recherche aux universités de Harvard, Bologne, Florence, Francfort, Sorbonne et 5 prix académiques, le professeur Sànchez écrit depuis des années sur le site catholique "comovaradealmendro.es". À l'heure actuelle, il est le professeur d'université dont le curriculum fait le plus autorité et qui a eu le courage de "faire face".
D. Professeur, depuis quelque temps, vous dites que vous suivez notre enquête sur la renonciation de Benoît XVI...
R. "Pendant de nombreuses années, ceux qui pensaient que le seul pape régnant était Benoît XVI ont été seuls, incompris par l'Église. Il est réconfortant de voir comment un grand journal italien a choisi d'aborder cette question, qui n'est pas seulement fondamentale pour les catholiques.
D. Aucun autre média n'en parle, alors que ce devrait être l'affaire journalistique du millénaire...
R. "La grande majorité pense que le cardinal Bergoglio est un mauvais pape, mais fondamentalement le pape. Ils critiquent ses délires, mais ils le considèrent comme un père. Et cela le renforce d'autant plus. D'autres sont simplement des catholiques mondains, heureux de ses innovations. Enfin, d'autres soupçonnent que François est un imposteur, mais ils n'osent pas en parler en public."
D. Sur votre site web, vous affirmez que la franc-maçonnerie ecclésiastique a placé de force Bergoglio sur le trône de Pierre. Quelles sont les preuves ?
R. "De l'appréciation des loges internationales, à l'inclusion d'éléments maçonniques dans la liturgie et la dévotion, en passant par la rhétorique sur la fraternité universelle.... Il suffit de dire, pour l'instant, que le père Malachi Martin, un conseiller jésuite très érudit du cardinal Bea, qui a lu l'intégralité du troisième secret de Fatima (y compris les paroles de la Vierge non encore révélées), a écrit un livre intitulé "Windswept House" où il explique le plan de la franc-maçonnerie ecclésiastique : forcer le pape à démissionner afin d'imposer un faux pape qui, exploitant l'obéissance du clergé et des fidèles, conduira l'Église à la grande apostasie prophétisée par saint Paul. Ce que Malachi Martin ne savait pas, c'est que Benoît XVI était préparé depuis un certain temps et qu'il n'a pas démissionné validement, en restant pape : un jeu de maître".
D. Pour quelles raisons principales sa démission serait-elle invalide ?
R. "J'ai été surpris, lorsque j'ai lu calmement sa Declaratio de renonciation en latin : le pape Benoît n'a pas renoncé au munus, comme le prévoit le canon 332.2 du Code de droit canonique, mais au ministerium. C'est comme si un professeur démissionnait de l'enseignement sans quitter sa chaire, restant maître de conférences à l'université. De plus, Benoît XVI nous a donné un autre indice en devenant "pape émérite", un titre canoniquement impossible puisque pour être émérite il faut avoir cessé d'exercer ses fonctions pour raison d'âge ou par démission acceptée... et aucune de ces deux conditions n'est remplie dans la démission d'un pape (canon 185)".
D. Vous croyez qu'il l'a fait exprès ? Peut-être, comme le suggère le célèbre philosophe Giorgio Agamben, pour "renforcer la papauté" ?
R. "J'ai lu le livre d'Agamben "Le mystère du mal". Benoît XVI et la fin des temps". Je suis d'accord pour dire que Benoît XVI agit actuellement comme un "katejon", une "puissance qui freine" la révélation de l'Antéchrist (Massimo Cacciari en a également parlé). Nous savons que Benoît XVI connaît parfaitement les messages mariaux de Fatima, Garabandal, Akita. Il a délibérément agi de la sorte, sachant que les loups viendraient le chercher (car ils l'avaient déjà fait contre Jean-Paul II). Il a donc fait semblant de démissionner, mais sans le faire, en restant pape".
D. Comment les canonistes bergogliens contre-argumentent-ils ?
R. "En gros, ils disent que même si la renonciation était erronée, elle est validée par l'acceptation unanime et pacifique de François par l'Église ("Universalis Ecclesiae Adhaesio"). Il s'agit d'une erreur tragique, car cette doctrine n'a jamais été destinée à sauver, à palier ou à considérer comme remplie la condition sans laquelle une procédure ne pourrait jamais être engagée. Dans le cas d'une élection papale, le siège doit être vacant : le pape régnant doit être mort ou avoir valablement abdiqué. En vertu du canon 126 (doctrine de l'erreur substantielle), la renonciation de Benoît XVI était nulle et non avenue, le siège n'était pas vacant et il est impossible de remédier à cette erreur substantielle a posteriori. Peu importe que la grande majorité de l'Église croie que le pape est François : même les Juifs préféraient Barabbas à Jésus, mais ils avaient tort".
D. Dans le livre d'entretiens "Dernières Conversations", Ratzinger déclare qu'il a démissionné comme les papes qui, dans l'histoire, n'ont pas abdiqué. ICI S'il est toujours le pape, qui est Bergoglio ?
R. "Au moins un ANTI-PAPE. Beaucoup pensent qu'il est aussi le faux prophète de l'Apocalypse".
D. Beaucoup pensent qu'après François, un nouveau conclave remettra les choses en ordre. C'est vrai ?
R. "Absolument pas. Un conclave de 80 cardinaux nommés par un antipape ne peut qu'élire un autre antipape. Toute la ligne de succession de Bergoglio est anti-papale. Il n'y aura plus de restauration ecclésiale, mais une descente vers la grande apostasie de l'Église catholique visible, qui persécutera le fidèle 'petit reste', la véritable Église".
D. Au fait, la chaîne de Don Minutella, le prêtre le plus suivi en Italie et fidèle à Benoît, a été fermée par Youtube ou piratée... ICI.
R. "Exactement. Ils ont besoin de faire taire la dissidence et ils utilisent la complicité des réseaux sociaux.
D. Les catholiques qui sont scandalisés par les "réformes" de Bergoglio et qui évitent de se demander s'il est le vrai pape... esquivent-ils la "magna quaestio" ?
R. "Oui. Malheureusement, dans cette ligne de pensée, il y a des princes de l'Eglise comme les cardinaux Sarah et Müller, l'archevêque Viganó, etc. qui embrouillent beaucoup de monde."
D. Dans une récente interview, François a recommandé de ne pas gaspiller la crise, mais de l'utiliser pour établir un "nouvel ordre mondial". Se préoccupe-t-on également des laïcs ?
R. "Évidemment : ce projet concerne tout le monde. En particulier, pendant des décennies, l'ONU a encouragé ce que les catholiques considèrent comme des "péchés qui crient vers le ciel", tels que l'avortement, l'euthanasie ou l'idéologie du genre. Jean-Paul II et Benoît XVI l'avaient déjà dénoncé. Et maintenant Bergoglio est parfaitement uni au Nouvel Ordre Mondial, athée, anti-chrétien et exigeant l'obéissance à l'ONU".
D. Pourquoi les évêques et les cardinaux n'abordent-ils pas cette question ? C'est une énorme responsabilité historique et spirituelle...
R. "Les architectes du nouvel ordre mondial dominent désormais le monde et l'Église. Les cardinaux et les évêques informés craignent de provoquer un schisme s'ils parlent ouvertement. Mais il est absurde de penser que le Christ puisse vouloir l'unité dans le mensonge, c'est pourquoi, dans l'histoire, les hérétiques ont quitté l'Église, la purifiant. Maintenant, le schisme sera inversé : ce seront ceux qui professent la vérité catholique qui seront expulsés de l'Église".
Nous avons déjà évoqué cette éventualité avec la métaphore du "coucou" ICI Pour l'instant, la question continue d'être balayée sous le tapis, de manière très curieuse. Il y a une énorme difficulté à faire en sorte que l'esprit local essaie de changer de point de vue, nous devrons probablement attendre le prochain arrêt du train moderniste, lorsque la messe du nouveau rite, déjà altérée, subira les prochains changements, de manière prévisible, en vue d'éliminer le dogme de la Transsubstantiation comme l'explique l'historien Massimo Viglione ICI.
Lorsque l'intercommunion avec les protestants ou même une conférence internationale interreligieuse, ou quelque chose de similaire, arrivera pour créer la religion du Nouvel Ordre Mondial, alors peut-être, la plus évidente des explications possibles commencera à être considérée.
ENGLISH VERSION
On June 29, precisely on the day of the 70th anniversary of the priesthood of Joseph Ratzinger, which is also the anniversary of Saints Peter and Paul, we received the answers of prof. Antonio José Sánchez Sáez , Professor of Law at the University of Seville (founded in 1505).
After Bergoglio's drastic demolition of Summorum Pontificum - the most important act of Pope Benedict XVI's pontificate which liberalized (dutifully) the Latin Mass - the mass par excellence, endowed with "absolute guarantees of catholicity" - is The time has come to propose this interview on a subject that - take note - all the media tend to avoid like the plague. Inexplicably, so too does a large part of the traditional-conservative world, which probably deludes itself into being able to combine agreements for the post-Bergoglio while ignoring the inevitable sword of Damocles of a natural anti-papal succession, in the case of Ratzinger's invalid renunciation.
Yet, in a civilized country, there is talk, discussion, even harshly, but one confronts each other : dialogue, bridges, not walls. It would be desirable that someone could demolish this complete reconstruction of ours, but so far no one has succeeded, (and not even try): HERE
With 80 publications, various research stays at the Universities of Harvard, Bologna, Florence, Frankfurt, Sorbonne and 5 academic awards, Professor Sànchez has been writing for years on the Catholic website comovaradealmendro.es ". Currently, he is the university with the most authoritative curriculum. to have had the courage to "put his face to it".
Professor, you have been saying for some time that you are following our investigation into the resignation of Benedict XVI ...
R . "For many years, those who thought that the only reigning pope was Benedict XVI were alone, misunderstood by the Church. It is comforting to see how an important Italian newspaper has chosen to discuss this issue, which is fundamental not only for Catholics.
No other news organization talks about it, yet it should be the journalistic case of the millennium ...
R . "The overwhelming majority think that card. Bergoglio is a bad pope, but ultimately the pope. They criticize his delusions, but consider him a father. And this strengthens it more. Others are simply worldly Catholics, happy with his innovations. Finally, others suspect that Francis is an impostor, but they don't dare to talk about it in public".
From your website, you claim that ecclesiastical Freemasonry forcibly placed Bergoglio on the throne of Peter. What evidence?
R . "From the appreciation of the international lodges, to the inclusion of Masonic elements in the liturgy and devotion, to the rhetoric on the Universal Brotherhood ... Suffice it to say, for now, that Father Malachi Martin, a highly cultivated Jesuit advisor to Card. Bea, who read the entire Third Secret of Fatima (including the words of Our Lady not yet revealed), wrote a book called "Windswept House" where she explained the plan of ecclesiastical Freemasonry: to force the pope to resign to impose a false pope who, exploiting the obedience of the clergy and the faithful, it will lead the Church to the great apostasy prophesied by St. Paul. What Malachi Martin did not know is that Benedict XVI had been prepared for some time and did not resign validly, remaining pope: a master's game".
For what main reasons would your waiver be invalid?
R. "I was surprised when I calmly read your Declaratio di Renouncement in Latin: Pope Benedict did not renounce the munus, as required by canon 332.2 of the Code of Canon Law, but the ministerium. As if a professor resigned from teaching without leaving his chair, remaining a professor at the University. Furthermore, Benedict XVI has given us another clue by becoming "pope emeritus", a canonically impossible title since to be emeritus it is necessary to have ceased from office by age or by accepted resignation ... and neither of these conditions is met in resignation. of a pope (can. 185)".
Do you think he did it on purpose? Perhaps, how does the well-known philosopher Giorgio Agamben ventilate to "strengthen the papacy"?
R. "I have read Agamben's book "The mystery of evil. Benedict XVI and the end of time". I agree that Benedict XVI currently acts as a "katejon", a "power that holds back" the revelation of the Antichrist (Massimo Cacciari also spoke of this). We know that Benedict XVI is perfectly familiar with the Marian messages of Fatima, Garabandal, Akita. He deliberately acted in this way, knowing that the wolves would come for him (because they had already done so against John Paul II). So he pretended to resign, but without doing so, remaining pope".
How do the Bergoglian canonists counter-argue?
R. "Basically they say that even if the renunciation was wrong, it is validated by the unanimous and peaceful acceptance of Francis by the Church (" Universalis Ecclesiae Adhaesio "). A tragic mistake, because this doctrine was never intended to save, heal or consider satisfied the condition without which a proceeding could never be initiated. In the case of papal election, the see must be vacant: the reigning pope must have died or must have validly abdicated. For can. 126 (doctrine of substantial error) Benedict's resignation was void, the seat was not vacant and it is impossible to remedy this substantial error a posteriori. It does not matter that the overwhelming majority of the Church believes that the Pope is Francis: even the Jews preferred Barabbas to Jesus,but they were wrong".
In the interview book "Latest Conversations" Ratzinger says he resigned like the popes who, in history, have not abdicated. WHO If he is still the pope, who is Bergoglio?
R . "At least one ANTIPAPA. Moreover, many believe that he is the False prophet of the Apocalypse".
Many think that after Francis a new conclave can put things right. Is that so?
R. "Absolutely not. A conclave with 80 cardinals appointed by an antipope can elect only one other antipope. Bergoglio's entire succession line is anti-papal. There will no longer be an ecclesial restoration, but a descent towards the great apostasy of the visible Catholic Church, which will persecute the faithful "little remnant", the true Church ".
By the way, Don Minutella's channel, the most followed priest in Italy and loyal to Benedict, has been closed by Youtube or hacked ... HERE
R. "Exactly. They need to silence dissent and make use of the complicity of social networks ".
The Catholics who are scandalized by Bergoglio's "reforms" and avoid asking themselves if he is the real pope ... do they evade the "magna quaestio"?
R. "Yes. Unfortunately, on this line of thought there are principles of the Church such as card. Sarah and Müller, Archbishop Viganó, etc. that confuse many people".
In a recent interview Brother Francis recommended not to waste the crisis, but to use it to establish a "new world order". Should we also worry about the laity?
R . "Obviously: this project concerns everyone. In particular, the UN for decades has been promoting what Catholics think are "sins that cry to Heaven" such as abortion, euthanasia or gender ideology. John Paul II and Benedict XVI already denounced it. And now Bergoglio is perfectly united with the New World Order, atheist, anti-Christian and asks for obedience to the UN ".
Why don't bishops and cardinals address this issue? It is an enormous historical and spiritual responsibility...
R. "The architects of the New World Order now dominate the world and the Church. Informed cardinals and bishops fear causing a schism if they speak out. But it is absurd to think that Christ can want unity in lies, for this reason, in history, the heretics have left the Church, purifying it. Now the schism will reverse: it will be those who profess the Catholic Truth who will be expelled from the Church".
Cionci: We had already mentioned this possibility with the metaphor of the "cuckoo" HERE For now the question continues to be swept under the rug, in a really curious way. There is an enormous difficulty in making a local mind trying to change point of view.Probably we will have to wait for the next stop of the modernist train, when also the Mass of the new rite, already tampered with, will undergo the next changes, predictably, with a view to eliminate the dogma of Transubstantiation as the historian Massimo Viglione explains HERE
When intercommunion with Protestants or even an international interfaith conference or something similar arrives to create the religion of the New World Order, then perhaps the most obvious of possible explanations will begin to be considered.