Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile du dimanche 8 mai, troisième dimanche de Pâques. Évangile selon saint Luc, chapitre 24, versets 13 à 35.
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Ce troisième dimanche de la Résurrection nous relate le récit de la rencontre de Jésus avec les disciples d’Emmaüs et cette visitation retentit en nos cœurs car nous pouvons nous identifier
constamment avec Cléophas et son compagnon.
Voilà ces deux disciples, déçus, choqués et désespérés des événements qui ont marqué la fin de Jésus. Et pour manifester leur perte d’espérance, ils quittent Jérusalem et s’éloignent,
complétement désabusés de la vie. Chacun de nous a pu se trouver dans un tel isolement face aux autres, au monde et même à la vie.
Et voilà qu’un inconnu les rejoint et les interroge sur leur détresse. Ils lui relatent alors les événements de ce Jésus, qu’ils ne considèrent désormais que comme un prophète alors qu’ils
espéraient trouver en lui le Messie, le libérateur d’Israël. Et le témoignage de quelques femmes n’a pas suffi à supprimer leur découragement total. Et l’inconnu s’appuie sur ce qu’ils
connaissent, l’Écriture, pour déployer à leurs yeux et à leur intelligence la vérité des faits que celle-ci annonçait.
Ainsi, il ne s’agit pas d’un prophète, mais du Messie lui-même, et c’est sa mort et sa résurrection que les trois parties de l’Écriture, la Loi, les Prophètes et les autres livres (appelés par
les juifs les Écritures) indiquaient de manière concentrique. Tout ce qui est raconté prophétiquement indique que souffrance et mort ne sont pas le dernier mot de Dieu sur l’homme, mais que
l’homme archétypique et définitif, le Messie, mènera dans sa personne, tous les images humaines à la vérité définitive.
Les disciples comprennent alors qu’ils se sont trompés et que la clef de toutes les Écritures est bien ce Jésus dont leur parle l’inconnu. « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous tandis
qu’ils nous faisaient comprendre les écritures ? ». Alors ils s’efforcent de le retenir tant leur compréhension de la foi pascale a été illuminée en eux.
Et voici que l’inconnu prend le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donne. « Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leur regard ».
Ce deuxième moment, celui de l’eucharistie, parachève en eux la certitude que Jésus est ressuscité et qu’il se tenait là au milieu d’eux. Et ils ne peuvent atteindre cet achèvement de leur foi
au travers de l’eucharistie que parce qu’ils ont été éclairés par l’Écriture.
Nous ne pouvons séparer l’Écriture de l’Eucharistie, elles sont toutes deux indissociables, consubstantielles à la foi dans le Christ ressuscité.
Ce récit magnifique nous aide à re-étalonner notre foi : Jésus, comme les disciples, nous rejoint toujours quelque soient les événements de notre vie ; Pratiquer et scruter les Écritures
offrent au Christ la joie de nous illuminer de la vérité de ce qu’il est : le sens et le salut de notre vie et du monde ; La fréquentation de l’Eucharistie nous le fait « voir et toucher »,
comme les disciples d’Emmaüs, et achève en nous le don de sa vie pour l’éternité.
« Éveille-toi, ô toi qui dors, le jour a brillé, d’entre les morts relève-toi, sois illuminé, Alléluia ! »