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Publié par dominicanus

Notre Dieu est-il le dieu des morts ou le Dieu des vivants?

Notre Dieu est-il le dieu des morts ou le Dieu des vivants?

Les Sadducéens étaient, politiquement parlant, la classe dirigeante en Israël. Dans le domaine religieux, ils étaient beaucoup moins stricts que les Pharisiens. Ils collaboraient aussi avec les autorités romaines, qui en avaient fait des gens riches et très influents. Victimes de "l'ouverture au monde", leurs contacts fréquents avec la société romaine (païenne) avait fini par contaminer leur foi, affectant leur représentation de Dieu. C’est ainsi qu’ils ne croyaient pas à la résurrection. Ils se représentaient le ciel d’une manière trop humaine. Ils prêtaient à Dieu des restrictions humaines. Or, le ciel est une réalité d’un tout autre ordre que la terre. Dieu, lui, est infiniment plus sage, plus puissant, plus créateur que l’homme le plus génial qui soit. C’est ce que Jésus nous rappelle.

 

Il indique que Dieu est transcendant, et que, donc, les limites humaines de temps et d’espace ne s’appliquent pas à lui. Il indique que quand nous irons au ciel, nous aurons part à cette transcendance plus pleinement que tant que nous sommes sur cette terre.

 

Nous ressemblons aux Sadducéens. Le monde dans lequel nous vivons est marqué de plus en plus par des influences non chrétiennes qui risquent de contaminer notre foi (Pas besoin d'aller chercher loin pour trouver des exemples. Remarquez comment les festivités d'Halloween contamine la Solennité de Tous les Saints). C’est pour cette raison que nombre de catholiques sont devenus ces dernières années des catholiques "de bistrot". Nous admettons les enseignements de l’Eglise qui s’accordent avec la mentalité de notre époque, comme, par exemple, l’importance de se mettre au service des pauvres et d'accueillir les immigrants. Mais nous avons beaucoup plus de peine à accepter les enseignements qui sont à contre-courant de cette mentalité, notamment ceux qui concernent le domaine de la morale sexuelle, le célibat des prêtres, etc.. Quand nous faisons un tri dans ces enseignements, nous commettons la même erreur que les Sadducéens : nous ne permettons pas à Dieu d’être Dieu. Nous le rabaissons à notre niveau. Ce faisant, nous passons à côté des choses plus grandes que Dieu veut nous donner, les seules qui puissent assouvir les désirs les plus intimes de notre cœur.

 

 

 

Vous avez peut-être déjà eu l’occasion d’entendre cette histoire. Un groupe de chrétiens marchent ensemble, dans la même direction dans un paysage austère, en route vers le ciel. Ils portent tous une lourde croix en bois, comme celle que portait Jésus. Tous sont courbés sous le poids du fardeau qu’ils portent. Ça n’a pas l’air d’être très confortable… Voilà que l’un d’eux s’arrête, dépose sa croix et fait à Dieu cette prière : "Seigneur, je veux te suivre, mais cette croix est vraiment trop lourde. Je t’en prie, allège-là." N’entendant aucune réponse, il prend une scie et raccourcit sa croix d’une trentaine de centimètres. Puis il reprend la route avec sa croix allégée. Mais il la trouve encore trop inconfortable. Il s’arrête de nouveau pour faire une prière : "Seigneur, tu sais que je t’aime, mais je ne suis pas assez fort pour porter cette croix. Elle est vraiment trop lourde !" De nouveau, il prend sa scie et enlève encore soixante centimètres. Puis, tout content, il reprend son chemin. Soudain, il arrive au bord d’un ravin. Un profond abîme sépare les deux côtés du ravin, et il ne sait pas comment faire pour continuer la route qui conduit au ciel. Alors il regarde comment font les autres, et il voit qu’ils mettent leur croix au-dessus du précipice pour s’en servir comme d’un pont pour arriver de l’autre côté. Voulant les imiter il couche sa croix, mais il s’aperçoit avec horreur que celle-ci n’est pas assez longue. Il manque quatre-vingt-dix centimètres. En faisant une croix à sa mesure, il s’était coupé de Dieu, exactement comme les Sadducéens.

 

Une des raisons pour lesquelles beaucoup de nos frères et sœurs catholiques ne sont pas avec nous à la messe aujourd’hui, est qu’ils sont tombés dans le piège de Sadducéens. Ils se sont fabriqué un dieu à leur mesure. Par conséquent, ils sont satisfaits de leur relation avec Dieu, tant qu’ils ne sont pas des assassins ou des terroristes. Ils se contentent de choisir au buffet des enseignements de l’Eglise catholique ceux qui leur plaisent, un petit morceau de sagesse par ici, une petite gorgée par là, mais sans jamais s’engager envers le Christ. Ils ont complètement oublié qu’ils s’insèrent dans une perspective beaucoup plus large, et que Dieu veut leur donner tellement plus : la vie éternelle.

 

Comment pouvons-nous les aider ? Premièrement, nous devrions prier pour eux. Le fait que, dans cette église, il y a trois fois plus de monde pour la Toussaint ou pour Noël que maintenant, cela devrait nous interpeller, car cela veut dire que ces frères et ces sœurs qui sont là à Noël, mais pas les autres dimanches se sont laissé séduire par un monde anti-chrétien, et qu’ils ont mis leur amitié avec Jésus à la seconde place. Nous devrions tous prier pour que Dieu les ramène à la maison.

 

Deuxièmement, nous devons nous efforcer de comprendre toujours mieux les enseignements de l’Eglise, surtout ceux que le monde rejette. Mieux nous les comprendrons, et mieux nous serons capables d’aider les autres à les comprendre pour les aider à sortir de leur torpeur sadducéenne.

 

Enfin, nous pouvons les inviter. Les inviter à la messe et ... à la confession ! Le début de l’Avent, dans tout juste quelques semaines, serait une occasion favorable, ou la fête patronale de notre paroisse, par exemple. Qui pourra dire le nombre de gens qui arrêteront de se faire un dieu à leur image pour peu que nous les aidions à prendre la pleine mesure de sa sagesse et de son amour ? Aujourd’hui, promettons donc à Dieu de tenter l’expérience.

"Seigneur, je veux te suivre, mais cette croix est vraiment trop lourde. Je t’en prie, allège-là."
"Seigneur, je veux te suivre, mais cette croix est vraiment trop lourde. Je t’en prie, allège-là."

"Seigneur, je veux te suivre, mais cette croix est vraiment trop lourde. Je t’en prie, allège-là."

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