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Publié par dominicanus

 

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Aujourd’hui, Jésus clarifie deux choses pour nous. D’abord, il ne veut pas qu’en le suivant, nous nous fassions des illusions. La voie dans laquelle il nous engage n’est pas une voie de facilité. Nous sommes pécheurs, et même avec sa grâce, il est dur de nous relever de nos chutes. Un esprit de sacrifice est nécessaire, et il faudra souffrir :

 

« Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple. »

 

Voilà l’enseignement évident de ce passage de l’Evangile. Impossible de l’oublier.

 

Mais il y a aussi une autre leçon qui mérite notre attention tout autant. Jésus enseigne que pour le suivre, il faut plus que des sentiments et une vague inspiration. Nous devons nous servir de notre intelligence, mettre notre créativité et notre intelligence au service de cette aventure qui consiste à suivre le Christ. C’est ce qui ressort clairement des exemples donnés par Jésus.

 

Le constructeur de la tour et le roi guerrier devaient filtrer leur enthousiasme avec la raison objective. Les chrétiens doivent faire de même. L’emballement des sentiments après une retraite, un pèlerinage ou encore le coup de foudre d’une rencontre mystique avec le Seigneur, c’est comme la floraison d’un arbre fruitier. Cette floraison survient de manière soudaine et remplit nos âmes d’un parfum très doux. Mais ensuite vient un été qui se prolonge, et nous avons besoin de persévérance et de patience pour que le fruit se forme et arrive à maturité selon les lois objectives de la vie spirituelle et apostolique.

 

L’amour, même l’amour durable qui est la marque de l’amitié avec le Christ, est un fruit dont l’éclosion s’accompagne fréquemment d’émotions intenses. Mais ce fruit n’arrive à maturité qu’en passant par la chaleur et la souffrance, qui ne peuvent être supportés qu’avec l’aide de la raison et de la conviction, qui sont plus profondes que des sensations éphémères.

 

Suivre le Christ est bien plus que suivre un caprice ; c’est un projet à long terme qui demande l’engagement de tout notre être.

 

Il est très étonnant que beaucoup d’entre nous acceptent le fait que le succès dans les autres projets de vie exige beaucoup de travail, alors que l’on pense qu’être un chrétien fidèle devrait aller sans efforts.

 

George Lucas, le créateur de la saga cinématographique Star Wars, a décrit le travail que lui a demandé le scénario de Star Wars :

 

“J’ai grandi dans une famille de la classe moyenne dans une ville du Midwest américain avec la conception du travail correspondant. Je suis assis à mon bureau pendant huit heures par jour, quoi qu’il arrive, même si je n’écris rien. C’est un mode de vie assez terrible, mais voilà ce que je fais : je suis assis et je le fais. Je ne peux pas me lever de ma chaise avant cinq heures, cinq heures et demie du soir, quand c’est l’heure des nouvelles… C’est la seule manière pour se forcer à écrire. Je travaille au crayon et du papier ligné. Au mur il y a un calendrier. Mardi je dois être à la page 25, mercredi à la page 30, etc. Et tous les jours je fais une croix pour marquer que j’ai écrit ces cinq pages. Si je terminais mes cinq pages en avance, je m’arrêterais. Mais cela n’arrive jamais. A quatre heures de l’après-midi je n’ai qu’une page, et durant l’heure qui suit, j’écris habituellement le reste."

 

Quand Jésus disait à ses disciples qu’ils doivent être comme un roi qui veut partir à la guerre, ou à un bâtisseur qui veut construire un palais, voilà ce qu’il veut dire. Nous devons nous décider à prendre notre vie chrétienne suffisamment au sérieux pour y travailler avec l’engagement de tout notre être.

 

Y a-t-il une solution pratique pour rendre notre vie spirituelle plus stable et plus robuste ? Nous pouvons faire beaucoup de choses, mais il n’y a pas de raccourcis. Rocky (Robert Balboa, joué par Sylvester Stallone), un bon à rien, a pu devenir un boxeur champion du monde en quelques heures, mais la vie réelle demande un effort plus soutenu que la vie au cinéma.

 

Une chose assez simple que nous pourrions faire pour arriver à une plus grande maturité spirituelle, c’est de persévérer dans nos résolutions. Il nous est tous arrivé de prendre l’une ou l’autre résolution. Par exemple, le jour du Nouvel An ou à la fin d’une retraite, nous avons décidé de prier le chapelet tous les jours. Peut-être qu’à l’occasion d’un échec, nous avons promis à Dieu de ne plus nous y laisser prendre. Mais ensuite, le train-train de la vie, les distractions ou tout simplement une tendance à la paresse ont fait que, peu à peu, notre enthousiasme s’est refroidi et notre engagement évanoui.

 

Il n’est pas trop tard pour recommencer. En fait, c’est probablement une très bonne idée de recommencer. C’est une façon de se démarquer de la spiritualité des feuilletons télévisés. C’est aussi une manière de dire à Jésus que nous sommes reconnaissants pour tout ce qu’il a fait pour nous dans notre vie, et de l’assurer que nous avons le désir qu’il fasse davantage.

 

Si vous n’arrivez pas à vous souvenir d’une résolution prise dans le passé, vous pourriez commencer par renouveler votre confiance dans l’amour du Christ par la dévotion des premiers vendredis du mois. Cette dévotion a été suggérée à sainte Marguerite-Marie Alacoque par le Seigneur lui-même. Elle consiste à recevoir la Sainte Communion dans un esprit de reconnaissance durant neuf premiers vendredis du mois consécutifs. C’est seulement un petit effort, mais un effort substantiel, et un moyen sûr pour dépasser les vagues sentiments, qui ne durent généralement pas pendant neuf mois de suite.

Ou bien, vous pourrez vous attacher, par exemple, à faire la communion réparatrice des premiers samedi du mois.

Les demandes de Notre-Dame

C’est au cours de l’apparition du 13 juillet 1917 que Notre-Dame parla pour la première fois des premiers samedis du mois en révélant aux petits voyants : « Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. » 


Notons que la Sainte Vierge parle des premiers samedis du mois de façon générale, sans en préciser le nombre. Ce n’est que le 10 décembre 1925 à Pontevedra qu’elle le fera. Voici les paroles de Notre-Dame que sœur Lucie entendit ce jour-là (tirées d’une lettre à son confesseur, le père Aparicio) : 

 

Vois, ma fille, mon Cœur entouré des épines que les hommes m’enfoncent à chaque instant, par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui,
- pendant cinq mois, le premier samedi,
- se confesseront,
- recevront la sainte Communion,
- réciteront un chapelet
- et me tiendront compagnie pendant quinze minutes, en méditant sur les quinze mystères du Rosaire
- en esprit de réparation,
je promets de les assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme.

 

Les assouplissements de l’Enfant-Jésus

Deux mois plus tard, le 15 février 1926, l’Enfant Jésus apparut à sœur Lucie et assouplit les conditions posées par Notre-Dame. Voici un extrait du dialogue qui s’établit entre eux (tiré d’une lettre à Mgr Pereira Lopès, un de ces anciens confesseurs) :

 

— Mon confesseur disait dans sa lettre que cette dévotion ne faisait pas défaut dans le monde, parce qu’il y avait déjà beaucoup d’âmes qui Vous recevaient chaque premier samedi, en l’honneur de Notre-Dame et des quinze mystères du Rosaire.
— C’est vrai ma fille, que beaucoup d’âmes commencent, mais peu vont jusqu’au bout et celles qui persévèrent, le font pour recevoir les grâces qui y sont promises. Les âmes qui font les cinq premiers samedis avec ferveur et dans le but de faire réparation au Cœur de ta Mère du Ciel me plaisent davantage que celles qui en font quinze, tièdes et indifférents.
— Mon Jésus ! Bien des âmes ont de la difficulté à se confesser le samedi. Si vous permettiez que la confession dans les huit jours soit valide ?
— Oui. Elle peut être faite même au-delà, pourvu que les âmes soient en état de grâce le premier samedi lorsqu’elles me recevront, et que, dans cette confession antérieure, elles aient l’intention de faire ainsi réparation au Sacré-Cœur de Marie.
— Mon Jésus ! Et celles qui oublieront de formuler cette intention ?
— Elles pourront la formuler à la confession suivante, profitant de la première occasion qu’elles auront pour se confesser.

 

Les précisions de Notre-Seigneur

Quatre ans plus tard, le père Gonçalvès, qui avait remplacé le père Aparicio comme confesseur, demanda à sœur Lucie de répondre par écrit à cinq questions sur la dévotion des premiers samedis du mois. Voici ses réponses (extrait de la lettre envoyée au père Gonzalès) :

1. Quand ? Le 10 décembre 1925.
Comment ? Par une apparition de Notre-Seigneur et de la Très Sainte Vierge qui me montra son Cœur Immaculé entouré d’épines et demandant réparation.
Où ? À Pontevedra (Passage Isabelle II). La première apparition (eut lieu) dans ma chambre, la seconde près du portail du jardin où je travaillais.

2. Les conditions requises ?
Durant cinq mois, le premier samedi, recevoir la Sainte Communion, dire le chapelet, tenir compagnie quinze minutes à Notre-Dame en méditant les mystères du Rosaire, et se confesser avec la même intention. La confession peut se faire un autre jour, pourvu qu’on soit en état de grâce en recevant la Sainte Communion.

3. Avantages ou promesses.
« Aux âmes qui chercheront à me faire réparation de cette manière (dit Notre-Dame), je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires au salut ».

4. Pourquoi cinq samedis et non neuf, ou sept en l’honneur des douleurs de Notre-Dame ?
Me trouvant dans la chapelle avec Notre-Seigneur une partie de la nuit du 29 au 30 de ce mois de mai 1930, et parlant à Notre-Seigneur des questions quatre et cinq, je me sentis soudain possédée plus intimement par la divine présence et, si je ne me trompe, voici ce qui m’a été révélé :
« Ma fille, le motif en est simple. Il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur Immaculé de Marie :
1) les blasphèmes contre l’Immaculée Conception,
2) les blasphèmes contre sa virginité,
3) les blasphèmes contre sa maternité divine, en refusant en même temps de la reconnaître comme Mère des hommes,
4) les blasphèmes de ceux qui cherchent publiquement à mettre dans le cœur des enfants l’indifférence ou le mépris, ou même la haine à l’égard de cette Mère Immaculée,
5) les offenses de ceux qui l’outragent directement dans ses saintes images.
Voilà, ma fille, le motif pour lequel le Cœur Immaculé de Marie m’a inspiré de demander cette petite réparation, et, en considération de celle-ci, d’émouvoir ma miséricorde pour pardonner aux âmes qui ont eu le malheur de l’offenser. Quant à toi, cherche sans cesse, par tes prières et tes sacrifices, à émouvoir ma miséricorde à l’égard de ces pauvres âmes ».

5. Ceux qui ne pourront accomplir les conditions le samedi, ne peuvent-ils y satisfaire le dimanche ?
« La pratique de cette dévotion sera également acceptée le dimanche qui suit le premier samedi, quand mes prêtres, pour de justes motifs, le permettront aux âmes ».

 

L’esprit de la dévotion

Pour bien comprendre le but des premiers samedis du mois, il est important de bien noter les points suivants.

Dans la réponse à la quatrième question, Notre-Seigneur dit à sœur Lucie que c’est Lui qui demande cette dévotion : « … le Cœur Immaculé de Marie M’a inspiré de demander cette petite réparation et, en considération de celle-ci, d’émouvoir Ma miséricorde ».

Si la possibilité de choisir un autre jour que le premier samedi pour la confession est laissé au libre arbitre de chacun, la possibilité de communier le lendemain ne peut être accordée que par un prêtre. Toutefois, il est clair que ce ne sont que des exceptions : la règle générale fixée par le Ciel est de se confesser et de communier le samedi. Pour pouvoir le faire un autre jour, il faut un empêchement réel.

Le point le plus important, celui du quel cette dévotion tire toute son efficacité, c’est la volonté de réparer les outrages subis par Notre-Dame de la part des pécheurs. C’est l’un des points essentiels du message de Fatima : réparer les offenses commises envers les saints cœurs de Jésus et Marie. En octobre 1928, dans une lettre adressée à son évêque, Mgr da Silva, sœur Lucie écrivit :

Le bon Dieu, dans son infinie miséricorde, se plaint de ne pouvoir supporter plus longtemps les offenses qui se commettent contre l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge. Il dit qu’à cause de ce péché, un grand nombre d’âmes tombent en enfer, et il promet de les sauver, dans la mesure où l’on pratiquera la dévotion suivante [les premiers samedis du mois], avec l’intention de faire réparation au Cœur Immaculé de notre très Sainte Mère.

Sœur Lucie confia également au père Aparicio (lettre du 19 mars 1939) :

De la pratique de cette dévotion, unie à la consécration au Cœur Immaculé de Marie, dépendent pour le monde la paix ou la guerre. C’est pourquoi j’ai tant désiré sa propagation ; et puis, surtout parce que telle est la volonté de notre bon Dieu et de notre si chère Mère du Ciel.

Plus tard, sœur Lucie indiqua qu’il fallait pratiquer cette dévotion chaque premier samedi du mois, car à chaque fois, nous pouvions obtenir la conversion d’un plus grand nombre de pécheurs :

Voici ma façon de faire les méditations sur les mystères du rosaire, les premiers samedis. Premier mystère : l’annonciation de l’ange Gabriel à Notre-Dame. (…) [Ici, sœur Lucie donne sa méthode pour méditer sur un mystère.]
Le deuxième mois, je fais la méditation du deuxième mystère joyeux. Le troisième, du troisième et ainsi de suite, en suivant la même méthode pour méditer. Quand j’ai fini ces cinq premiers samedis, j’en recommence cinq autres et je médite les mystères douloureux, ensuite les glorieux et, quand je les ai terminés, je recommence les joyeux.

Cette précision de sœur Lucie indique bien qu’il faut accomplir cette dévotion chaque premier samedi du mois et non pas uniquement cinq fois, car cette pratique est avant tout pour sauver des âmes. C’est d’ailleurs le sens de la première demande de Notre-Dame le 13 juillet 1917 : « Je viendrai demander (…) la communion réparatrice des premiers samedis du mois ».


La pratique des cinq samedis successifs accorde une grâce supplémentaire, celle de l’assistance de Notre-Dame au moment de notre mort. Mais il ne faut pas confondre la pratique générale et la grâce supplémentaire accordée à ceux qui la font cinq premiers samedis de suite. Cette grâce si extraordinaire est avant tout la marque que le Ciel attache une très grande importance à cette dévotion.

 

Il n’est pas trop tard pour recommencer.
Il n’est pas trop tard pour recommencer.

Il n’est pas trop tard pour recommencer.

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