La vocation sacerdotale dans la pastorale de l'Église
Chercher, suivre, demeurer
34. «Venez et voyez» (Jn 1, 39). C'est ainsi que Jésus répond aux deux disciples de Jean Baptiste qui lui demandaient où il habitait. Dans ces paroles, nous trouvons la signification de la vocation.
Voici comment l'Évangéliste raconte l'appel d'André et de Pierre: «Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples. Fixant les yeux sur Jésus qui passait, il dit: "Voici l'agneau de Dieu". Les deux disciples, l'entendant ainsi parler, suivirent Jésus. Jésus se retourna et vit qu'ils le suivaient. Il leur dit: "Que voulez-vous?" Ils lui répondirent: "Rabbi (ce mot signifie Maître), où demeures-tu?" Il leur dit: "Venez et voyez". Ils allèrent donc et virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C'était environ la dixième heure.
«André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et suivi Jésus. Il rencontre d'abord son frère Simon et lui dit: "Nous avons trouvé le Messie" - ce qui veut dire Christ. Il l'amena à Jésus. Jésus le regarda et dit: "Tu es Simon, le fils de Jean; tu t'appelleras Céphas" - ce qui veut dire Pierre» (Jn 1, 35-42).
Cette page de l'Évangile est l'une des nombreuses pages où la Sainte Écriture décrit le «mystère» de la vocation; dans le cas présent, il s'agit du mystère de la vocation des Apôtres de Jésus. La page de Jean, qui a aussi une signification pour la vocation chrétienne comme telle, est d'une valeur exemplaire pour la vocation sacerdotale. L'Église, en tant que communauté des disciples de Jésus, est appelée à fixer son regard sur cette scène, qui, en quelque manière, se renouvelle continuellement dans l'histoire. Elle est invitée à approfondir le sens original et personnel de l'appel à suivre le Christ, dans le ministère sacerdotal, et l'inséparable lien entre la grâce divine et la responsabilité humaine, lien contenu et révélé par deux mots que nous trouvons plusieurs fois dans l'Évangile: viens et suis-moi (cf. Mt 19, 21). Elle est appelée à expliquer et à décrire le dynamisme propre de la vocation, son développement graduel et concret selon les étapes suivantes: chercher Jésus, le suivre, et demeurer avec lui.
L'Église trouve dans cet «Évangile de la vocation» l'exemple, la force et l'élan nécessaires à sa pastorale des vocations, c'est-à-dire la mission qui vise à s'occuper de la naissance, du discernement et de l'accompagnement des vocations, en particulier des vocations au sacerdoce. Parce que «le manque de prêtres est certainement la tristesse de toute Église», la pastorale des vocations doit, aujourd'hui surtout, être entreprise avec une ardeur nouvelle, vigoureuse et plus déterminée, par tous les membres de l'Église. On doit être convaincu qu'elle n'est pas un élément secondaire ou accessoire, ni un moment isolé ou limité, telle une simple «partie», si importante soit-elle, de la pastorale d'ensemble de l'Église; c'est plutôt, comme l'ont répété les Pères synodaux, une activité intimement insérée dans la pastorale générale de toute Église, une charge qui doit être incorporée et pleinement identifiée à ce qu'on appelle habituellement «charge d'âmes», une dimension connaturelle et essentielle à la pastorale de l'Église, comme à sa vie et à sa mission.
Oui, le thème de la vocation est connaturel et essentiel à la pastorale de l'Église. La raison en est que la vocation constitue, en un sens, l'être profond de l'Église, avant même son action. Le nom de l'Église, Ecclesia, indique que sa nature est liée en profondeur à la vocation, parce que l'Église est vraiment «convocation», assemblée des appelés: «L'assemblée de ceux qui regardent dans la foi vers Jésus, auteur du salut, principe d'unité et de paix, Dieu l'a convoquée et il en a fait l'Église, pour qu'elle soit aux yeux de tous et de chacun le sacrement visible de cette unité salutaire».
Une lecture proprement théologique de la vocation sacerdotale et de la pastorale qui la concerne ne peut se faire qu'à partir du mystère de l'Église, comme mysterium vocationis.