C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient.
Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne :
proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire.
Crédit peintures: B. Lopez
Cardinal Marc Ouellet, "Il est descendu aux enfers"
Publié par Walter Covens
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26 Mars 2016, 14:31pm
Dans son beau livre sur la Confession (*) qui a parfois inspiré le pape Jean Paul II, Adrienne von Speyr écrit qu’à la croix le Christ confesse en toute vérité le
péché du monde et il reçoit du Père, à Pâques, l’absolution des péchés pour toute l’humanité. C’est pourquoi il peut disposer de l’absolution et en confier le ministère à ceux qu’il a choisi à
cette fin. Cette vue profonde mérite d’être méditée pour mieux comprendre la portée du mystère pascal du Christ.
En allant à la Croix par obéissance au Père, le Christ accepte de prendre sur lui le péché du monde et de le confesser devant le Père, pour nous, en exprimant à la
fois notre peine, notre repentir et notre volonté de réparer le manque d’amour qui blesse le cœur de Dieu. En retour, le Père octroie l’absolution générale du péché du monde en ressuscitant le
Christ d’entre les morts, le jour de Pâques, par la puissance de Son Esprit. Il confirme et certifie ainsi son Amour pour son Fils bien-aimé. Il déclare que le Christ a vraiment obtenu, par son
sacrifice d’expiation, la rémission des péchés et qu’il apporte au monde entier un nouveau pacte d’Amour et de Paix dont l’Église est la messagère et le sacrement.
Bref, le mystère pascal du Christ opère le salut du monde en fondant la Nouvelle Alliance, le Nouveau
Pacte d’Amour entre Dieu et l’humanité.
Quand nous contemplons le mystère pascal du Christ, nous voyons l’homme Jésus persécuté et subissant,
comme presque tous les prophètes, le rejet de ses contemporains. Comme un Agneau mené à l’abattoir, il est condamné à mourir sur une croix infâme réservée aux criminels, d’où il est ensuite
décloué et mis au tombeau. Au séjour des morts il atteint la pleine vérité de son incarnation en expérimentant jusqu'au bout tous les états de la condition humaine, incluant l’état de cadavre,
l’être mort parmi les morts. Il est descendu aux enfers, nous dit le Credo. Quel mystère insondable!
Le Fils de Dieu descend au royaume des morts pour prendre possession de ce royaume dont il est le
Seigneur à cause de l’accomplissement de sa mission : l’œuvre de sa passion et de sa mort, son obéissance d’amour jusqu’à l’extrême qui réconcilie le monde avec Dieu et qui ouvre donc l’accès de
la vie éternelle. Je reviendrai un jour sur ce profond mystère de la descente du Christ aux enfers, car notre monde a bien besoin de méditer ce mystère pour retrouver le sérieux de la vie et de
la mort avec le fondement de la véritable Espérance. Pour l’instant je me limite à survoler ce mystère qui est un événement de salut, une des grandes merveilles de la miséricorde
divine.
(*) Adrienne von Speyr, La Confession, Lethielleux, Culture et Vérité, 1988.