Jean, le plus profond, mais aussi le plus concret des évangélistes, le plus symbolique mais aussi le plus historique avec siant Luc, et le plus pénétrant, conclut l'épisode en évoquant la suite de l'itinérance:
avec sa mère et ses frères,
mais ils n'y demeurèrent que quelques jours (Jn 2, 12...).
Ce verset négligé mais important, recoupe et rejoint le récit apparemment si différent des Évangiels synoptiques (Mc 1, 21; 2, 1 et parallèles) et manifeste à quel point ces récits, de source et de caractère si différents, se réfèrent bien à la même réalité historique: l'implantation précoce de Jésus à Capharnaüm.
"Demeurer avec Jésus"
L'évangéliste (premier disciples et premier témoin oculaire de Jésus) caractérise l'essentiel de sa première expérience par le mot demeurer (cinq fois de 1, 32 à 1, 39, et ici en 2, 12):
- L'Esprit saint demeure sur Jésus en Jn 1, 32.
- Les premiers disciples demandent où il "demeure" et "demeurent" effectivement avec lui (quatre fois de 1, 33 à 1, 39),
- et, après les premier signe, "ils demeurent avec lui", mais aussi "avec ses frères" (les cousins du clan familial) et "Marie sa mère", que Jean l'évangéliste "prendra avec lui" (Jn 19, 25-27).
Ce que l'évangéliste esquisse en tout cela, c'est l'invitation à demeurer avec Jésus, et il précisera progressivement: en Jésus, comme Jésus "demeure dans le Père et le Père en Lui"; ce sera une des leçons maîtresses du quatrième Évangile. Elle est seulement esquissée ici, dans les actes et dans les faits.
Le petit groupe qui "demeure avec Jésus": les 5 premiers disciples, Marie et la famille, est comme une anticipation de ce que sera la communauté de la Pentecôte (Ac 1, 13-14), embryon de l'Église, décrite dans Ac 1, 14, pareillement composée des disciples et de la famille, dont "Marie, mère de Jésus".