Oui, la Parole de Dieu s'est concentrée en un point de l'histoire, mais non pas comme si cette dernière se repliait sur un épisode du passé après lequel elle ne serait plus qu'une commémoration de plus en plus pâle de l'événement primordial. Non, l'histoire s'y est concentrée comme dans l'amorce d'une explosion de liberté, comme en une immense déflagration spirituelle, un big bang, pourrait-on dire, des aléas de la liberté humaine, qui n'a cessé d'éclairer et illuminer toute l'histoire, qui est contemporain de toutes les époques, qui rejoint toutes les situations humaines pour les vivifier.
Tel est le sens de Noël et c'est ainsi que nous voulons le célébrer: non comme un retour à notre enfance ou à la préhistoire, mais comme un événement qui nous rejoint. Ce n'est pas nous qui, par un effort de mémoire et d'imagination, essayons de rejoindre pieusement la mangeoire de Bethélem, le cénacle ou la croix, mais c'est Bethléem, c'est le cénacle, c'est la croix qui nous rejoignent aujourd'hui, de la même façon que la lumière du soleil est contemporaine de chacune de nos journées pour les éclairer, les réchauffer et nous réjouir.
Le soleil de l'histoire, c'est Jésus né à Bethléem, mort sur la croix, qui nous éclaire, nous réchauffe, se rend présent à chacune de nos journées, à chacune de nos nuits. Pour lui, il n'y a pas d'ombre, pas de ténèbres, pas d'obscurité, mais cette nuit est plus claire que le jour radieux, plus claire que la lumière éclatante du soleil.