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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Mgr Pierre-Marie Théas, Marie passe de la foi à la vision (2e partie)

Publié par Walter Covens sur 16 Août 2006, 19:18pm

Catégories : #la vache qui rumine (Années B - C)

" Qu’est-ce que l’Église ? En ce 1er novembre, à Rome, nous avons mieux qu’une froide définition du catéchisme. L’Église est là, sur la place Saint-Pierre, avec les fidèles présents par centaines de milliers, avec les pèlerins de désir, avec tous ceux que la radio associe à la fête, avec tous les persécutés d’Europe centrale qui vivent dans les chaînes, mais dont le cœur est avec nous. Le dogme de l’Église, nous le vivons. La réalité de l’Église, nous la voyons. Le bienfait de l’Église, nous l’expérimentons.

       Admirez l’Église dans la vérité de ses membres, dans sa mystique et réelle unité. Elle est là, rassemblée par l’Esprit de Dieu. Sancto congregata Spiritu. Cette unité, qui résulte non d’une contrainte extérieure même légère, mais uniquement d’une foi commune et d’un même amour, réalise une vraie compénétration des âmes.

       Dans cette immense famille qu’est l’Église, les fonctions sont nombreuses et variées. La plus importante est exercée par le Vicaire du Christ, le Serviteurs des serviteurs de Dieu. Tous les yeux sont affectueusement fixés sur le Pape. C’est à lui que Notre Seigneur pensait lorsqu’il disait à saint Pierre ; Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle… J’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille point. Pais mes brebis.

       Que fait-il le Pape, sur son trône, en ce 1er novembre ? Selon la belle expression de saint Ignace d’Antioche, il préside à l’Assemblée de la charité. Praesidet caetui caritatis. Comme c’est vrai ! Dans ce peuple chrétien, il n’y a que de l’amour, de l’amour et de la joie.

       Que fait le Pape en ce 1er novembre ? Il prie devant la foule et avec la foule. Qu’est cette prière ? D’abord un silence religieux. Un silence qui est en contact avec Dieu. Un silence qui se communique à la multitude. Rien de plus impressionnant. Après ces minutes de recueillement, le Veni Creator, entonné par le Saint-Père, est chanté par tous. Cette invocation à l’Esprit Saint par le Pape, les Évêques, le clergé et le peuple chrétien présente, à cette heure, une grande leçon : l’Esprit Saint est la grande puissance de l’Église.

       Que fait le Pape en ce 1er novembre 1950 ? Il exerce solennellement son Magistère infaillible : il déclare que l’Assomption de Marie est une vérité révélée par Dieu.

       Cette définition n’est ni un acte arbitraire, ni une décision prise à la légère. Attendue depuis des siècles, réclamée par le peuple chrétien, préparée par les théologiens, elle a été soumise au jugement de l’Épiscopat catholique. Elle est un acte de l’Esprit de Vérité.

       Que fait le Pape en ce 1er novembre 1950 ? Il exhorte son peuple en des termes enflammés : il chante la joie de l’Église et demande que des torrents de grâce déversent la sainteté dans les âmes.

       Le Pape est le chef suprême de l’Église. Il n’est pas toute la Hiérarchie. Ce n’est pas à Pierre seulement que Jésus a confié son Église, c’est au Collège apostolique sous la direction de Pierre. Sur le parvis de la Basilique vaticane, voici une partie du Collège apostolique de 1950, voici 40 cardinaux, voici 600 évêques, groupés autour du chef suprême de l’Église. Ce sont eux aujourd’hui, et eux seuls, qui tiennent du Christ le pouvoir d’enseigner, de gouverner et de sanctifier les âmes. La plus grande responsabilité qui soit leur est confiée : la Rédemption du monde pour la gloire du Père.

       Pour étendre le règne de Dieu, pour sauver les âmes, le Pape et les Évêques ne peuvent suffire ; il leur faut des auxiliaires. Les voici ! Les plus nécessaires, ceux qui participent au sacerdoce du Christ et à la charge pastorale des Évêques, ce sont les prêtres dont la formation et la sanctification est le plus grand souci du Saint-Père. Les autres collaborateurs de la Hiérarchie sont les religieux, les religieuses, les laïques d’Action catholique.

       Tous les membres de l’Église militante font partie de l’équipe apostolique. Eux aussi doivent, comme Jésus, connaître la soif du salut des âmes. Sitio.

       Quelle doit être leur ambition ? Procurer aux autres leur propre bonheur : celui de vivre dans l’Église du Christ, qui est à la fois société hiérarchique et présence de l’Esprit de Dieu ; celui d’appartenir à la grande famille du bon Dieu ; celui de rentrer dans l’unité du Corps mystique.

       La joie d’être des fils et des filles de l’Église a été intensément goûtée par tous les chrétiens et toutes les chrétiennes qui, le 1er novembre, étaient rassemblés autour du Saint-Père. Ils ont senti par surcroît, toute leur fierté catholique.

       Non ! Non ! l’Église ne meurt pas. Elle est plus vivante que jamais. Non ! Non ! l’Église ne se sépare pas du Christ. Elle conduit à Jésus. Elle nous met en communion avec Dieu, en communion les uns avec les autres dans le Christ Jésus.

       L’orgueil humain voudrait supprimer les intermédiaires auprès de Dieu. Quelle fâcheuse entreprise !

       Certains nous disent : La Vierge est une médiatrice inutile : le Christ suffit. Mais l’histoire nous apprend que beaucoup, après avoir rejeté le culte marial, ont souvent fini par rejeter la divinité de Jésus-Christ. Au contraire, dans le catholicisme, la dévotion à Marie procure le triomphe de Jésus. Parce que Lourdes est une terre mariale, elle est par excellence aussi la cité de Dieu et de son Christ. Nulle part le Christ n’est acclamé comme à Lourdes. Marie nous conduit au Christ. L’Église aussi. Nous leur appartenons. Nous les aimons. Nous vivons sous leur dépendance dans l’humilité, la joie et l’action de grâces. "


Article paru dans le Bulletin religieux du diocèse de Tarbes et Lourdes, 10 novembre 1950 et reproduit par l’auteur dans son livre : Ce que croyait la Vierge Marie, Mame, 1974, 1996, p. 185-192
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