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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Raniero Cantalamessa, Marie – Un miroir pour l’Église, Éd. Desclée de Brouwer, 1992, p. 75-82 (2e partie)

Publié par Walter Covens sur 13 Juillet 2006, 19:18pm

Catégories : #la vache qui rumine (Années B - C)

Le titre de Mère de Dieu nous parle aussi de Dieu. Il nous révèle le vrai visage de Dieu Père, Fils et Esprit Saint. C’est même, de nos jours, l’aspect le plus utile, le plus actuel à mettre en lumière, comme le titre précédent l’était au temps des grandes controverses du Ve siècle. En effet, le problème est devenu aujourd’hui plus radical qu’alors. Il concerne Dieu dans l’acception la plus vaste du terme, beaucoup plus que tels aspects particuliers du mystère chrétien. Le problème n’est plus le monophysisme, c’est l’athéisme. Que nous dit ce titre de Marie au sujet de Dieu ? Il parle avant tout de l’humilité de Dieu. Dieu a voulu avoir une mère, alors que de nos jours certains en sont arrivés au point de trouver étrange et presque offensant pour un être humain d’avoir une mère, car cela implique dépendance radicale et signifie ne pas s’être fait soi-même, ne pas pouvoir élaborer tout seul le projet de sa propre existence ! L’homme, depuis toujours, cherche Dieu dans les hauteurs. Il cherche à construire, par ses efforts ascétiques ou intellectuels, une sorte de pyramide, en pesant qu’à son sommet il trouvera Dieu, ou son équivalent, ce qui en certaines religions est le Rien. Il ne s’aperçoit pas que Dieu est descendu, a renversé la pyramide et s’est mis lui-même à la base, pour tout porter et nous porter tous sur lui. Dieu se fait présent silencieusement dans le sein d’une femme. Vraiment il faut dire : cela est croyable parce que c’est une folie ; cela est certain justement parce que c’est impossible ; c’est divin justement parce que cela ne vient pas des hommes (cf. Tertullien). Quel contraste avec le Dieu des philosophes, quelle douche froide pour l’orgueil humain et quelle invitation à l’humilité ! Dieu descend au cœur même de la matière, car mère, mater, vient de matière, au sens le plus noble du terme qui est celui de réalité concrète. Le Dieu qui se fait chair dans le sein d’une femme est le même qui ensuite se rend présent au cœur de la matière du monde, dans l’Eucharistie : même et unique économie, même et unique style. Saint Irénée a bien raison de dire que celui qui ne comprend pas la naissance de Dieu de Marie ne peut pas non plus comprendre l’Eucharistie. Tout ceci proclame, et mieux que toute parole, que le Dieu chrétien est grâce ; et qu’on l’obtient par voie de don et non de conquête. En choisissant cette voie maternelle pour se révéler à nous, Dieu a rappelé à la sottise humaine – qui voit le mal là où il n’est pas et ne le voit pas où il est – que tout est pur ; il a proclamé la sainteté de ce qu’il a créé. Il a sanctifié et racheté, non seulement la nature dans l’abstrait, mais aussi la naissance humaine et toute la réalité de l’existence. Dieu a surtout révélé la dignité de la femme comme telle. " Quand est venu l’accomplissement du temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme " (Ga 4, 4). Si Paul avait écrit : " né de Marie ", on n’y verrait qu’un détail biographique. En disant : " né d’une femme ", il donne à son affirmation une portée universelle, immense. C’est la femme elle-même, chaque femme, qui, en Marie, a été élevée à cette hauteur incroyable. Marie est ici la Femme. On parle beaucoup aujourd’hui de la promotion de la femme, c’est un des signes les plus beaux et les plus encourageants de notre temps. Mais que nous sommes en retard par rapport à Dieu ! Il nous a tous précédés. Il a conféré à la femme un tel honneur que nous sommes rendus muets et devons réfléchir à notre péché.
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F
                        Permettez, père que je m'adresse  par votre intermédiaire à nos frères du Liban, angoissés par l'attaque d'Israël.<br /> Dans les lectures du jour, le Seigneur s'adresse à Israël, en le comparant aux "racines de l'arbre du Liban", à son vin aussi.C'est comme s'Il lui disait : "regarde avec admiration ton frère cadet, sois-lui semblable en sa richesse intèrieure et en son amour",et au Liban : "pardonne à tes frères coupables, restes et offres-toi dans l'Amour, dans Mon Amour que Je vous donne, car Je pleure en vous ,avec vous".<br />       Voilà ma pensée afin que nous prions dans l'espérance, pour que Dieu puisse oeuvrer à la réconciliation des frères sur Sa terre d'Amour, Lui qui s'est fait l'un de nous, comme notre frère pour nous ramener au Père de tout Amour, de toute vie. Votre belle terre est bénie, associée à la terre sainte.Ne perdez pas espérance, Dieu ne vous (nous)oublie pas, que Son Amour soit vainqueur en nous et autour de nous.  Florence
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W
Merci, Florence. C'est très volontiers que je me fais l'écho de ton appel sur ce blog. <br /> L'évangile du jour nous dit aussi que "vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu'au bout, celui-là sera sauvé. Rappelons-nous que c'est très souvent dans les temps et les moments les plus mouvementés que le Seigneur a fait éclater sa miséricorde de la manière la plus inattendue. Espérance contre toute espérance...

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