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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Nicolas Buttet, L’Eucharistie à l’école des saints, Éd. de l’Emmanuel, 2000, p. 215-217

Publié par Walter Covens sur 20 Juin 2006, 19:18pm

Catégories : #la vache qui rumine (Années B - C)

" La dévotion tant privée que publique envers la sainte Eucharistie, même en dehors de la Messe, est vivement recommandée : en effet la présence du Christ, adoré par les fidèles dans le Saint Sacrement, découle du Sacrifice et porte à la communion sacramentelle et spirituelle. " (Inestimabile donum, 20) (…) Parmi les dévotions eucharistiques les plus répandues se trouve l’adoration du Saint Sacrement. (…) C’est aussi un des points les plus controversés de notre temps. On sait la réticence de nombreuses personnes, évêques et prêtres compris, devant la pratique de l’adoration. Le Père Gaston Courtois raconte qu’il a entendu de nombreuses critiques contre les Heures Saintes et les expositions prolongées du Saint Sacrement. Il demanda alors au Seigneur ce qu’il fallait en penser. Voici la réponse reçue dans son cœur : " C’est sous la radiance eucharistique que tu enrichis ton âme de ma présence, j’allais presque dire de mon parfum. (…) Si je désire être exposé à vos regards dans le Sacrement de mon Eucharistie, ce n’est pas pour moi, c’est pour vous. Je sais mieux que personne à quel point notre foi a besoin, pour fixer son attention, d’être attirée vers un signe qui exprime une réalité divine. Votre adoration a souvent besoin de soutenir le regard de votre foi par la vue de l’Hostie consacrée. C’est là une concession à la faiblesse humaine, mais c’est parfaitement conforme aux lis de la psychologie. (…) Ici, c’est la loi de l’Incarnation qui joue : tant que vous êtes sur terre, vous n’êtes pas de purs esprits, ni des intelligences abstraites ; il est nécessaire que tout votre être physique et moral collabore à l’expression de votre amour pour l’intensifier. Il est possible à certains privilégiés de s’en passer au moins pour un temps, mais pourquoi refuser à la masse des hommes de bonne volonté ce qui peut les aider à mieux prier, à mieux s’unir, à mieux aimer ? " C’est donc une merveilleuse marque de la miséricorde de Dieu que d’avoir mis son corps entre nos mains. C’est à l’Église qui est le lieu et la gardienne de la miséricorde d’en distribuer les fruits aux enfants du Père, aux amis de Jésus. Elle le fait avec beaucoup d’empressement. Tous ne comprennent pas. Au fond, on se demande parfois si les adversaires de l’adoration eucharistique ne sont pas saisis par le matérialisme et l’intellectualisme ambiants. Ils accusent la pratique de l’adoration d’être sentimentale. Ils disent que le corps du Christ est fait pour être mangé, ce en quoi ils n’ont pas tort. Mais pourquoi donc fixer des limites à la miséricorde de Dieu ? Ne nient-ils pas ainsi le réalisme anthropologique qui considère la personne humaine dans toutes ses dimensions, physique, psychologique et spirituelle ? L’intimité avec le Dieu qui a pris notre chair pour nous faire partager sa divinité ne peut nullement se passer de l’incarnation des moyens. À vouloir laisser la foi dans la seule dimension spirituelle, on en arrive aux catastrophes psychologiques et aux dérives affectives vécues par trop de religieux et de religieuses. L’adoration du Saint Sacrement est capable de donner équilibre à toute la personne humaine. Le théologien Karl Rahner voit, dans certaines oppositions à la dévotion eucharistique, une allergie à la prière contemplative en général de la part de milieux plus activistes. Le cardinal Garrone confirme ce jugement : " Notre temps a perdu le sens de Dieu. C’est-à-dire qu’un monde naît, il est né déjà, où ne s’affirme aucune présence spirituelle. La mobilisation s’impose donc de toutes les puissances d’adoration dont l’Église du Christ est riche. La perte trop sensible du goût de l’adoration eucharistique, loin de marquer une purification du sens religieux, révèle au contraire un abandon mal avisé et inconscient au courant des choses. " La voix de Max Thurian, frère de Taizé, s’ajoute à celle des ces illustres théologiens : " En raison de quel texte de l’Écriture et de quel droit dogmatique, pourrait-on affirmer que la Présence réelle et vivante du Christ cesse d’être liée aux signes sacramentels, dès que la célébration eucharistique est terminée ? Peut-il y avoir une foi eucharistique conforme à l’Écriture et à la Tradition ancienne de l’Église, s’il n’y a pas de respect des signes du Corps et du Sang du Christ après la célébration eucharistique ? " Cela dit, il faut que la dévotion eucharistique aille jusqu’au bout, jusqu’à la consommation. Le Père Manaranche s.j. le dit très bien avec son langage direct : " Regarde, car si tu ne prends pas le temps de regarder, tu ne saurais pas qui tu manges. Mets-t’en plein les yeux et plein le cœur. Mais n’oublie pas, quand même, que le Pain est fait pour être mangé donc pour descendre au-dedans de toi et pour y introduire la vie trinitaire. "
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