Louis Bouyer, Dictionnaire théologique, Desclée 1990, art. " Communion "
La préparation à la communion que constitue par excellence la célébration qui nous y achemine, doit normalement être développée par un effort de préparation personnelle dont lÉglise nous suggère lorientation par les prières que les livres liturgiques ont prévues à cette fin. De même en est-il pour le prolongement personnel de laction de grâces pour chacun de nous. Cette dernière pratique est particulièrement importante pour que nos communions, spécialement quand elles sont fréquentes, comme il est souhaitable quelles le soient, ne tournent pas en une simple routine. Encore ne faut-il pas oublier que cest la messe elle-même qui est laction de grâces fondamentale. Notre action de grâce personnelle ne saurait donc être autre chose que lépanouissement en nous de leucharistie de lÉglise sunissant à son divin Chef dans lunique sacrifice de celui-ci. Cest pourquoi notre action de grâces, pas plus que la communion à laquelle elle fait suite, ne saurait sabsorber dans la seule considération du don personnel de sa présence que le Christ nous accorde. Non seulement il ne vient ainsi en nous que pour consommer notre union à lui dans son sacrifice, cest-à-dire le plein accomplissement de la volonté de son Père céleste, mais tout cela est inséparable de notre union à nos frères dans le Christ : ceux dabord avec qui nous communions sacramentellement, et ceux de par le monde auxquels nous unit leur participation et la nôtre au même pain céleste, sans oublier tous ceux qui sont morts dans le Christ. Le même Christ en effet qui sunit à nous dans la communion eucharistique sunit en même temps à eux tous, si inséparablement que nous ne serions pas vraiment unis à lui si nous négligeons lunion quil établit, en lui-même, entre nous tous. Ceci explique que, sans méconnaître la nécessité du recueillement que doit apporter à tous les fidèles une digne célébration eucharistique, la célébration idéale ne soit pas la plus privée mais bien la plus effectivement publique quil soit possible de réaliser. La communion fait lÉglise et doit nous faire vivre en Église.
Tout ceci a été formulé dune manière lapidaire par saint Paul : " La coupe de bénédiction que nous bénissons nest-elle pas la communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons nest-il pas communion au corps du Christ ? Puisquil ny a quun seul pain, nous ne formons, quelque nombreux que nous soyons, quun seul corps, nous tous qui avons participé au même pain. " (1 Co 10, 16-17)
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