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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Michel Hubaut, Christ notre bonheur. Prier avec S. François et Ste Claire, Desclée de`Brouwer,2e éd., p. 45-47

Publié par Walter Covens sur 2 Juin 2006, 19:09pm

Catégories : #la vache qui rumine (Années B - C)

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le Christ que François contemple avec le plus d’émerveillement, ce n’est pas le Christ pauvre mais le Christ priant, le Fils qui a prié et qui prie le Père. Il est la suffisante justification de la prière. Pourquoi prier ? Parce que Jésus a prié, répondrait François. Pour lui, prier est encore une manière de suivre les traces du Christ. Comment suivre le Fils sans mettre l’adoration du Père au centre de sa vie ? François évangélise, convertit sa prière à l’école du Christ priant. En contemplant l’événement-Jésus, il découvre à la fois qui est Dieu et qui est l’homme, ces deux partenaires vivants de la prière. Son incarnation – et donc sa prière – sont une Bonne Nouvelle permanente pour l’homme. (…) François, à la suite de saint Paul, a un sens cosmique de la primauté du Christ dans l’ordre de la création et de la rédemption. Il est le Commencement et la Fin de tout l’univers créé : " Il est l’image du Dieu invisible, premier-né de toute créature, car c’est en lui qu’ont été créées toutes les créatures, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles. Il est avant toute chose et tout subsiste en lui. Il est aussi la tête du corps, c’est-à-dire l’Église (vivante et priante). Il est le Principe, premier-né d’entre les morts. Il fallait qu’il obtint en tout la primauté. " Dans cette même perspective, François écrit avec une audacieuse intuition : " Considère, ô homme, le degré de perfection auquel t’a élevé le Seigneur : il a créé et formé ton corps à l’image du corps de son Fils bien-aimé et ton esprit à la ressemblance de son esprit. " Ce qui signifie qu’en créant le monde et l’homme, Dieu pensait déjà à l’incarnation de son Fils, exemplaire parfait de al création. Cette intuition spirituelle sera reprise par les théologiens franciscains, pour qui la première raison de l’incarnation n’est pas le péché et la rédemption, mais la plus grande gloire de Dieu. Aussi le pauvre d’Assise ne peut concevoir sa prière en dehors de celle du Fils qui est l’unique Adorateur, Intercesseur et Glorificateur, en qui le Père trouve sa joie et sa suffisance. Il est le Médiateur de toute prière. François écrit : " Indigents et pécheurs que nous sommes tous, nous ne sommes pas dignes de te nommer ; accepte donc, nous t’en prions, que notre Seigneur Jésus-Christ, ton Fils bien-aimé en qui tu te complais, avec le Saint-Esprit Paraclet, te rende grâce lui-même pour tout comme il te plaît et comme il lui plaît, lui toujours te suffit en tout. " La prière de l’homme n’est donc possible que par Jésus, avec Jésus, en Jésus qui adore et intercède en nous. Il est celui par qui toute grâce descend du Père et en qui remonte toute action de grâce. Toute prière, de la plus simple à la plus sublime, est participation, communion à l’unique prière actuelle, permanente du Christ vivant. Il assume toutes les prières du monde. En lui, notre prière devient sa prière, son action de grâce, son intercession, son adoration. Croire au Christ vivant, c’est croire au Christ priant. Là est l’originalité de la prière des chrétiens. Depuis la résurrection du Christ, premier-né, chaque croyant et toute la communauté chrétienne prient " par Jésus-Christ, ton Fils qui vit et règne avec toi, dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles ", comme en témoigne la conclusion de toutes les oraisons liturgiques de l’Église. François sait que désormais Dieu a sans cesse devant lui, au cœur de son inimité divine, notre humanité qui, en Jésus, adore, intercède et rend grâce. Au sein même de la vie trinitaire, le Fils, dont le corps glorifié garde l’empreinte des stigmates de sa Passion, est déjà notre humanité qui supplie, crie, intercède, jour et nuit, devant le Père. Et le Christ lui-même a tenu à initier sas disciples à la prière pour les associer à sa propre prière. Il veut que sa prière filiale s’incarne, aujourd’hui et demain, partout dans le monde. Il veut démultiplier à l’infini sa prière, afin qu’elle s’élève aussi bien dans l’affairement des villes que dans le silence des monastères. Ainsi, sa prière filiale, unique, parfaite, se propage d’âge en âge, comme une onde d’amour au cœur de ses frères pour féconder le cœur de la terre. Mais il ne veut rien faire sans notre consentement. Il nous faut donc accueillir librement son Esprit, afin qu’il prie en nous : ‘Je suis le cep, vous êtes les sarments. Car hors de moi, vous ne pouvez rien faire. " Surtout pas vivre une prière qui porte fruits. François et Claire ont parfaitement saisi et vécu cette révélation.
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