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Publié par Walter Covens

Puisque l’homme tient de Dieu tout ce qu’il est, il doit reconnaître et confesser cette souveraineté de son Créateur, ce que les hommes religieux de tous les temps ont effectivement fait par la prière. Mais la prière adressée à Dieu se relie au Christ, Seigneur de tous les hommes et unique Médiateur, le seul par qui nous avons accès auprès de Dieu. Il rattache, en effet, à lui-même toute la communauté humaine de telle sorte qu’il se crée un lien intime entre la prière du Christ et la prière de tout le genre humain. Car c’est dans le Christ et en lui seul que la religion humaine trouve sa valeur salvatrice et atteint son but. Un lien essentiel spécial et très étroit s’établit cependant entre le Christ et les hommes que, par le sacrement de la nouvelle naissance, il assume comme membres dans son corps qui est l’Église. C’est de cette façon, en effet, que se répandent dans tout le corps, à partir de la tête, toutes les richesses qui appartiennent au Fils : la communication de l’Esprit, la vérité, la vie et la participation à sa filiation divine, qui se manifestaient dans toute sa prière lorsqu’il vivait parmi nous. Tout le corps de l’Église participe, de même, au sacerdoce du Christ, de telle sorte que " les baptisés, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint " (L.G. 10), et deviennent aptes à célébrer le culte de la Nouvelle Alliance, qui ne procède pas de nos forces, mais du mérite et du don du Christ. " Dieu n’aurait pu faire aux hommes plus grand don que celui-ci : de son Verbe, par qui il a créé toutes choses, il fait leur chef, et d’eux, il fait ses membres, pour que lui, il soit Fils de Dieu et Fils de l’homme, un seul Dieu avec le Père, un seul homme avec les hommes ; pour qu’en parlant à Dieu dans la prière nous ne séparions pas de lui son Fils, pour qu’en priant, le corps du Fils ne sépare pas son chef de lui-même : pour qu’il soit l’unique sauveur de son corps, Notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, qui, à la fois, prie pour nous, prie en nous et est prié par nous. Il prie pour nous comme prêtre, il prie en nous comme notre chef, il est prié par nous comme notre Dieu. Reconnaissons donc nos paroles en lui, et ses paroles en nous. " (S. Augustin, Comm. du Psaume 85) C’est en cela que réside la dignité de la prière chrétienne : elle participe de la piété du Fils unique envers le Père et de la prière que, durant sa vie sur terre, il a exprimée par la parole et qui, à présent, se perpétue sans interruption dans toute l’Église et tous ses membres, au nom et pour le salut de tout le genre humain. L’unité de l’Église en prière est l’œuvre de l’Esprit Saint ; c’est le même Esprit qui est dans le Christ, dans l’Église tout entière et en chacun des baptisés. C’est " l’Esprit (lui-même) qui vient au secours de notre faiblesse " et " qui intervient pour nous par des cris inexprimables " (Rm 8, 26) ; c’est lui qui, en tant qu’Esprit du Fils, nous infuse " l’esprit d’adoption dans lequel nous crions : Abba, Père (Rm 8, 15 ; Ga 4, 6 ; 1 Co 12, 3, Ep 5, 18, Jude 20). Aucune prière chrétienne ne peut donc exister sans l’action de l’Esprit Saint qui, en assurant l’unité de toute l’Église, conduit au Père par le Fils.
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