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Publié par Walter Covens

" Comme la biche altérée soupire après les sources d’eau vive, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif du Dieu vivant ! Quand irai-je, et paraîtrai-je devant sa face ? " (Ps 41, 1-2) Et pourtant, comme " le passereau qui a trouvé un lieu pour s’y retirer, comme la tourterelle qui a trouvé un nid pour y placer ses petits " (Ps 83, 3), ainsi Laudem gloriae (Louange de gloire) a trouvé – en attendant d’être transférée en la sainte Jérusalem, beata pacis visio (bienheureuse vison de paix) – sa retraite, sa béatitude, son Ciel anticipé où elle commence sa vie d’éternité. " En Dieu mon âme est silencieuse ; c’est de Lui que j’attends ma délivrance. Oui, Il est le rocher où je trouve mon salut, ma citadelle, et je ne serai pas ébranlée !… " (Ps 61, 2-3). Voilà le mystère que chante aujourd’hui ma lyre ! Comme à Zachée, mon Maître m’a dit : " Hâte-toi de descendre, car il faut que je loge chez toi… " (Lc 19, 5). Hâte-toi de descendre, mais où ? Au plus profond de moi-même : après m’être quittée moi-même, séparée de moi-même, dépouillée de moi-même, en un mot, sans moi-même. " Il faut que je loge chez toi ! " C’est mon Maître qui m’exprime ce désir ! Mon Maître qui veut habiter en moi, avec le Père et son Esprit d’amour, pour que, selon l’expression du disciple bien-aimé, j’aie " société " (1 Jn 1, 3) avec Eux. " Vous n’êtes plus des hôtes ou des étrangers, mais vous êtes déjà de la maison de Dieu ", dit saint Paul (Ep 2, 19). Voilà comment j’entends être de la maison de Dieu : c’est en vivant au sein de la tranquille Trinité, en mon abîme intérieur, en cette " forteresse inexpugnable du saint recueillement " dont parle saint Jean de la Croix ! David chantait : " Mon âme tombe en défaillance en entrant dans les parvis du Seigneur " (Ps 83, 1). Il me semble que ce doit être l’attitude de toute âme qui rentre en ses parvis intérieurs pour y contempler son Dieu et pour y prendre fortement son contact : elle " tombe en défaillance ", dans un divin évanouissement en face de cet Amour tout-puissant, de cette Majesté infinie qui demeure en elle ! Ce n’est point la vie qui l’abandonne ; mais c’est elle qui méprise cette vie naturelle et qui s’en retire… Car elle sent qu’elle n’est pas digne de son essence si riche, et elle s’en va mourir et s’écouler en son Dieu. Oh ! qu’elle est belle, cette créature ainsi dépouillée, délivrée d’elle-même ! Elle est en état de " disposer des ascensions en son cœur pour passer de la vallée des larmes " (c’est-à-dire de tout ce qui est moindre que Dieu) " vers le lieu qui est son but " (Ps 83,6), ce " lieu spacieux " chanté par le psalmiste (Ps 17, 20), qui est, il me semble, l’insondable Trinité : " Immensus Pater, immensus Filius, immensus Spiritus sanctus !… " Elle monte, elle s’élève au-dessus des sens, de la nature ; elle se dépasse elle-même : elle surpasse aussi toute joie comme toute douleur et passe à travers les nuages, pour ne se reposer que lorsqu’elle aura pénétré " en l’intérieur " de Celui qu’elle aime et qui lui donnera Lui-même " le repos de l’abîme " (Ruysbroec). Et tout cela sans être sortie de la sainte forteresse ! Le Maître lui a dit : Hâte-toi de descendre… C’est encore sans sortir de là qu’elle vivra, à l’image de la Trinité immuable, en un éternel présent, " l’adorant toujours à cause d’Elle-même ", et devenant par un regard toujours plus simple, plus unitif, " la splendeur de sa gloire " (He 1, 3), autrement dit l’incessante louange de gloire de ses perfections adorables. (Conrad De Meester, Dans le Ciel de notre âme, Éd. du Cerf, 1992, p. 154-157)
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F
J'ai appris la semaine dernière, lors d'une émission, l'existence de plus d'une trentaine d'évangiles. J'ai été surprise d'apprendre l'existence de celle de Judas, qui serait le libérateur de la lumière divine présente en Jésus ( et en chacun de nous) , et qui aurait agi par soumission, par obéissance à Jésus , et non de son plein gré. Que penser de cette évangile?<br /> Une paroissienne.
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W
La Bible n'est pas tombée du ciel, avec la table des matières, signée : Dieu le Père. C'est l'Église, assistée par l'Esprit Saint, qui a discerné ce qui, dans l'abondante production littéraire au sujet de Jésus, était Parole de Dieu, et ce qui ne l'était pas (ce qui, soit dit en passant, montre que sans l'Église il n'y aurait pas eu de Bible, telle que nous la connaissons aujourd'hui.) Cela se vérifie, par exemple, dans le cas de l'Évangile dit de Judas. C'est un manuscrit sur papyrus découvert en Égypte en 1983 et qui a été restauré. Le manuscrit est écrit en copte dialectal, l'antique langue des chrétiens d'Égypte. Il est du 3e ou du début du 4e siècle. Il comporte une trentaine de pages en assez mauvais état. <br /> <br /> Il a été composé dans la première moitié du 2e siècle et il était connu par saint Irénée, évêque de Lyon, qui l'a condamné comme hérétique. Judas aurait été un initié qui aurait livré Jésus pour obéir à un ordre divin. Il ne se serait pas non plus suicidé.<br /> <br /> Il n'y a donc rien de nouveau. Pas de quoi non plus être déstabilisé dans sa foi, quand on a des bases solides. Mais pour les autres, surtout étant donné l'engouement pour les histoires de ce genre, relayées par une certaine presse, il y a de quoi s'inquiéter. Encore un appel pour ne pas s'endormir et à rester vigilant.<br /> <br /> <br /> <br />