Je dis que si le pécheur est assez heureux pour retourner à Dieu, il le recevra à la pénitence et lui pardonnera sans délai. Oui, mes frères, si ce pécheur quitte ses crimes d'iniquités et revient sincèrement à Dieu, Dieu est tout prêt à lui pardonner. Voyons-le dans le plus consolant de tous les exemples que l'Évangile nous propose, qui est celui de l'enfant prodigue. Il avait dissipé tout son bien en vivant comme un libertin et un débauché. Sa mauvaise vie le réduisit à une si grande misère qu'il était content de se nourrir des restes des pourceaux ; cependant personne ne lui en donnait. Enfin, vivement touché de sa misère, il tourne les yeux sur son malheureux état : il prend la résolution de retourner dans la maison de son père, où le dernier des esclaves était infiniment mieux que lui. Le voilà qui part. Il est encore fort éloigné lorsque son père l'aperçoit. Le voyant, il en est touché de compassion, il oublie son grand âge, court au-devant de lui, se jette à son cou et le baise. « Ah ! mon père, que faites-vous ? J'ai péché contre le ciel et devant vous, je ne mérite plus d'être appelé votre fils, mettez-moi seulement au nombre de vos esclaves. — Non, non, mon fils, lui dit ce bon père, j'oublie tout le passé. Qu'on apporte sa première robe pour l'en revêtir, qu'on lui mette un anneau au doigt et des souliers à ses pieds ; qu'on tue le veau, qu'on se réjouisse ; mon fils était mort, il est ressuscité ; il était perdu, il est retrouvé (Lc 15). » Voilà la figure et voici la réalité. Dès que le pécheur prend la résolution de retourner à Dieu et de se convertir, à sa première démarche, la miséricorde est touchée de compassion ; elle court au-devant de lui, en le prévenant par sa grâce, elle le baise, en le favorisant de ses consolations spirituelles, elle le rétablit dans son premier état, en lui pardonnant tous ses dérèglements passés.
Saint Jean-Marie Vianney, Sur la miséricorde de Dieu envers le pécheur (4)
Nous disons que Dieu invite lui-même le pécheur à la pénitence. « O Jérusalem, tu as été une infidèle, tu t'es prostituée à l'amour impur des
créatures ; néanmoins, reviens à moi et je te recevrai (Jr 3, 1). » Ainsi parlait le Seigneur, par la bouche du prophète Jérémie, à une pécheresse de l'Ancien Testament. Écoutons ce que nous dit
encore ce divin Sauveur : « Pécheurs, vous vous êtes lassés dans la voix de l'iniquité, cependant, venez à moi et je vous soulagerai. Venez goûter et éprouver combien le Seigneur est doux,
combien son joug est léger, combien ses commandements sont aimables (Sg 5, 7 ; Mt 11, 28-30). » O le bon Pasteur de nos âmes ! non content de rappeler ses brebis égarées, il va les chercher.
Voyez-le, accablé de lassitude auprès du puits de Jacob, poursuivant une de ses brebis, dans la personne de la Samaritaine (Jn 4). Voyez-le dans la maison de Simon le lépreux, la poursuivant dans
la personne de Madeleine : car si elle vint trouver le Sauveur dans la maison de ce pharisien, ce ne fut que par un attrait de la grâce qui toucha son cœur et conduisit ses pas (Lc 7). Voyez-le
dans Jéricho, faisant d'un Zachée, d'un pécheur public, un parfait pénitent (ibid. 19). Voyez encore ses entrailles émues sur tous les pécheurs en général. « Je veux la miséricorde et non le
sacrifice, dit-il ; je suis venu appeler le pécheur et non le juste (Mt 9, 13). » « O combien de fois, s'écrie-t- il, ô ingrate Jérusalem, n'ai-je pas voulu rassembler tes petits sous les ailes
de ma miséricorde, comme une poule rassemble ses petits poussins sous les siennes, et tu n'as pas voulu (ibid. 23, 37). » N'est-ce pas encore cette même grâce, qui, tous les jours, presse et
sollicite le pécheur de se convertir ?
Je dis que si le pécheur est assez heureux pour retourner à Dieu, il le recevra à la pénitence et lui pardonnera sans délai. Oui, mes frères, si ce pécheur quitte ses crimes d'iniquités et revient sincèrement à Dieu, Dieu est tout prêt à lui pardonner. Voyons-le dans le plus consolant de tous les exemples que l'Évangile nous propose, qui est celui de l'enfant prodigue. Il avait dissipé tout son bien en vivant comme un libertin et un débauché. Sa mauvaise vie le réduisit à une si grande misère qu'il était content de se nourrir des restes des pourceaux ; cependant personne ne lui en donnait. Enfin, vivement touché de sa misère, il tourne les yeux sur son malheureux état : il prend la résolution de retourner dans la maison de son père, où le dernier des esclaves était infiniment mieux que lui. Le voilà qui part. Il est encore fort éloigné lorsque son père l'aperçoit. Le voyant, il en est touché de compassion, il oublie son grand âge, court au-devant de lui, se jette à son cou et le baise. « Ah ! mon père, que faites-vous ? J'ai péché contre le ciel et devant vous, je ne mérite plus d'être appelé votre fils, mettez-moi seulement au nombre de vos esclaves. — Non, non, mon fils, lui dit ce bon père, j'oublie tout le passé. Qu'on apporte sa première robe pour l'en revêtir, qu'on lui mette un anneau au doigt et des souliers à ses pieds ; qu'on tue le veau, qu'on se réjouisse ; mon fils était mort, il est ressuscité ; il était perdu, il est retrouvé (Lc 15). » Voilà la figure et voici la réalité. Dès que le pécheur prend la résolution de retourner à Dieu et de se convertir, à sa première démarche, la miséricorde est touchée de compassion ; elle court au-devant de lui, en le prévenant par sa grâce, elle le baise, en le favorisant de ses consolations spirituelles, elle le rétablit dans son premier état, en lui pardonnant tous ses dérèglements passés.
Je dis que si le pécheur est assez heureux pour retourner à Dieu, il le recevra à la pénitence et lui pardonnera sans délai. Oui, mes frères, si ce pécheur quitte ses crimes d'iniquités et revient sincèrement à Dieu, Dieu est tout prêt à lui pardonner. Voyons-le dans le plus consolant de tous les exemples que l'Évangile nous propose, qui est celui de l'enfant prodigue. Il avait dissipé tout son bien en vivant comme un libertin et un débauché. Sa mauvaise vie le réduisit à une si grande misère qu'il était content de se nourrir des restes des pourceaux ; cependant personne ne lui en donnait. Enfin, vivement touché de sa misère, il tourne les yeux sur son malheureux état : il prend la résolution de retourner dans la maison de son père, où le dernier des esclaves était infiniment mieux que lui. Le voilà qui part. Il est encore fort éloigné lorsque son père l'aperçoit. Le voyant, il en est touché de compassion, il oublie son grand âge, court au-devant de lui, se jette à son cou et le baise. « Ah ! mon père, que faites-vous ? J'ai péché contre le ciel et devant vous, je ne mérite plus d'être appelé votre fils, mettez-moi seulement au nombre de vos esclaves. — Non, non, mon fils, lui dit ce bon père, j'oublie tout le passé. Qu'on apporte sa première robe pour l'en revêtir, qu'on lui mette un anneau au doigt et des souliers à ses pieds ; qu'on tue le veau, qu'on se réjouisse ; mon fils était mort, il est ressuscité ; il était perdu, il est retrouvé (Lc 15). » Voilà la figure et voici la réalité. Dès que le pécheur prend la résolution de retourner à Dieu et de se convertir, à sa première démarche, la miséricorde est touchée de compassion ; elle court au-devant de lui, en le prévenant par sa grâce, elle le baise, en le favorisant de ses consolations spirituelles, elle le rétablit dans son premier état, en lui pardonnant tous ses dérèglements passés.
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