Écrit par fr Alexis Bugnolo (23/01/2023) - Traduction française autorisée : père Walter Covens
Contra factum non est argumentum, comme le dit l'adage latin : c'est-à-dire, "Contre un fait, il n'y a pas d'argument".
S'il y a un catholique qui doute que les catholiques de Rome ont le droit d'élire leur propre évêque, il n'a pas besoin de croire ce que je dis, il n'a qu'à ouvrir n'importe quel livre sur l'élection des Papes, ou dans ce cas, même voir la Liste des Papes sur Wikipedia, pour le confirmer.
Niez cela, et vous niez la Succession Apostolique au sein du Siège de Rome, et faites de chaque pape après Pierre un faux. Mais si vous faites cela, vous êtes anathématisé par Vatican I, qui a déclaré infailliblement qu'il y aura toujours des successeurs de saint Pierre à Rome, jusqu'à la venue du Seigneur.
Ainsi, à ceux qui lisent telle ou telle section de la loi papale, Universi Dominici Gregis, et n'y comprennent rien, je réponds ceci.
Oui, il y a une restriction dans cette loi, qui stipule que pour l'élection du Pape dans un Conclave, seuls les Cardinaux électeurs peuvent voter (n. 33). Cette restriction ne s'applique qu'au mode d'élection prévu dans cette Constitution Apostolique, car sinon la Succession Apostolique serait en danger. En effet, dans la dernière phrase de la préface, le Pape Jean-Paul II déclare explicitement son intention, à savoir que les normes du droit spécial doivent lier les Cardinaux. Il ne les impose pas à l'ensemble de l'Eglise.
Ceux qui ne le pensent pas, prétendent que Jean-Paul II ou les spécialistes de la jurisprudence qui ont travaillé pendant plus de 10 ans sur le nouveau Code de droit canonique ne savaient pas ce qui s'est passé dans l'Église au cours des 19 siècles précédents, ni comment l'apôtre Pierre a laissé ce droit à toute l'Église.
Car ils prétendent que Jean-Paul II veut en tout temps et en tout lieu, même en dehors d'un conclave, que seuls les cardinaux électeurs votent.
Mais si c'était le cas, alors les ennemis de Dieu n'auraient qu'à tuer 120 hommes, pour mettre fin à la Succession Apostolique pour toujours. - Mais, cela ferait prévaloir les Portes de l'Enfer. Ce qui est absurde.
Il est donc évident que ni le Pape ni ses experts n'ont eu cette intention.
Ce qui signifie, que leur argument est faux.
Et ces experts montrent que cet argument est faux, car cette rigueur du n. 33 est placée dans la loi spéciale UDG et non dans les canons 349 et 359, qui concernent les privilèges du Collège des Cardinaux. En plaçant cela dans une loi spéciale, on soustrait la rigueur de l'application générale. Et ceci est confirmé par les canons 5 §1 et 5 §2, qui affirment que les droits apostoliques restent en vigueur dans des circonstances particulières non prévues par la loi.
Et cela était nécessaire, car le droit canonique dépend du droit apostolique pour son autorité, et non l'inverse. Ainsi, aucun Pape ne peut abolir quoi que ce soit dans la Tradition Apostolique, pas même le droit de l'Eglise romaine d'élire son successeur.
Et pour ce qui est de l'argument supplémentaire, selon lequel le canon 349 dit le contraire, il est clair que cet argument serait erroné, puisque le latin dit que l'élection appartient au Collège des Cardinaux pour y pourvoir (provideat) selon la norme (ad normam) de la loi spéciale sur les élections. Il ne dit pas qu'ils jouissent de ce droit per se ou semper et il n'utilise pas non plus un verbe qui signifie ou connote qu'ils peuvent faire obstacle à l'élection en violant les normes de cette loi spéciale. En effet, quelqu'un qui a le droit de pourvoir à quelque chose qui est nécessaire, n'a pas le droit de refuser cette chose lorsqu'elle est nécessaire, car le droit de pourvoir est le droit d'un serviteur et non d'un seigneur. Sinon, une mère qui a le droit de pourvoir au souper de ses enfants pourrait légitimement les faire mourir de faim en n'y pourvoyant pas, et un père qui tenterait de le faire, alors qu'elle les affame, ne pourrait légitimement agir. Ce qui est horriblement absurde.
Il y a donc beaucoup de profanes qui ne savent pas lire le latin ou qui n'ont pas étudié le droit ou l'histoire, qui disent des choses insensées. Qu'ils ne s'arrêtent pas pour réfléchir à ce qui va arriver à l'Eglise avant de parler, est incroyable, après les 10 années d'attaques sauvages contre la Foi et la Messe.
Et pour ceux qui argumentent contre le n. 76, j'ai déjà répondu dans une note de bas de page de mon article, Comment Jean-Paul II a déterminé l'élection du successeur du Pape Benoît XVI.