José Alberto Villasana Munguía est l’un des premiers journalistes au monde à discuter des faits que Benoît XVI n’a jamais abdiqué. Dans son article d’hier, il explique comment le pape Benoît XVI a défendu la papauté en abandonnant son ministère pétrinien et en déclarant le siège empêché.
Écrit par fr Alexis Bugnolo (27/12/2022) - Traduction française autorisée : père Walter Covens
Tous les médias en parlent : l'état de santé du Pape Benoît XVI est préoccupant, bien que sous contrôle. C'est Bergoglio lui-même qui l'a annoncé ce mercredi, à la fin de l'audience hebdomadaire.
Il est fort à craindre que l’état de santé du pape Benoît XVI ne se soit subitement détérioré suite à la nouvelle campagne de vaccination des personnes âgées, orchestrée avec le concours des Bergogliens, reportée hier ICI
Beaucoup se demandent maintenant ce qui va se passer si le Pape meurt...
José Alberto Villasana Munguía est l’un des premiers journalistes au monde à discuter des faits que Benoît XVI n’a jamais abdiqué. Dans son article d’hier, il explique comment le pape Benoît XVI a défendu la papauté en abandonnant son ministère pétrinien et en déclarant le siège empêché.
Voici une traduction française de l'article - suivie du commentaire de frère Alexis Bugnolo :
Benoît XVI est le dernier Pape de cette ère de l'Eglise. À sa mort, un groupe d'évêques fidèles à lui (et à l'Évangile, au Magistère authentique et à la Tradition), se choisira un successeur parmi eux, peut-être parmi les Églises orthodoxes, sans avoir besoin de recourir au conclave de cardinaux invalides nommé par Jorge Mario Bergoglio.
Dans un revirement surprenant, le 6 octobre 2022, le Saint-Père Benoît XVI a fait savoir, dans un message énigmatique, que le Siège Apostolique est empêché. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de pape valide en son sein en raison d'une obstruction.
L'occasion était le message personnel qu'il a envoyé aux boursiers réunis par la Fondation Pape Benoît XVI pour la présentation d'un livre de Piergiorgio Odifreddi, intitulé "In cammino alla ricerca della Verità. Lettere e colloqui con Benedetto XVI" (Rizzoli, 2022 ; traduction française : "En chemin vers la recherche de la Vérité. Lettres et colloques avec Benoît XVI").
Le pape Benoît XVI a demandé à Mgr Georg Gänswein, son secrétaire personnel, d'être habillé en prêtre, et non en archevêque, et sans la croix pectorale. Le pape Benoît lui a dit : "Ne faites pas de salut officiel, saluez-les personnellement en mon nom et dites à tous que je n'ai pas mérité cette illustre liste de présentateurs." Mgr Gänswein lui a dit : "Saint Père, si je dis cela, on ne me croira pas, mais j'obéirai." Le pape Benoît a poursuivi : "Vous croyez ou vous ne croyez pas, si vous ne croyez pas, lisez, soit Jérémie, soit Isaïe. Je ne dirai pas dans quel verset ou dans quel chapitre, mais la réponse est là."
Après avoir lu les deux grands prophètes, on comprend la situation à laquelle le Pape faisait référence, qui se trouve dans Jérémie 36, 5 où il est dit : Jérémie ordonna alors à Baruc : "JE SUIS EMPÊCHÉ et je ne peux pas entrer dans le temple du Seigneur. Toi donc, tu iras lire, le rouleau que tu as écrit sous ma dictée."
En effet, Jérémie ne peut entrer à Jérusalem pour lire dans le temple aux scribes et aux pharisiens ce que Dieu lui a dicté, puisqu'il est emprisonné par le roi. Il envoie donc son secrétaire Baruch pour lire le parchemin contenant le message de Dieu.
Pour le pape Benoît, Jérémie était le katejon (obstacle, gardien, de l'apostasie de la ville sainte de Jérusalem dans l'Ancien Testament). Ainsi, en se référant à Jérémie et Baruch, dans son message délivré par l'archevêque, Benoît XVI se déclare définitivement le défenseur de la foi mais est empêché de proclamer le message.
Ceci est très important car l'illégalité de la "démission du Pape BXVI" et les transgressions de la Constitution Universi Dominici Gregis, qui ont produit en 2013 un antipape, Jorge Mario Bergoglio, ont conduit certains canonistes à parler d'un Siège "vacant" (c'est-à-dire, une Église sans tête), comme cela s'est déjà produit plusieurs fois dans l'histoire. En réalité, ce que le pape Benoît XVI nous dit maintenant, c'est que nous ne sommes plutôt pas en présence d'un Siège vacant, mais d'un Siège empêché ou, pour être plus précis, un Siège auto-empêché parce qu'une situation extérieure l'a contraint à abandonner l'exercice actif du ministère pétrinien.
Pour cette raison, il a clairement établi dans le décret de sa démission, le 27 février 2013, qu'il ne renonçait pas au ministère pétrinien, à la position de Vicaire du Christ et de successeur de Saint Pierre, mais seulement au ministère actif d'Évêque de Rome. Il ne peut y avoir deux Papes avec le munus petrinus.
En outre, il est évident que le siège vacant n'existe pas, puisque le Code de droit canonique n° 412 indique qu'il n'existe que lorsqu'un évêque subit "une captivité, une relégation, un exil ou une incapacité". Aucune de ces causes n'est celle qui a contraint BXVI à l'auto-exil. D'autre part, dans une lettre personnelle envoyée au cardinal Brandmuller, le pape BXVI accepte que le statut de pape "émérite" n'existe pas en droit canonique : selon les décrets pontificaux précédents, il aurait dû redevenir cardinal (comme dans le cas de la démission du pape Grégoire XII qui est redevenu le cardinal Angelo Correr, ou de la démission du pape Célestin V, qui est redevenu le moine Pietro Murone).
Il affirme que le statut d'"émérite" a été inventé et qu'il n'a pas respecté ce qui est établi dans les décrets qui établissent comment doit se faire la démission, mettant de côté toutes les prérogatives papales (continuer à être habillé en blanc, à s'appeler Pape, avec le surnom de Sa Sainteté, avec le nom de Benoît XVI, avec l'anneau du pêcheur et rester au Vatican) "comme la seule façon de me garder absolument inaccessible aux médias." Lorsque le Saint-Père Benoît XVI mourra, il y aura alors une vacance, et l'Église n'aura plus de chef. Mais, puisque Bergoglio est un antipape "sans aucun pouvoir" (selon le n°. 76 de la Constitution susmentionnée), tous les cardinaux nommés par lui sont également invalides (il n'y a plus deux tiers plus un pour élire un Pape valide), et un petit groupe d'évêques fidèles au Pape Benoît XVI, à l'Évangile, à la Tradition et au Magistère authentique devra élire un vrai Pape, un successeur de Benoît XVI, afin de mettre fin à ce que l'on appelait alors la vacance. Il n'y aura plus de conclave tel que nous le connaissons aujourd'hui.
En soi, comme nous le voyons dans l'histoire de l'Église, les cardinaux ne sont pas nécessaires pour une élection. La figure du cardinal a été créée au quatrième siècle pour que les évêques et les prêtres qui vivaient à Rome aident le pape dans ses différentes tâches. Mais au début du christianisme, ils n'étaient pas les "électeurs". Il suffisait qu'un groupe d'évêques se réunisse, parfois même un triumvirat composé d'un archevêque, d'un évêque et d'un prêtre de prestige doctrinal et moral, et parmi ces trois-là, ils élisaient le Pape.
Et au cours des deux mille ans de l'Église, divers Papes ont été élus sans le consensus de tous les évêques ou cardinaux. Le cas du pape Honorius II est remarquable. Il s'entoura d'un groupe de huit évêques de prestige doctrinal et moral qu'il nomma électeurs. À la mort d'Honorius, les évêques ont choisi Innocent II. La faction opposée, qui était majoritaire, choisit le cardinal Pierleoni comme Anaclet II, qui se révéla être, malgré tout, un antipape. Il fallut plusieurs années pour résoudre ce schisme.
Enfin, nous devons éclairer cette situation avec le cas de Saint Athanase. La grande majorité considère actuellement Jorge Mario Bergoglio comme un pape valide, ils prient pour lui à la messe, bien que peu le lisent. Mais la foi n'est pas une question de statistiques, de chiffres ou de majorité démocratique. Au début du quatrième siècle, pratiquement tous les évêques, y compris le pape, étaient tombés dans l'hérésie arienne qui soutenait l'idée d'un Christ très élevé, assumé par Dieu, mais pas le vrai Dieu. Seul saint Athanase soutenait le contraire, ce qui lui valut d'être rejeté, torturé, emprisonné et exilé. Mais grâce à lui, grâce à un seul évêque, la foi de l'Église a été sauvée, qui a finalement été acceptée au Concile de Nicée en 325.
Aujourd'hui, la même chose se produit avec le pape Benoît XVI.
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COMMENTAIRE
José Alberto Villasana Munguía
Parce que Villasana est un journaliste si important au Mexique, et parce que cet article contient un certain nombre d'erreurs, je considère qu'il est nécessaire de répondre par un commentaire.
Premièrement, le mot latin, "munus", est neutre, et donc la phrase correcte est "munus petrinum" et non "munus petrinus". (cf. "munus" ICI dans le dictionnaire latin Persus).
Deuxièmement, avant la mort d'Honorius II, le pape Honorius a promulgué une constitution spéciale, réservant l'élection de son successeur à un comité d'évêques. Il s'agissait d'une loi spéciale qui a cessé d'avoir toute force immédiatement après l'élection de son successeur. Elle n'a donc créé aucun précédent et ne peut être invoquée pour l'élection du successeur de Benoît XVI.
Cependant, hypothétiquement, il se pourrait - et j'ai quelques indications que cela pourrait être le cas - que le Saint-Père Benoît XVI ait fait en sorte que son successeur soit élu par un comité spécialement sélectionné. Mais tant que cela n'est pas connu, ce n'est que pure spéculation, bien que cela puisse être fait par les mêmes moyens ou des moyens similaires à ceux utilisés par Honorius II. Mais s'il ne le fait pas, alors non. Quoi qu'il en soit, personne ne doit présumer que le Saint-Père mourra avant l'antipape, ou qu'aucun cardinal électeur ne reviendra vers lui.
Troisièmement, le Saint-Père, le pape Benoît XVI, n'a pas démissionné le 27 février 2013. Il a pourtant annoncé qu'il allait démissionner le 28 février. Mais à cette date, il ne l'a pas fait. Bien qu'à partir de ce jour, il a effectivement, c'est-à-dire de facto, cessé d'exercer son ministère pétrinien, du moins publiquement.
J'ai expliqué pourquoi, ICI.
Enfin, quatrièmement, pendant la crise arienne, le Saint-Père n'est pas devenu arien, bien qu'au Concile de Sirmium, un pape ait été contraint de signer un credo semi-arien, qu'il a rapidement, dès sa libération, répudié.