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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


L’HÉRÉSIE DE CORRISPONDENZA ROMANA : L’ESSENCE DE LA PAPAUTÉ N’EST PAS DANS LE MUNUS PÉTRINIEN

Publié par dominicanus sur 15 Décembre 2022, 16:52pm

Catégories : #Benoit XVI, #Il est vivant !, #Porta fidei, #actualités

La publication traditionaliste pro-bergoglio, Correspondenza Romana, fondée par le Dr. Roberto de Mattei, s’est lancée dans le modernisme profond, avec leur nouvelle hérésie, que l’Office pontifical ne consiste pas dans le munus pétrin, mais dans le ministerium.

 

 

The pro-Bergogliano traditionalist publication, Correspondenza Romana, founded by Dr. Roberto de Mattei, has launched out into the deep of modernism, with their novel heresy, that the Papal Office does not consist in the petrine munus, but in the ministerium.
CORRISPONDENZA ROMANA’S HERESY: THE ESSENCE OF THE PAPACY IS NOT IN THE PETRINE MUNUS

 

Écrit par frère Alexis Bugnolo (15/12/2022) - Traduction française autorisée: père Walter Covens

 

Voici la citation de l'hérésie :

In conclusione: l’essenza del Papato non è nel munus, come nei vescovi, ma è nell’esercizio del governo, ovvero nel ministerium, che non è un sacramento indelebile, ma un potere di giurisdizione, che si può perdere o a cui si può rinunciare. Il Papato non è una condizione spirituale o sacramentale, ma un “ufficio”, o più precisamente un’istituzione. Chi rinuncia al ministerium, cioè al governo, perde il Papato.

 

En conclusion : l'essence de la papauté n'est pas dans le munus, comme chez les évêques, mais dans l'exercice du gouvernement, ou plutôt dans le ministerium, qui n'est pas un sacrement indélébile, mais un pouvoir de juridiction, que l'on peut perdre ou auquel on peut renoncer. La papauté n'est pas une condition spirituelle ou sacramentelle, mais un "office", ou plus précisément une institution. Celui qui renonce au ministerium, c'est-à-dire au gouvernement, perd la papauté.

 

 

L'hérésie formelle consiste en la négation explicite d'une vérité révélée par Dieu, directement ou par médiation.

 

Une hérésie pour laquelle on peut être puni canoniquement est celle qui nie un dogme de la Foi défini par le magistère suprême (CIC 1983, canon 751).  Mais le Magistère suprême a défini la papauté comme un office, et non un ministère, à Vatican I, dans Pastor Aeternus, session IV, chapitre 3, n. 9 :

 

Ainsi donc, si quelqu'un dit que le pontife romain n'a qu'une fonction de surveillance et d'orientation, et non le plein et suprême pouvoir de juridiction sur toute l'Église, et cela non seulement en matière de foi et de morale, mais aussi en ce qui concerne la discipline et le gouvernement de l'Église dispersée dans le monde entier ; ou qu'il n'a que la partie principale, mais non la plénitude absolue, de ce pouvoir suprême ; ou que ce pouvoir n'est pas ordinaire et immédiat sur toutes et chacune des Églises et sur tous et chacun des pasteurs et fidèles : qu'il soit anathème.

 

Et encore, au cœur même de la Définition dogmatique de l'infaillibilité papale, Vatican I enseigne que la papauté est un office :

 

Nous enseignons et définissons comme un dogme divinement révélé que lorsque le pontife romain parle EX CATHEDRA, c'est-à-dire lorsque, dans l'exercice de sa fonction de pasteur et de maître de tous les chrétiens, en vertu de sa suprême autorité apostolique, il définit une doctrine concernant la foi ou les mœurs qui doit être tenue par toute l'Église, il possède, par l'assistance divine qui lui a été promise dans le bienheureux Pierre, cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que son Église jouisse pour définir la doctrine concernant la foi ou les mœurs. Par conséquent, ces définitions du pontife romain sont d'elles-mêmes, et non par le consentement de l'Église, irréformables.

 

Ainsi, si quelqu'un devait nier publiquement que la papauté est constituée par un office, OU un office de quelque nature que ce soit, alors il serait un hérétique public officiel. Et pourtant, dans le code de 1983, canon 148, tout office est défini comme un munus :

 

145 §1 - Un office ecclésiastique est tout munus constitué de façon stable par une ordonnance divine ou ecclésiastique, pour être exercé dans un but spirituel. -

145 §1 –  An ecclesiastical office is any munus stably constituted by divine or ecclesiastical ordinance, to be exercised for a spiritual end. (Ma traduction anglaise du latin faisant autorité)

 

Mais un ministère n'est pas quelque chose de stable par sa nature même, puisqu'il s'agit de l'exercice volubile de l'autorité. Et le Code de droit canonique de 1983 reconnaît un ministerium comme une chose tellement instable, qu'IL NE LE DÉFINIT MÊME PAS ! En outre, il est clair que Vatican I, lorsqu'il parle de l'exercice d'un office, parle du ministère d'un office, et fait donc la distinction entre un office et un ministère.

 

De plus, dans les Canons 331-334, le Code n'utilise que "munus" pour parler ou désigner la fonction papale !

 

Ainsi, la déclaration ci-dessus d'Emmanuele Barbieri, en niant que la papauté soit essentiellement un munus, nie explicitement que la papauté soit une institution ou un office stable. Cette négation est encore soulignée comme telle en mettant des guillemets autour du mot "office".

 

Ainsi, je ne vois pas comment cet auteur n'a pas encouru l'anathème de Vatican I.

 

(Andrea Cionci publiera bientôt sa propre réfutation de l'article ci-dessus, qui contient également un grand nombre d'arguments sophistiques qui méritent d'être exposés).

 

RADIO ROSA MISTICA COLOMBIA a publié une couverture en langue espagnole de cette histoire :

 

 

 

Adesso la rinuncia deve essere al ministerium??? Vi prego: basta. 
Basta con le invenzioni, per favore. Mentre vi trastullate con questi giochetti per salvare le vostre rendite di posizione, stanno succedendo tragedie immani per la Chiesa e per il mondo
Disastro di Corrispondenza romana nel difendere Bergoglio contro Benedetto XVI

Catastrophe de Corrispondenza romana en défendant Bergoglio contre Benoît XVI
d’Andrea Cionci


Assez avec les inventions. Alors que vous vous amusez avec ces jeux pour préserver vos intérêts financiers, d’énormes tragédies se jouent pour l’Église et pour le monde

 

Il y a quelques jours, le professeur Roberto de Mattei, dans sa réfutation inutilement offensive de l'auteur, a admis par inadvertance que la démission de Benoît XVI est également erronée dans la "manière".

 

Un but contre son propre camp parfait. En fait, il n'a toujours pas répondu à notre question : "Selon quel principe canonique, une démission présentée de manière erronée pourrait-elle être considérée comme valide ? En outre, l'abdication doit expressément (à l'article 332.2) être manifestée "rite", c'est-à-dire d'une manière formellement et juridiquement correcte.

 

Et pourtant, pas plus tard que le 7 décembre, la même Corrispondenza romana a publié un article dans lequel il était montré clairement que le principe selon lequel ce qui est contraire au ius est invalide, nul et non productif d'effet.

 

En revanche, le journal de Mattei a tenté hier de revenir à l'attaque, en proposant un article d'un certain Emmanuele Barbieri, qui, non sans les habituels et inévitables accents discréditants pour le soussigné, a tenté d'entrer enfin dans le vif du sujet. Avec des résultats encore plus désastreux.


Tout d'abord, il faut se rappeler que, jusqu'à présent, le monde a inventé toutes sortes de choses pour légitimer l'anti-Pape François. Ils ont dit que Benoît a eu tort d'écrire "Je renonce au ministerium" ; que munus et ministerium sont la même chose ; que c'était juste une bizarrerie littéraire de les interchanger ; même qu'il n'est pas nécessaire de renoncer au munus...

 

Nous pensions qu'ils avaient tiré toutes les cartouches possibles, mais la Corrispondenza Romana fait éclore une nouvelle fleur dans ce bouquet de fantaisies canoniques colorées : à savoir, elle prétend que ce qui compte pour l'abdication maintenant, c'est... le renoncement au ministerium ( !). Oui, c'est ce que Barbieri ose écrire :

 

"L'essence de la papauté n'est pas dans le munus, comme pour les évêques, mais elle est dans l'exercice du gouvernement, c'est-à-dire dans le ministerium, qui n'est pas un sacrement indélébile, mais un pouvoir de juridiction, qui peut être perdu ou auquel on peut renoncer. La papauté n'est pas une condition spirituelle ou sacramentelle, mais un "office", ou plus précisément une institution. Celui qui renonce au ministerium, c'est-à-dire au gouvernement, perd la papauté".


Ah oui ? On est sûr ? Mais qui accorde cette fonction ? Alors pourquoi le canon 332.2 exige-t-il pour l'abdication la renonciation au munus et non au ministerium ? Pourquoi les Acta Apostolicae Sedis de l'église golpiste du 1er mars 2013 (précieusement produits par Père Tullio Rotondo) enregistrent-ils la Declaratio comme "De MUNERIS Episcopi Romae, Successoris Sancti Petri ABDICATIONE" ?


Pourquoi Jean-Paul II dans Universi Dominici Gregis (Art. 53) parle-t-il explicitement de la fonction papale comme munus petrino reçu par le pape "par disposition divine" ?

 

Partout, on considère l'essence de la papauté, c'est-à-dire le fait d'ÊTRE pape, comme munus. Sans compter comment une renonciation à la papauté a pu être reportée de 17 jours... Encore un mystère.


Autre désastre lorsque Barbieri écrit :

"Benoît XVI, quelles que soient les raisons pour lesquelles il a démissionné, l'a fait de manière valide mais ambiguë, créant une profonde confusion parmi les fidèles".

 

De toute évidence, l'auteur ignore le principe du "papa dubius, papa nullus". En effet, le droit canonique a toujours considéré qu'un acte de renonciation douteux est invalide, et donc aussi le pape qui est élu à la suite de cet acte.


Un vrai bijou lorsque l'auteur oppose l'intellectuel erreursubstantialiste et l'una cum :

"Le professeur Enrico Maria Radaelli, qui est une personne plus préparée et conséquente qu'Andrea Cionci (merci encore pour votre appréciation, ndlr), dans son livre Al cuore di Ratzinger (Au cœur de Ratzinger), soutient que l'abdication du pape Benoît est invalide et nulle, précisément parce qu'elle a été élaborée sur la base d'une doctrine hérétique, à la manière hégélienne. Mais le professeur de Mattei a déjà répondu à cette thèse le 1er juillet 2020 dans Corrispondenza Romana : "S'il était prouvé que Benoît XVI avait l'intention de diviser le pontificat, en modifiant la constitution de l'Église, il serait tombé dans l'hérésie ; et puisque cette conception hérétique de la papauté serait certainement antérieure à son élection, l'élection de Benoît devrait être considérée comme invalide pour la même raison que l'abdication est considérée comme invalide".

 

Il ne serait en aucun cas le pape.

 

Dans ce cas, de Mattei a raison, et en effet, où se trouve la clé du hic ? Dans ce mot que l'article de Corrispondenza Romana évite chirurgicalement de citer et qui, au contraire, est le pivot central du "Codice Ratzinger" : sede impedita. 


Lisons ensemble le Canon 335 :

"Quand le siège de Rome devient vacant ou totalement empêché, rien ne doit être innové dans le gouvernement de l’Église tout entière ; les lois spéciales portées pour ces circonstances seront alors observées".

 

Quand le Siège est-il empêché ? Le canon 412 explique :

"Le siège épiscopal est dit empêché quand, par suite de captivité, de relégation, d’exil ou d’incapacité, l’Évêque diocésain est dans l’impossibilité totale d’exercer sa fonction pastorale dans le diocèse de sorte qu’il ne peut pas communiquer même par lettre avec ses diocésains. ( ... Episcopus dioecesanus plane a MUNERE pastorali in dioecesi procurando praepediatur...).

 

Est-ce clair ? Le pape est empêché lorsqu'il ne peut pas EXERCER le munus, lorsqu'il ne peut pas FAIRE le pape et est donc privé du ministerium.

 

Or, si, comme le soutient Barbieri, l'essence de la papauté se trouvait dans le ministerium, c'est-à-dire dans le fait de faire le pape, la possibilité du Siège empêché serait totalement exclue. En fait, si le ministerium est ce qui compte, il suffirait d'abdiquer un pape pour l'empêcher d'exercer son pouvoir et il pourrait être considéré comme déposé et un autre conclave pourrait être légitimement convoqué. De bonnes choses : la justification du coup d'État, la loi de la jungle importée dans le droit canonique.


Ça suffit avec les inventions, s'il vous plaît. Pendant que vous vous amusez avec ces jeux pour préserver vos intérêts financiers, d'immenses tragédies se jouent à l'Église et au monde.

 

L'essence de la papauté est le munus, l'investiture en tant que successeur de Pierre qui vient de Dieu, et cela demeure si le pape est empêché d'exercer son ministerium quand il l'est.  En bref, ce n'est pas difficile : si le pape renonce canoniquement au munus, il abdique, et le Siège est vacant. Si le pape perd effectivement le ministerium, il est empêché et reste pape à toutes fins utiles. Et si un pape empêché a un autre (anti) pape nommé derrière lui, le Siège Apostolique est totalement empêché. Tel qu'il est aujourd'hui.

 

La déclaration du pape Benoît n'était pas un acte juridique, mais une simple annonce d'un retrait de facto d'un ministère, d'un faire le pape que, par empêchement (documenté par Vatileaks), il n'était plus en mesure d'exercer. Ce retrait de facto du ministerium a été confondu par ses ennemis avec une abdication canoniquement régulière du munus. Au moment où ses ennemis avaient convoqué un autre conclave dans son dos, on pouvait dire à toutes fins utiles que le siège apostolique était totalement empêché, conformément au canon 335. Ainsi, ce fléau dont tout le monde se plaint, y compris, jadis, la Corrispondenza Romana, c'est-à-dire l'anti-papauté bergoglienne, devra être totalement annulé, soit après un synode provincial - désormais presque impossible -, soit après que le pape sera "définitivement sorti de son Siège empêché", lorsqu'il pourra alors l'officialiser en "parlant librement".

 

C'est pourquoi, afin de purifier l'Église, comme nous l'avons illustré ad nauseam, Benoît XVI a laissé le Siège vide (et non pas vacant comme cela a été mal traduit) le 28 février 2013, et pourquoi il a déclaré, dans une autre phrase objective, que le prochain pape doit être nommé "par ceux à qui il appartient de le faire", signifiant par là que, puisqu'il est empêché, le prochain pape, à la mort de Benoît XVI, doit être élu par les cardinaux de nomination antérieure à 2013 et non par d'autres.

 

Barbieri : Pouvez-vous revenir un instant en arrière et lire cet article ? Il explique ici l'interprétation correcte de la Declaratio.

 

Vous n'êtes pas convaincu ? Voici un petit coup de pouce du monastère Mater Ecclesiae, lorsque Benoît indique la réponse dans le livre de Jérémie où nous lisons - comme par hasard - "Je suis empêché".

 

Vous n'êtes toujours pas convaincu ? Lisez ici où Mgr Gänswein a publiquement nié que le pape Benoît célèbre en union avec François.

 

Toujours pas assez ? Expliquez pourquoi Benoît XVI a écrit "aucun pape n'a démissionné au cours des mille dernières années et le premier millénaire a été une exception".

 

Ou, mieux encore, expliquez pourquoi il "porte la soutane blanche puisqu'il n'avait pas d'autres vêtements disponibles".

 

Avant toute chose, avant d'attaquer "Codice Ratzinger", une bonne idée serait de le lire.

 

Comme vous avez pu le constater, chers lecteurs, la situation s'envenime depuis plus d'un an maintenant et aurait déjà été résolue, une fois la Declaratio découverte comme annonce d'empêchement, si ce n'était de la Corrispondenza Romana et des autres du "tir fratricide" una cum.

 

 

© Reproduction réservée

 

 

 

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