Écrit par Carlos Esteban (17/05/2022) - Traduction française autorisée: Louis Lurton
NDE: Un article qui en dit long sur l'aveuglement de la hiérarchie schismatique. Le Père Czerny est un jésuite canadien, né en Tchécoslovaquie en 1946, que Bergoglio a fait cardinal le 5 octobre 2019. Comme il n'était pas évêque, il a dû être consacré la veille. Il est depuis peu le préfet du Dicastère pour la Promotion Intégrale du Développement Humain (23 avril 2022). Le Pape Benoît appréciera son éloge de celui qui fut la cheville ouvrière de la Mafia de Saint-Gall...
Le préfet du dicastère pour le développement humain intégral, Michael Czerny (voir photo), a consacré un éloge enflammé au défunt cardinal Carlo Maria Martini, archevêque de Milan et chef du groupe des cardinaux de Saint-Gall, tous opposés au cardinal Ratzinger de l'époque, et ardent défenseur d'une "Église synodale".
Un "prophète", un "témoin authentique de la parole de Dieu", un "point de référence" pour l'Église : le préfet du Dicastère pour le développement humain intégral, Michael Czerny, a décrit l'ancienne figure de proue de l'aile progressiste de la hiérarchie ecclésiastique et, depuis le milieu des années 1990, chef du Groupe de Saint-Gall, un groupe clandestin de clercs de haut rang opposés à celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger, comme étant tout cela et plus encore.
Lors d'une rencontre à Milan sur le sixième volume de l'Opera Omnia, publié par Bompiani, intitulé "Farsi prossimo" (Se faire voisin/prochain), Czerny dit de Martini que "maintenant nous le comprenons tous mieux, en reconnaissant comment ses visions et les priorités de son gouvernement pastoral - je veux dire aussi son style d'écoute, de prière et de vie - anticipent des chemins qui impliquent finalement l'Église universelle".
Martini, ajoute le cardinal, "a fait ce que le Concile lui a demandé, un événement qui dans sa jeunesse, comme dans celle du Pape François, représentait un printemps évangélique". De ces décennies d'après-guerre, aujourd'hui, "les visions" qui "nous faisaient aspirer à l'unité de la famille humaine" se sont évanouies. Cependant, aujourd'hui, c'est "notre heure", conclut Czerny : "Il est temps de changer complètement la structure du monde, sa représentation, en repensant le modèle économique à la racine, sinon nous ne serons confrontés qu'à des symptômes. L'exode dont nous sommes responsables et protagonistes, dans lequel notre propre libération est en jeu, prend la forme d'un rêve que le pape François a appelé : "fraternité et amitié sociale".
"Les choix ecclésiaux de cette époque, dans une large mesure, continuent à produire leurs effets jusqu'à aujourd'hui", conclut Czerny, et c'est là la clé. Car la question qui occupe Rome et qu'elle tente avec un succès mitigé de populariser auprès des ouailles est la synodalité, une idée particulièrement chère à l'archevêque milanais.
En 1981, Martini "commence à parler d'une 'Église synodale'", décrivant cet objectif comme un "rêve". Dix ans plus tard, lors d'un synode sur l'Europe, Martini partage une version de ce "rêve". Invoquant le souvenir de Vatican II, il a parlé d'une future "consultation collégiale et autoritaire entre tous les évêques". Il a ensuite énuméré les "questions clés" à aborder collégialement, de la "sexualité" au "déficit... de ministres ordonnés".