Alors, dans le paradoxe du Crucifié ressuscité, l'événement pascal révèle l'histoire trinitaire de Dieu, dans laqelle la communion et l'altérité expirment la "vérité" qui est Dieu (cf. CEC 214-215), dont la marque disctinctive est un amour unique et proprement impensable. "En vérité, tu vois la Trinité si tu vois l'amour" (saint Augustin, De Trinitate, 8, 8, 12). Telle est l'économie du salut (cf. CEC 236), dans laquelle est concentré le sens ultime de la réalité tout entière: si l'essence de Dieu est communion (koinônia), alors, en tant que créature du Dieu-Communion, l'homme sera appelé à la communion avec son Créateur et avec les autres hommes. Le Dieu de la révélation chrétienne "est un, mais non solitaire" (Fides Damasi, Dz 71). Dans le Credo, on professe un Dieu qui dans son essence est Père, Fils et Esprit Saint. Tel est notre Dieu, il est mystère d'Amour parce qu'il est communion de Trois Personnes et, pour cette raison, il est mystère d'une vie sans fin.
Il est possible de se rendre compte, en un certain sens, de ce que veut dire l'affirmation d'après laquelle Dieu, dans son essence, est Trinité-Communion, si l'on considère que, selon la Révélation, "Dieu est amour" (1 Jn 4, 16). Cette expression signifie que Dieu est Dieu précisément parce que de toute éternité, dans l'amour, librement, le Père engendre le Fils et, avec le Fils, "spire" (tire de sa propre origine) l'Esprit Saint.
Telle est l'opinion de la théologie des premiers conciles oecuméniques et celle des Père de l'Eglise. C'est une profession de foi trinitaire pour laquelle l'expression de Grégoire de Nazianze (ca. 390) "Quand je dis Dieu, j'entends le Père, le Fils et l'Esprit Saint" (Discours, XLV, 4) devient absolument normative de l'"orthodoxie" chrétienne.