Vraiment, Dieu demande beaucoup: lui répondre est une gageure. Et Jonas le savait! Je dois aller à Ninive, moi, et parler
de cela? C'est moi qui dois y aller? Dis-le toi-même, s'il te plaît... Tu choisis entre mille cette pauvre créature humaine que je suis, pour des choses aussi graves? Pour annoncer des nouvelles
aussi lourdes de conséquences et aussi douloureuses? Voilà ce que Jonas semble dire au Seigneur.
Le Seigneur est vraiment trop gênant. Il lui serait si facile de ne pas nous jeter dans de si grands dangers, de ne pas
trop exiger de nous! Pourquoi veut-il absolument faire par nous des choses que nous ne ferions jamais, même si nous le pouvions, et nous sommes d'autant moins inclinés à les faire, quand nous
prévoyons ce qui nous attend.
Le livre de Jonas n'est pas seulement un livre qui résume tout l'Ancien Testament en nous disant quelle est la mission de
l'Israël au milieu des peuples; il est encore un livre prophétique: il nous apprend quelle sera la mission de l'Eglise, et aussi la mission même du Christ.
De même que le séjour de Jonas dans le ventre du poisson et sa réapparition sur le rivage de la mer sont une prophétie de
ce qui devait se réaliser avec le Christ, la prédication de Jonas, elle aussi, est une prophétie de la "Bonne Nouvelle" qui sera portée non plus seulement à Israël, mais à toutes les nations.
Quelle nouvelle? Celle d'une possibilité de salut, par une conversion qui sera la réponse du monde au message de Dieu. C'est donc la vie de l'Eglise qui est annoncée prophétiquement dans ce
chapitre.