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Publié par dominicanus

L'Esprit-Saint remolit l'UniversMais que signifie le fait que Dieu est Trinité? Le soupçon ne peut-il pas naître, de rendre équivoque ou difficilement compréhensible l'unicité de Dieu? Recueillir le sens et la portée de la révélation trinitaire de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, n'est possible qu'en référence au contenu du message néo-testamentaire. Il est certain que le noyau de la foi de la communauté chrétienne primitive s'est concentré sur le Christ et sur son unicité, en relation à Dieu et à l'histoire du salut. Mais il est en outre évident que le mystère absolument singulier du Christ renvoie à l'être même de Dieu, dont il définit la divinité même. "Jésus a révélé que Dieu est 'Père' en un sens inouï: il ne l'est pas seulement en tant que Créateur; il est éternellement Père en relation à son Fils unique, lequel, à son tour, n'est Fils qu'en relation au Père" (CEC 240). En d'autres termes, la "Bonne Nouvelle" chrétienne est annonce trinitaire, et la divinité de Dieu ne peut être pensée, crue et professée que comme divinité du Père, du Fils et de l'Esprit Saint. Tel est l'ineffable mystère de Dieu: si "Dieu est Trinité", "la Trinité est l'unique et seul Dieu" (saint Augustin, De Trinitate, 7, 6, 12; 1, 6, 10).

Dans cette perspective, on comprend pourquoi, à la base de la découverte de l'essence triniitaire de Dieu, il y a l'événement de la Pâque, ce moment culminant du destin historique de Jésus-Christ. Dans le geste gratuit du don de soi qu'il accomplit, Jésus, le Fils, exprime sa totale obéissance et sa pleine disponibilité à la volonté du Père, c'est-à-dire au projet d'amour dans lequel apparaît le sens ultime du salut. En cela, le mystère de la croix (theologia crucis) assume une valeur paradigmatique. Par-dessus tout parce que dans la croix se révèle la paternité de Dieu. En se livrant à la mort, le Fils se manifeste non comme un Dieu impassible, indifférent à l'homme, mais comme le Dieu de la bonté et de l'amour, dont l'infinité consiste dans l'amour qu'il porte à chacun de nous. C'est un "paradoxal mystère d'amour: en Christ souffre un Dieu rejeté par sa propre créature" (DeV 41). Dans le même temps, en mourant, Jésus livre l'Esprit (cf. Jn 19, 30), dans un abandon confiant et filial, et il le fait dans l'attente de cette réconciliation qui, à la Résurrection, deviendra pleine et définitive. "En Christ Jésus, vous qui, un temps, étiez loin, vous êtes devenus proches grâce à son sang (...). Par lui, nous pouvons nous présenter, les uns les autres, au Père, dans un seul Esprit" (Ep 2, 13.18).

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