Nouvelles nominations au Vatican dans la diplomatie et à la curie. Davantage de disciples de don Giussani à la secrétairerie d'état: ils y en a maintenant trois. Mais les fils spirituels de Chiara Lubich se voient confier les postes les plus importants
Parmi les nouvelles de cet été, on apprend que Mgr Luis Miguel Munoz Cardaba, un Espagnol, quitte la nonciature en Italie et qu’il est nommé en Australie. Son successeur, Luca Lorusso, un Italien originaire des Pouilles, vient de la nonciature au Canada.
Cela signifie que la représentation du Saint-Siège en Italie est à nouveau la seule où travaillent uniquement des ecclésiastiques "autochtones". Mgr Cardaba a été le premier non-italien – et jusqu’à présent le seul – à exercer des responsabilités à cette nonciature.
Autre nouveauté : l’arrivée à la deuxième section de la secrétairerie d’état, celle qui s’occupe des relations avec les états, de Mgr Andrea Ferrante. Avant d’entrer dans la diplomatie vaticane, où il a été nommé en dernier lieu en Ouganda, il a été, à la curie, le secrétaire particulier de Crescenzio Sepe – qui était alors archevêque titulaire, est devenu ensuite cardinal préfet de la congrégation "Propaganda fide" et est actuellement archevêque de Naples – qui avait à ce moment-là la responsabilité de l’organisation du Grand Jubilé de l’an 2000.
À la secrétairerie d’état, Mgr Ferrante remplace Mgr Luigi Accattino (lui-même envoyé à Washington) qui était chargé de certains pays latino-américains, dont Cuba (à ce titre il a été cité dans des dépêches diffusées par Wikileaks) et l’Équateur (où il s’est notamment occupé du conflit virulent entre les Hérauts de l’Évangile et les carmes dans le vicariat apostolique de Sucumbios).
L’arrivée de Ferrante à la "Troisième Loge" accroît le nombre d’ecclésiastiques appartenant à Communion et Libération qui travaillent au ministère des Affaires étrangères du Vatican : ils sont désormais trois. Les deux autres sont le prélat espagnol Alberto Ortega Martin (chargé du délicat échiquier qu’est le Moyen-Orient) et le père Massimiliano Boiardi, de la Fraternité sacerdotale des Missionnaires de saint Charles Borromée, étroitement liée au mouvement fondé par don Luigi Giussani.
Toutefois la présence accrue de Communion et Libération à la curie romaine (à quoi il faut ajouter les quatre laïques consacrées de Memores Domini qui s’occupent de l’appartement pontifical) reste peu de choses par rapport aux postes occupés par des membres du mouvement des Focolari.
En effet, en quelques mois, le cardinal Ennio Antonelli, président du conseil pontifical pour la famille, a été rejoint à la curie par deux autres ecclésiastiques également fils spirituels de Chiara Lubich : l’archevêque et futur cardinal brésilien Joao Braz de Aviz, nommé en janvier préfet de la congrégation pour les religieux (il a fait évoluer ce dicastère par rapport à la direction très conservatrice de son prédécesseur, le cardinal slovène Franc Rodé) et l’archevêque Giovanni Angelo Becciu (photo), à qui a été confié en mai le poste délicat de substitut à la secrétairerie d’état, qui joue un rôle clé dans le gouvernement de la curie romaine.
Sandro Magister