En ce cinquième dimanche de carême, l’évangile nous offre le récit de la résurrection de Lazare et la profession de foi magnifique en la résurrection que fait sa sœur Marthe.
Quelle chemin a-t-elle fait, elle que l’on considère souvent comme l’activiste ménagère décalée de l’essentiel et rabrouée par Jésus.
Si l’on écoute bien la Parole, Jésus l’amène, la première, à reconnaître qu’il est le maître de la vie : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra
et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? », « Oui, Seigneur ».
Auparavant, Jésus avait annoncé sa passion, sa mort et sa résurrection, mais qui avait véritablement perçu ce qu’était la résurrection et surtout qui pensait que Jésus en était capable ? Même ses
disciples n’arrivaient pas à se représenter la conception de la résurrection, car bien qu’évoquée dans les textes bibliques elle restait l’attribut mystérieux de la puissance de
Dieu.
Et voilà que Marthe va donner à Jésus l’occasion de faire jaillir en nous la compréhension de cette résurrection. La mort est là, en son frère déjà enseveli. Et Marthe le reproche à Jésus : «
Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort » et puis elle ouvre une perspective, dans la foi, que bien peu d’entre nous aurait envisagé : « Mais je sais, que maintenant encore,
Dieu t’accordera tout ce que tu lui demanderas ». On a l’impression de retrouver le : « Faites tout ce qu’il vous dira » de la Vierge Marie à Cana. Mais ici, il reste à Marthe à attribuer cette
capacité de vie, que possède Dieu, à Jésus alors que la vierge Marie n’en doutait pas.
« Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu qui vient dans le monde.» Tout est dit pour que tout puisse s’accomplir : oui, je crois que celui qui croit en toi ne mourra
pas. Marthe répond par sa foi et sa reconnaissance du Messie et du Fils de Dieu est complète : Dieu peut agir.
(à suivre)