Et Jésus se trouve au milieu d’eux et les invite à la sérénité : « la paix soit avec vous ». La présence du Christ a vraiment pour critère la paix offerte. Il va leur redire trois fois, comme pour leur rappeler l’importance de la confiance que rien ne peut entamer tant qu’elle est ancrée en Dieu.
Puis il leur envoie l’Esprit Saint dont la puissance va jusqu’à remettre les péchés. Ce sont eux désormais qui administreront ce pardon de Dieu, qu’antérieurement, seul Dieu pouvait donner. Et
c’est par cette rémission de péchés que les Apôtres manifesteront le mieux que le Christ est vivant. Car le pécheur pardonné revient à la vie, il fait véritablement l’expérience d’une
résurrection d’entre les morts. Il était mort à Dieu, à lui-même et aux autres et il découvre une vie nouvelle car ce pardon de Dieu le réintroduit nouvellement auprès de ses frères. Il ne peut
plus être le même, car il sait que c’est par le Ressuscité qu’il possède désormais sa vie de pardonné. Elle est désormais inscrite en Lui, comme la vie de mon conjoint est inscrite en moi, comme
la mienne en lui.
Et Thomas n’est pas là. Il ne vit pas la présence de l’Esprit. Il ne vit pas la vie nouvelle du Ressuscité dont le pardon projette dans la vie de Dieu. Alors il en reste là : « Si je ne vois pas
dans ses mains la marque de ses clous etc. Non je ne croirai pas». Il s’accroche à son doute. Il refuse le témoignage des autres, et pauvre Thomas, ne fait confiance qu’à lui-même.
Huit jours plus tard, Jésus est là. Et dans sa mise en présence, il ne cesse de donner sa paix. Puis il devance Thomas : « avance ton doigt ici ; mais ta main dans mon côté : cesse d’être
incrédule, soit croyant ! » Jésus l’invite à une recréation car en touchant son côté, il revisite l’acte de création à partir d’Adam. Mais ici c’est le nouvel Adam et le propos de Jésus est
d’introduire dans le Royaume. Et Jésus va provoquer Thomas pour l’inviter à découvrir ce royaume : « Iras-tu jusqu’à faire de ton doute un obstacle à me reconnaître ? Comment puis-je guérir ton
incrédulité et pardonner ton égoïsme fourvoyé, si tu ne me laisses te toucher ? »
Thomas comprend alors qu’il ne peut reconnaître Jésus que s’il expérimente le pardon sincèrement, dans une profondeur de vie, telle que jamais ses sens et toute preuve matérielle ne pourront lui
offrir. « Mon Seigneur et mon Dieu » : sa foi a décuplé la puissance de la révélation puisqu’il est le premier à donner le nom de Dieu à Jésus.
Nous ne pouvons jamais rester des Thomas dans le doute ! Il faut avoir son courage et comme lui aller jusqu’au bout de la rencontre avec le Seigneur. Alors la paix du Christ sera notre réponse et
sera aussi un appel à la foi pour nos frères. Que cette paix du Christ ressuscité transparaisse en nous, en chaque instant de ces jours de joie. Alléluia !