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Publié par dominicanus

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La lecture du discours sur la montagne se poursuit ce dimanche, avec le passage dit des « six antithèses ». Celles-ci émergent du contraste entre la lecture étroite de la Loi mosaïque, réduite à un pharisaïsme extrinsèque, et la nouveauté de la proposition évangélique ; elles sont mises en évidence en recourant à l'expression : « vous avez entendu qu'il a été dit… eh bien moi je vous dis ».


Les deux dernières « antithèses » ont comme thème la relation avec le prochain.


La première concerne la loi dite « du talion », que Jésus entend dépasser, en proposant d'aller au-delà d'une conception purement rétributive et humaine de la justice, pour pénétrer dans la nouvelle optique du pardon.


Le chrétien, de la sorte, est invité à refuser tant la violence, avec laquelle on peut rechercher trop facilement une « justice » autonome, que le simple « équilibre des forces », parfois nécessaire au niveau humain, mais encore loin de l'idéal évangélique. La prophétie chrétienne appelle « à aller au-delà », en rétablissant un rapport même avec l'ennemi, sur la base d'un amour d'origine surnaturel, qui rend un témoignage étonnamment désarmant.


La seconde antithèse se développe sur cette même ligne, à propos de l'amour envers les ennemis. Le chrétien ne peut pas se contenter d'aimer seulement le prochain considéré dans le cadre de son enceinte familiale, ou de relations d'amitié porteuses de sens : « Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?».


Lui au contraire, doit s’engager plus loin, en considérant tous les hommes comme son prochain, y compris les éventuels ennemis. Cette perspective serait certainement incompréhensible, si l’on en restait à une conception purement sentimentale de l'amour. L'amour, qui est aussi un sentiment, est avant tout un acte de la volonté ! Dieu lui-même est l’amour qui aime d'une façon permanente et qui veut aimer. Dans cette perspective Jésus propose un choix surprenant, qui casse les schémas préconstitués dans le domaine des relations interpersonnelles, afin de s'ouvrir à l'amour, au sens le plus authentique du terme, qui inclut la dimension d'offrande et de sacrifice.


C’est ainsi que le discours de la montagne ouvre le chrétien à la nouvelle perspective du « risque » du pardon, qui est, au fond, le risque d’une réelle implication avec l'autre. Dans le monde d'aujourd'hui, qui prétend réglementer les relations sur la base de délicats équilibres juridiques, qui se multiplient en devenant toujours plus articulés et complexes, et qui sont le signe de la perte d'un réel horizon personnaliste et surnaturel, le chrétien doit se présenter en témoin d'un style relationnel différent, fait d'ouverture sincère et de réelle gratuité ; un style non dépourvu de risques, et qui est pourtant possible, à l'exemple du Christ.

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