Je sais les généreux sentiments qui animent tant de ceux et celles qui militent en faveur de leur droit au soi-disant " libre-choix ". Mais, recevant tant de confidences en tant que prêtre, je sais aussi combien ces femmes ont pu être traumatisées, atteintes en leur maternité même, blessées en leur féminité même. Nulle femme n'en ressort indemne ! Nulle femme n'ose comparer cet acte à l'arrachement d'une dent ou le retrait d'un kyste ! Ce sont les hommes, souvent les médecins, qui, pour se donner bonne conscience, osent de tels mensonges .
Que de témoignages de femmes avouant avoir vécu ce drame, aussi bouleversants les uns que les autres ! C'est le moment de les relire. N'ayons pas peur d'en être ému aux larmes. N'endurcissons pas notre cur ! Ces cris-là de détresse ! Le cri d'Abel, le cri de Roncevaux, l'entends-tu ?
L'Église doit protéger ces femmes acculées le plus souvent à cet acte terrible contre elles-mêmes, contre leur cur, contre leur nature profonde. C'est la mort dans l'âme, le cur brisé, et à leur corps défendant qu'elles doivent s'y résoudre. Elles sont contraintes et forcées, sous la pression sociale, si ce n'est familiale. Mais aussi, à cause e de l'égoïsme, de l'indifférence, de l'inconscience, pire ; de la lâcheté du géniteur. Le plus souvent, c'est lui le premier coupable. Après une liaison irresponsable, où le garçon ne cherche que son propre plaisir, il lâche, largue, abandonne cette fille qu'il a rendue enceinte. Il se défile, il menace, fait du chantage : c'est lui ou moi. Et la pauvre femme se retrouve acculée au pire. Son seul choix : abandonner son enfant ou être elle-même seule à la rue. On ne lui propose aucun autre choix. Et le médecin consulté joue le jeu. Il feint d'ignorer-- ou ignore effectivement les alternatives possibles. Il ne souffle mot de la possibilité de faire adopter l'enfant. Silence complice ou ignorance coupable ?
Le plus cruel et le plus inhumain : RU 486. Alors, c'est la femme elle-même et non plus une tierce personne qui se donne cet infecte pesticide qui, durant 3 longs jours va peu à peu faire mourir l'enfant. Et pendant cette interminable agonie, personne à ses côtés pour l'aider atroce solitude-- et bien souvent sans y réussir auquel cas on a recours à la vieille méthode Karman.
L'Église veut libérer la femme de ces contraintes inhumaines, contrhumaines. La rendre à sa liberté. Prendre sa défense. Lui éviter ce drame en son âme et en sa chair. La libérer de cette insupportable détresse avant, de cette lancinante angoisse après.
Oui, ces femmes ont le droit d'être entendues, défendues, libérées.
Et en plus, savez-vous tous les risques qu'entraîne l'IVG ? (stérilité, cancer du sein, etc..).Celles qui ont subi ce traumatisme, l'Église leur offre la guérison. Car seul Dieu peut guérir d'un refus de la vie qu'Il a donné de donner.. Son pardon est guérison. Ensuite, demander le pardon puis entretenir une relation de tendresse avec cet enfant- et pour cela lui donner un nom-- maintenant qu'il est à jamais dans le Cœur de Dieu .
C'est cet enfant qui accueillera ses parents au ciel : " Maman, et surtout toi papa, vous n'avez pas voulu de moi sur terre Mais moi, je veux de vous au ciel. Vous êtes chez moi, car chez Dieu, donc chez vous. Bonheur de vivre enfin à tout jamais ensemble. Ces petits, non seulement intercèdent pour notre monde malade, mais prient sans cesse pour ceux par qui Dieu les a fait venir à l'existence, une existence sans fin.
Défendre l'enfant à naître, c'est protéger la mère contre une blessure longue à cicatriser. C'est l'éveiller à la splendeur de son être de femme. Et la femme, c'est elle qui porte notre avenir. Elle a le droit d'être respectée, protégée, aimée pour ce qu'elle est.
Si l'Église veut être conséquente avec son choix évangélique d'option préférentielle, pour les pauvres " n'est-ce pas d'abord ces pauvres d'entre les pauvres, ces plus petits de tous, qu'elle doit en priorité protéger des griffes des puissants ? N'est-ce pas ces pauvres ados que l'on pousse à violer, ces pauvres filles contraintes ensuite d'avorter, qu'il faut protéger de tant d'agressions ?
Nous ne voulons pas leur condamnation, mais leur conversion. Nous ne voulons pas les rejeter, mais les raisonner. Toucher leurs curs en leur faisant réaliser toutes les souffrances intimes dont ils sont la cause.