C'est ainsi que la fidélité au Saint-Esprit peut tout prendre dans notre vie. La foi nous permet de nous intéresser dans un sens apostolique à tous les problèmes qui se posent actuellement. Cela n'empêche pas du tout la disponibilité au Saint-Esprit, au contraire. D'autre part l'espérance prend tout le domaine des vertus et notre vie sacramentelle. Cela nous fait comprendre comment les trois vertus théologales sont liées ensemble, et comment la foi et l'espérance sont très nécessaires pour que notre amour reste vraiment surnaturel.
Je vous ai montré qu'il pouvait très bien y avoir un amour naturel lié avec des forces de la nature, qui donne une mystique vague, où on ne cultive pas du tout la foi et l'espérance, où on reste au contraire très attaché à sa subjectivité. La véritable fidélité au Saint-Esprit demande par contre un très grand détachement: le détachement de notre imagination, de tout ce qui est simplement symbolique, pour adhérer aux véritables signes que donne la religion. C'est tout à fait autre chose d'adhérer au Père, ou de rester au symbole du Père. On le sent très bien : certains vous parlent de la Vie, de la Lumière, de l'Amour, mais ils restent à l'abstraction, au symbole, et ils ne sortent pas du tout d'eux-mêmes, ils sont dans la subjectivité complète. C'est tout autre chose de dire: «Jésus est la Lumière», «Jésus est la Vie», «Dieu est Amour».
Dans cette mystique indéterminée dont nous parlions, on se recherche en fait beaucoup, mais sans véritable engagement. On reste dans un mélange: est-ce que le christianisme est une espèce de philanthropie, est-ce le bonheur et la libération des hommes, est-ce le Royaume de Dieu? On reste dans un amour pour nos frères qui ne va pas jusqu'au bout, on croit qu'on est fidèle au Saint-Esprit, mais on reste dans la confusion. Et au bout d'un certain temps, on risque d'être très déçu.
J'espère vous avoir montré comment un engagement par rapport à Jésus est important dans notre fidélité même à l'Esprit Saint. Cet engagement envers Jésus est aussi un engagement envers son Eglise, qui est inséparable de Lui, l'Eglise qui nous présente les vérités de la foi et les sacrements comme moyens d'espérance. Il est beaucoup plus doux de chercher à faire grandir en nous l'espérance par le moyen des sacrements que par la morale, la pratique des vertus qui est tout de même un peu rude. L'Eglise nous offre une morale ouverte, une morale qui nous soutient, une morale qui lorsqu'on a tout "raté", nous donne "la seconde planche de salut", avec le sacrement de pénitence !
La fidélité au Saint-Esprit exige notre conversion à Jésus par une foi vivante en son Evangile, par une confiance aimante en sa Mère bien-aimée, et en son Eglise sacrement de salut.