Pour tâcher d'aider la personnne qui m'avait apporté leur livre, j'ai pris une soirée pour le lire à fond, mais je vous avoue avoir senti très fortement le besoin de prier pour ne pas tomber un peu dans la faute d'Eve. Dire: «Tiens, après tout est-ce qu'il n'y aurait pas une part de vérité?» c'est beaucoup trop déjà! Cette espèce de curiosité est un danger très subtil, parce qu'il y a certaines données - comme dans toutes les gnoses - qu'on n'arrive à comprendre qu'en les épousant, en un sens, en y entrant à fond. On se dit: «Je peux bien faire cette expérience, je verrai après», sans se rendre compte qu'une fois qu'on y est entré à fond, on ne peut plus en sortir. La foi en effet est un don de Dieu, et nous péchons alors contre la lumière. Un tout petit péché contre la lumière, par curiosité: «Tiens, c'est intéressant ... je trouve là quelque chose de curieux, et il faut bien se rendre compte, après tout ... », et on est emporté!
C'est pourquoi il me semble tellement important de voir que la fidélité au Saint-Esprit réclame la conversion de notre esprit à Jésus. C'est Jésus notre unique garantie pour la fidélité même au Saint-Esprit. Il ne faut jamais opposer les deux. Certains théologiens ou spirituels chrétiens ont l'air de distinguer d'une part la christologie, la religion de Jésus, et d'autre part la fidélité au Saint-Esprit. Comme s'il y avait, au choix, deux spiritualités possibles dans l'Eglise : ceux qui seraient attirés surtout par la vie intérieure, et puis les partisans de la christologie: les sacrements, la liturgie, le dogme ... Non! La Sainte Trinité,ne se divise pas! Le Père, le Fils et l'Esprit Saint, on ne les divise pas ! Vous ne pouvez pas connaître le Saint-Esprit sans le Père et le Fils. Nous avons été faits à la ressemblance des trois Personnes divines, et nous avons besoin de nous engager par rapport à toutes les trois.